Démon aux tripes - le
Chi sei ?
Dimitri est le serviteur du Diable. Pour avoir sauver Jessica, une jeune fille choisie par Satan lui-même et qui devait engendrer sa progéniture, Dimitri se voit être victime d'un terrible accident de voiture, provoqué par son maître diabolique. Juste avant qu'il ne trouve la mort, Dimitri se voit proposé un marché par Satan : il a dix ans pour retrouver Jessica et faire que sa grossesse arrive à terme. Jessica est devenue une séduisante jeune femme, marié, avec deux enfants. Elle a tout oublié de son tragique passé. Lorsqu'elle se retrouve inexplicablement enceinte, son comportement va changer du tout au tout, comme si elle était possédée. Son mari reste impuissant, tout comme le médecin de famille. C'est alors que Dimitri fait son apparition dans la vie du couple...
L'AVIS :
Après avoir lu le roman L'Exorciste de William Peter Blatty, le réalisateur grecque Ovidio G. Assonitis se renseigne pour en acheter les droits afin d'en faire une adaptation pour le cinéma. Malheureusement, la Warner Bros a déjà acheté les droits et William Friedkin en fera le sommet de la terreur que l'on connaît en 1973. Pas découragé, Assonitis et deux autres scénaristes retravaillent l'histoire, bien décidés à surfer sur le succès de "L'Exorciste". Et pour ce faire, autant inclure des allusions à un autre classique, le "Rosemary's Baby" de Polanski. Mis en scène en Italie, le mélange des deux donnera donc "Chi Sei ?" que l'on connaît aussi sous le titre de "Beyond the Door" et qui est sortit en France sous le titre un peu ridicule de "Le Démon aux Tripes".
Petit souci : Ovidio G. Assonitis n'a pas le talent de Polanski ou de Friedkin. Il le prouvera d'ailleurs dans avec les fades "Tentacules" en 1977 ou "Madhouse" en 1981. Il semblerait qu'il ait aussi participer à la mise en scène de "Piranha 2 les Tueurs Volants" de James Cameron en 1981. Avec seulement six films dans sa carrière en tant que réalisateur, il reste assez méconnu du grand public. Et ce n'est donc pas "Le Démon aux Tripes" qui va venir rehausser son aura. Avec Juliet Mills (Jessica Barrett), Richard Johnson (Dimitri) et Gabriele Lavia (Robert Barrett) au casting, le film ne parvient jamais à réellement décoller, ni même à être un sous-Exorciste convaincant. Alors oui, on a quelques petites séquences sympas, qui reprennent les éléments cultes du film de 1973, avec une Jessica allongée sur son lit dont la tête pivote à 180°, des vomissements de matières verdâtres, une lévitation, une voix guttural blasphématoire qui remplace celle de Jessica, des portes de meubles qui s'ouvrent et se referment frénétiquement, et bien sûr une chambre à coucher située en haut d'un escalier. Original non ? Quand bien même tous ces éléments restent du domaine du déjà-vu, le film aurait pu s'avérer plaisant s'il n'était pas alourdi par un scénario dont on ne comprend pas grand chose et qui est en plus assez illogique dans son cheminement.
On se demande sans cesse pourquoi le Diable, qui redonne pour mission à Dimitri de retrouver Jessica et de veiller sur elle jusqu'au terme de sa grossesse, ne cesse de lui mettre des bâtons dans les roues et de lui compliquer la tâche, allant même jusqu'à mettre en péril la naissance de l'Antéchrist. Bizarre et incompréhensible. La première partie du film, qui se rapproche donc plus de Rosemary's Baby, tient encore un peu la route et n'est pas trop mal ficelée, même si l'ennui vient souvent poindre le bout de son nez. Un ennui qui ne cessera de se ressentir tout au long des 108 minutes de film, une durée bien trop longue quand on n'a pas grand chose à dire ou à raconter. La pauvre Juliet Mills doit se demander ce qu'elle fait dans cette galère, affublée d'un maquillage outrancier rappelant un peu celui de Linda Blair, en nettement moins réussi tout de même. Richard Johnson, le célèbre Dr John Markway de La Maison du Diable ou le célèbre Dr. Menard de L'Enfer des Zombies entre autres, doit se dire la même chose, interprétant Dimitri, le serviteur du Diable qui est amoureux de Jessica et qui ne sait plus trop à quel saint se vouer. Gabriele Lavia, vu dans quelques films de Dario Argento, est peut-être celui qui s'en sort le mieux, dans le rôle du mari totalement dépassé par la situation. Son attitude reste assez crédible et il se doit de composer avec les aberrations du scénario. Vous laisseriez votre femme enceinte et malade comme pas une seule dans votre maison avec un parfait inconnu qui vous dit que lui seul à la solution pour la sauver ? Pas si sûr. C'est d'ailleurs ce que se dit le docteur de Jessica, qui ne comprend pas l'attitude de son mari, qui ne veut pas la faire transférer à l'hôpital.
La seconde partie du film, se référant à "L'Exorciste" donc, manque cruellement d'ambiance, ne provoque jamais la peur ou la moindre tension et s'avère assez vaine en fin de compte. La scène finale est encore plus tarabiscotée et vient clore ce film de possession sur une touche de ridicule assez prononcée. Grosse déception donc que "Le Démon aux Tripes", dont la bande-annonce m'avait pourtant donné envie et qui est bien plus fun que le film lui-même. A noter que des producteurs, toujours aussi malins, se sont amusés à re-titré le Shock de Mario Bava en Beyond the Door 2 ! Bah voyons ! Et en 1989, un Beyond the Door 3 a fait son apparition, sous la direction de Jeff Kwitny. Ces deux films n'ont évidemment rien à voir avec le film d'Ovidio G. Assonitis comme vous vous en doutez ! Sacré mercantilisme sauvage quand même ! En tout cas, pour ma part, je me demande si je ne vais pas plutôt aller voir du côté de Behind the Green Door, une certaine Marilyn Chambers rendant l'intrigue plus distrayante à mon avis...
* Disponible en BR chez -> ARROW VIDEO
https://www.arrowfilms.com/blu-ray/beyond-the-door-standard-edition/127…