Cyborg

Cyborg

XXIème siècle. L’Amérique est dévastée par la peste. Les gens tentent de survivre dans ce monde de chaos dans lequel la vermine fait la loi et arpente les rues désertes à la recherche de victimes à tabasser, voire à dévorer car le cannibalisme est pratiqué à présent par de nombreux malfrats et pirates en quête d’argent et de nourriture. Mais il reste un espoir pour éradiquer cette peste qui décime la population (quand ce ne sont pas les gangs) : son nom est Pearl Prophet. Une personne mi-femme et mi-robot qui possède des informations permettant de mettre au point un remède contre cette maladie dévastatrice. Or, elle a besoin de se rendre à Atlanta où l’attendent des scientifiques prêts à confectionner ce fameux remède contre la peste. Malheureusement, sur sa route elle va croiser un barbare nommé Fender Tremolo qui convoite également ce remède mais à son unique profit, ce dernier souhaitant que le Monde reste tel qu’il est car il y est intouchable et sème la terreur partout où il passe, la Police étant réduite à peau de chagrin dans ces terres post-apocalyptiques. Seul Gibson Rickenbacker, un jeune combattant rencontré par Pearl juste avant de croiser la route de Fender, pourrait empêcher cette bande de pirates cannibales de s’emparer du remède...

Cyborg | Cyborg | 1989

b>L'AVIS:

Bon sang, quand tu te lances dans le résumé du film "Cyborg", tu ne peux t’empêcher de te dire que tu tiens là un nanar de haute voltige ! En effet, le long-métrage d’Albert Pyun regroupe tout ce qui donne l’aspect nanaresque d’un film : quasi toutes les cases du cahier des charges sont remplies ; que l’on parle du scénario, des personnages ou encore des dialogues, nous sommes face à du grand niveau !

Conçu à la base pour être une suite au film "Les Maitres de l’Univers" (1987), le budget et certains choix artistiques auront eu raison du destin du film qui verra tout de même émerger deux suites (incroyable cela puisse-t-il paraitre), toutes deux réalisées par Michael Schroeder en 1993 et 1994 (quand il n’y en a plus, il y en a encore…).

Produit par la Cannon Group (qui a vu émerger des vedettes comme Chuck Norris, Sylvester Stallone, Dolph Lundgren, Richard Chamberlain, Charles Bronson ou encore Jean-Claude VanDamme), "Cyborg" ne cache pas son petit budget, si représentatif (entre autres) de cette société de production, et met en avant un acteur alors sur une pente ascendante : le belge Jean-Claude VanDamme.
Après le très bon "Bloodsport" en 1987 (produit également par la Cannon Group) qui a véritablement lancé sa carrière, JCVD figurera dans de nombreux films médiatiques en fin des années 80 et début des années 90 (on cite principalement "Kickboxer", "Full Contact", "Coups pour coups", "Double impact", "Cavale sans issue", "Universal Soldier", "Timecop" ou encore "Street Fighter") avant de se lancer dans le grand bain de la réalisation avec le sympathique (mais quelque peu redondant avec "Bloodsport") "Le grand tournoi" mais bon ceci est une autre histoire me direz-vous (on ne va pas quand-même pas faire la biographie de l’un de nos belges préférés sur horreur.com hein !).
Tout cela pour dire que dans "Cyborg" hé bien il y a quand-même une grande star en devenir ! Et ce sera à peu près tout…

Car le film d’Albert Pyun ne crie pas au génie, loin de là. Nous côtoyons ici le monde de la crétinerie pour le plus grand plaisir des fans de nanars. Alors soit dit en passant (mais c’est important de le préciser ici) votre cher rédacteur aime regarder des nanars mais encore faut-il qu’il y prenne du plaisir (d’ailleurs un bon nanar ne se regarde pas seul) et qu’il s’amuse devant ce type de production (à l’instar du très bon nanar "White fire" par exemple devant lequel j’avais passé un super moment avec notre webmaster).
Le souci avec "Cyborg", c’est que ce petit côté amusant n’est pas suffisamment flagrant, hormis sur une poignée de séquences comme les altercations entre Gibson et les barbares. Le film semble trop souvent trop sérieux pour que l’on se prête totalement au jeu du nanar comme je les aime.

