Affiche française
CUB | WELP | 2014
Affiche originale
CUB | WELP | 2014
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Cub

Welp

Enfant de douze ans débordant d’imagination, le jeune Sam part cette année encore en camp de scouts. Mais cet été ne sera pas comme les autres : peu de temps après avoir installé le campement en pleine forêt, Sam découvre dans les bois une cabane perchée dans les arbres dans laquelle semble vivre un enfant sauvage. Non pris au sérieux par ses chefs de camp, Sam va alors mener sa petite enquête de son côté et s’apercevoir que cet enfant sauvage côtoie un mystérieux psychopathe qui n’hésitera pas à mettre tout en œuvre pour décimer les louveteaux de notre chère petite troupe de scouts.

CUB | WELP | 2014

Après avoir réalisé quelques courts-métrages récompensés ("Of cats and women", Méliès d’Or 2008, "Abused", Meilleur Court-métrage et Prix du Public au festival de Bruxelles 2010, et "forever", Prix Joseph-Plateau du meilleur cour-métrage belge) ainsi que des séries cultes flamandes ("Super8" et "Monster!"), Jonas Govaerts nous présente enfin son premier long-métrage intitulé "cub" (signifiant « louveteau »), alias "welp" en pays flamand.

Présenté dans de nombreux festivals (TIFF., Sitges, Fantastic Fest, L’Etrange Festival, Gérardmer…), "cub" est un survival en milieu forestier avec une petite pointe de « slasherisme » qui, comme l’annonçait Jonas Govaerts lors de la 22ème édition du Festival de Gérardmer, rend hommage au cinéma de genre des années 80. En effet, outre le fait de penser indéniablement à des films tels que "vendredi 13" (et ses nombreuses suites) ou encore à "sleepaway camp" (alias "massacre au camp d’été") pour ce petit côté « je vais me faire buter dans un camp de vacances », le réalisateur cite également parmi ses références "les goonies" de Richard Donner entre autres. Celles et ceux fraîchement arrivé(e)s dans le cinéma de genre retrouveront également en "cub" des références plus récentes comme bien-entendu la saga des "détour mortel" et pourquoi pas également dans la dernière partie du film des petits airs de "midnight meat train".
Quoiqu’il en soit, un petit film belge nous narrant les mésaventures de jeunes scouts dans les bois pris au piège dans les griffes d’un dangereux psychopathe, ça ne se refuse pas! D’autant plus que le trailer donne bougrement envie avec sa musique envoûtante…

La première chose que l’on peut dire après avoir vu le film de Jonas Govaerts, c’est qu’il remplit parfaitement son contrat, à savoir nous plonger dans un sympathique survival très axé Eighties avec tout ce qu’il faut de vilains psychopathes, de jeunes héros, de scènes quelque peu dérangeantes ou encore de petites pincées d’humour et de sexe même.

Alors certes tout n’est pas parfait comme nous le verrons quelques lignes plus bas, mais une chose est sûre : on ne s’ennuie pas une seule seconde devant "cub". Bien que classique (une course-poursuite dans les bois en pleine nuit où une jeune femme semble poursuivie par quelque chose) mais en disant déjà beaucoup sur la nature de notre psychopathe qui sévit en pleine forêt (un premier piège ingénieux nous est alors dévoilé, attisant notre curiosité pour en savoir encore un peu plus), l’introduction nous plonge d’emblée dans ce film dont nous ne parviendrons pas à nous déscotcher avant un final à multiples rebondissements bienvenu (qui vous laissera d’ailleurs réfléchir encore quelques minutes après la fin du film). Ce rythme fort soutenu est indéniablement une force pour ce film flamand.

Tantôt inquiétant, tantôt amusant, le film de Jonas Govaerts se plait manifestement à jouer sur les deux tableaux, l’horreur d’une part et l’humour d’autre part.

