Affiche française
CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008
Affiche originale
CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008
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Cloverfield

Cloverfield

Une caméra est retrouvée dans ce qui s'appelait encore Central Park, à New York, après ce qui semble être désigné comme l'incident "Cloverfield". La vidéo montre la lutte pour leur survie d'un groupe de jeunes personnes, confrontés à l'impensable : l'arrivée d'un monstre géant au cœur de Manhattan. Dès lors, la préoccupation de ces protagonistes est de porter secours à une de leurs amies, puis de s'enfuir de ce cauchemar.

CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008

Souvenez-vous : il avait suffit d’un simple titre pour lancer un «buzz»; un rendez-vous donné plusieurs mois à l’avance : "Cloverfield 1-18-08". Puis l’annonce de deux noms : un réalisateur, Matt Reeves (qui a depuis réalisé "Laisse-moi entrer", le remake de "Morse"), et un producteur, J.J. Abrams. Ce dernier, dont la réalisation majeure était à l’époque "Mission : Impossible 3", était principalement connu pour être le producteur de la série "Lost : les disparus", appréciée pour le mystère qui entourait les survivants d’un crash aérien. Autant dire que le bonhomme était réputé pour savoir conserver des secrets et tenir les fans en haleine, aussi va-t-il se servir d’internet pour créer une véritable phénomène autour de son projet. Il remettra d’ailleurs le couvert quelques années plus tard avant "Super 8".

Lançant des fausses pistes, distribuant de faux indices, il lance les internautes les plus enragés dans des théories plus ou moins farfelues, des déductions de plus en plus tirées par les cheveux, avant que le tout ne soit relayé par la télévision américaine, amplifiant encore le phénomène. En France, le phénomène ne touche qu’internet, et uniquement les sites et forums spécialisés, qui se contentent la plupart du temps de reprendre les théories les plus en vogue. Quand arrive un trailer qui ne montre pas grand chose, chaque image, chaque son est scruté par les passionnés hardcores, et le buzz est à son point culminant quand une affiche nous montrant la Statue de la Liberté décapitée nous est révélée : attaque terroriste ? invasion alien ? monstre géant ? C’est finalement cette dernière hypothèse qui se révélera exacte. Le temps d’imaginer au suite à "Godzilla (1998)" ou une adaptation de la nouvelle L’Appel de Cthulhu, de voir de nouveaux éléments alimenter l’univers autour du film (un manga et une vidéo montrant la destruction d’une plate-forme pétrolière par exemple), Cloverfield sortait enfin sur les écrans.

Un des éléments les plus importants du film est qu’il s’agit d’un found-footage. On peut d’ailleurs considérer qu’il fait partie des oeuvres qui ont largement contribué à le populariser puisque, si après "Le Projet Blair Witch" le genre n’a vraiment fait le bonheur que des petites productions indépendantes, Cloverfield sort peu de temps après "[Rec]" et peu avant "Diary of the dead - Chronique des morts vivants". Il suffit de voir l’explosion des found-footages depuis 2008 pour se convaincre de l’influence de ces trois productions importantes. L’aventure sera donc vue à travers l’objectif de la caméra de Hud, le meilleur ami de Rob qui part bientôt au Japon.

On n’échappera pas à une longue présentation des personnages au cours de la fête d’adieu de Rob avant qu’enfin le chaos ne se déclare. Un tremblement de terre, une gigantesque explosion au loin : le groupe descend dans la rue, Hud choisissant de continuer à filmer afin d’apporter un témoignage plus crédible que sa parole. L’impensable se produit alors : la tête de la statue de la liberté est éjectée à quelques mètres d’eux, et une forme immense se rapproche. Il faut bien avouer que cette première manifestation proche de la menace est très impressionnante : on ne voit pas grand chose, mais le bruit et les tremblements des objets nous indiquent l’importance de l’événement.

Le mode de réalisation va ainsi nous montrer son meilleur côté : l’immersion est réussie, on est vraiment aux côtés des habitants, on découvre les faits en même temps qu’eux, on est happés par les mouvements de foule, et les attaques du monstre sont vraiment spectaculaires. Seulement, on va rapidement retrouver les défauts qui deviendront classiques dans la grande majorité des found-footages qui suivront : la caméra bouge dans tous les sens (on a même l’impression que c’est volontaire par moments...), ce qui peut vraiment donner la nausée par moments. De plus, elle semble indestructible, résistant à un nombre considérable de chocs, de chutes, d’attaques sans jamais montrer un seul signe de dysfonctionnement. Tout au plus est-elle un peu sale à un moment.

Autre défaut : le comportement des personnages. Déjà, l’idée d’aller rechercher une amie à l’autre bout de la ville, c’est limite. S’arranger pour passer entre le monstre et les militaires, ce n’est pas non plus très malin. Ne pas penser à utiliser la vision nocturne dans les tunnels du métro, c’est difficilement concevable. La palme revient quand même au personnage qui suit le groupe à travers tous ces dangers alors qu’elle n’a aucun lien ou presque avec eux, et a plusieurs fois l’occasion de se mettre à l’abri...Heureusement, ils ont une chance incroyable, certaines aides semblant vraiment tomber du ciel pour leur permettre de rallier leur destination...
Dernier défaut : le manque criant d’originalité. Si J.J. Abrams, Matt Reeves et le scénariste Drew Goddart (qui a récemment signé avec Joss Whedon celui de "La Cabane dans les bois") avaient mis autant d’efforts dans le scénario que dans le buzz, on aurait sans doute assisté à autre chose qu’un étalage de scènes semblant issues d’autres films de monstres. Abrams aime rappeler qu’il est fan de "Godzilla", ce qui se remarque largement. Heureusement, ça n’empêche pas de suivre le film avec plaisir, d’autant qu’il est plutôt court et rythmé, mais pour un film qui devait être un «révolution du film de monstres», c’est franchement dommage.2>

Reste donc un blockbuster finalement assez classique, manquant d’originalité et de personnalité mais avec un aspect found-footage plutôt bien utilisé et des passages vraiment spectaculaires. Et si nous n’apprendrons finalement rien sur la créature pendant le film, de nombreuses informations sont toujours disponibles sur internet, en attendant l’hypothétique suite promise depuis 2008...

CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008
CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008
CLOVERFIELD | CLOVERFIELD | 2008
Note
4
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Steeve Raoult