La première de ces deux composantes est permise notamment par une ambiance bien rendue : une vaste forêt où cette sensation d’isolement se fait cruellement ressentir (nous savons notamment que plus personne ne vient dans cette partie de la région suite à des évènements tragiques ayant eu lieu) et dans laquelle nous sommes en grande partie plongés de nuit (le film est très sombre et on fait souvent appel aux lampes torches et aux feux de camp pour s’éclairer). Mais l’horreur n’est pas seulement permise par cette atmosphère lugubre et cette ambiance parfois pesante : elle provient également des deux menaces qui rôdent dans cette forêt. D’une part nous avons un jeune enfant sauvage, mystérieux et dangereux, et d’autre part un homme aux allures d’un Kane Hodder agissant dans l’ombre de son petit compère et construisant des pièges mortels (il ne fait pas dans la dentelle) un peu partout en forêt. Par le biais de ces deux menaces humaines, "cub" s’avèrera même assez cruel par moments, n’hésitant pas à massacrer de jeunes scouts (c’est assez immoral mais on s’y attendait non? On est même venu pour cela aurais-je envie de dire…) et même un chien : tout semble y passer dans cette forêt…

Comme je le disais un peu plus haut, l’humour a également sa place dans "cub". Que ce soit de part ses dialogues, ses jeunes scouts (qui lisent Playboy et parlent de gonzesses) ou encore son sens de l’exagération forcément volontaire (mentions spéciales à un piège utilisant comme contrepoids une voiture placée dans un arbre ou encore à un boogeyman qui, à l’image d’un Jason Voorhees ou d’un Michael Myers, ne semble pas vouloir mourir malgré des dommages plus que mortels), on s’amuse beaucoup devant le film de Jonas Govaerts.

Soyons francs, tout n’est pas rose non plus dans ce petit film flamand. Si certain(e)s pourront être quelque peu déstabilisé(e)s par ces quelques séquences où Jonas Govaerts fait preuve d’une exagération à toute épreuve, d’autres pourront également reprocher à notre ami flamand de bien trop se reposer sur ses références, d’utiliser beaucoup de clichés du cinéma de genre et plus particulièrement de ce qui se fait bien souvent dans les survival et slasher (oh tiens, une jeune fille poursuivie dans la forêt qui court qui court…).

Que ce soit dit : pour ma part, rien de tout ce qui a été soulevé dans le paragraphe précédent ne m’a gêné (au contraire, j’y ai parfois vu une petite touche de nostalgie et d’humour rafraîchissante). Non, ce qui m’a titillé par contre dans "cub", ce sont quelques incohérences scénaristiques (bien différenciables de ce que j’appelle les scènes exagérées : quand tu ne fais pas mourir ton boogeyman et que tu balances une voiture d’un arbre, c’est forcément volontaire, à l’inverse de ce que j’appelle les incohérences). On se demandera par exemple ce qu’est devenu l’un des jeunes wallons que nous rencontrons dans le film, pourquoi notre boogeyman place des pièges dans une forêt où habituellement personne ne vient ou encore comment deux jeunes scouts parviennent à communiquer à distance et sans pouvoir se parler…
Enfin, on regrettera peut-être aussi de ne pas avoir vu plus de meurtres (certains sont hors-champ et la majeure partie du body count se fait en quelques secondes de manière assez expéditive). Une petite pointe de déception à ce niveau mais bon la qualité des meurtres auxquels nous assistons est bien là (pièges originaux, parfois drôles et souvent inattendus).

Par contre, niveau casting, "cub" est un vrai bonheur. On retiendra principalement la performance du jeune acteur Maurice Luijten dans le rôle du troublant mais si attachant Sam (une bien inquiétante psychologie retranscrite ici), sans oublier notre jeune garçon sauvage et son compère boogeyman bricoleur créatif et increvable qui nous rappellent que nous sommes là dans un pur produit estampillé Eighties.
Une galerie de personnages souvent stéréotypés (la jeune fille sexy, le flic old school qui donne des conseils ou encore les jeunes Wallons quelques peu débiles qui jouent en quelque sorte le rôle des fameux rednecks que nous retrouvons bien souvent dans les survival) qui fait plaisir à voir.

Bien que notre ami flamand semble se reposer sur ses références relatives aux années 80 et nous présente un film non exempt de défaut (quelques incohérences, quelques clichés faciles par-ci par-là…), il faut bien reconnaître que "cub" a tout de même de la gueule. Rythmé, présentant un casting de qualité, original de par ses meurtres, drôle et inquiétant à la fois : on passe un agréable moment devant ce sympathique film venu tout droit du plat pays!

CUB | WELP | 2014
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Note
4
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David Maurice