Pour autant, je vous confirme comme dit avant que nous sommes bien là face à un nanar. A commencer par le scénario : avec son histoire qui a parfois ni queue ni tête, ses personnages qui se rencontrent on ne sait pas trop comment, les mobiles de certains qui restent flous pour ne pas dire débiles (pourquoi Fender veut-il le remède contre la peste ? pourquoi Pearl veut-elle prendre le risque d’amener Fender à Atlanta ? Pourquoi Gibson reste-il avec cette belle blonde alors qu’il n’en a que faire ?... Je m’arrête là sinon je vais me refaire tout le film dans ma tête et je n’en ai pas forcément envie…), les course-poursuites qui durent une éternité ou encore les situations tirées par les cheveux, nous avons là un script des plus chaotiques et des plus creux à la fois que l’on ait pu chroniquer sur horreur.com.
Mais bon, nous sommes en plein Monde post-apocalyptique (des terres dévastées, des barbares cannibales qui rôdent dans les rues désertes…) et nous avons là un personnage cyborg (dont finalement on se fout pas mal dans le film…), clé d’un remède contre tout ce chaos, donc le long-métrage d’Albert Pyun n’est pas un hors-sujet sur notre site, loin de là !

Si on poursuit un peu sur le scénario, on citera également dans le négatif (alors oui il n’y a rien de positif dans l’histoire, désolé…) des lenteurs incroyables par moments (la séquence où notre VanDamme est accroché sur une croix en train de gémir est d’une longueur dingue) et des flashbacks chiants, poussifs et très nombreux (à eux tous ils forment un puzzle qui nous explique le pourquoi du comment de la haine qu’entretient Gibson à l’encontre de Fender et personnellement, sans spoiler je dirais « tous ces flashbacks pour ça »…).

Alors ce qui fait que j’ai voulu (enfin) découvrir ce "Cyborg" presque 30 ans après sa sortie tient en deux choses : primo un Monde post-apocalyptique (dont les décors se limitent à quelques voitures sorties d’une casse, quelques murs/vitrines endommagés, des égouts brumeux que l’on est content de quitter et enfin des environnements bleuâtres où l’on ne voit pas grand-chose…) avec des barbares cannibales et secundo des scènes de baston avec Jean-Claude VanDamme (j’ai grandi avec des "Bloodsport", "Kickboxer", "Full contact" ou encore "Le grand tournoi" entre autres).
Et là je n’ai pas été déçu du voyage...

Avec ces personnages portant tous en guise de noms des marques d’instruments de musique (Gibson, Rickenbacker, Fender, Pearl, Prophet, Nady, Simmons et bien évidemment Marshall), j’aurais dû me méfier d’emblée.
Les acteurs jouant les fameux barbares cannibales que l’on nous promet dans le synopsis sont carrément mauvais : ça fanfaronne à tout va (certes dans "Mad Max 2 – le défi" aussi mais ça a une autre gueule bon Dieu !), ça pousse des cris pour on ne sait quelle raison… Bref ça surjoue constamment et cela en devient vraiment pathétique (un très bon point dans le cahier des charges du bon gros nanar ceci dit !)
Les dialogues sont réduits au strict minimum et n’apportent guère plus d’informations que celles distillées dans le synopsis du film (je ne compte plus le nombre de phrases de 3 ou 4 mots, bien souvent sans verbe, qui sont balancées tout au long du film…).
Ajoutez à cela quelques déguisements « futuristico-kitch » aurais-je envie de dire et vous obtenez là une belle brochette de guignols qui vont bien évidemment tous se faire laminer par notre belge préféré !

Et justement dans les séquences de baston (je vous le rappelle : la seconde raison qui m’a poussé à voir "Cyborg"…), ce n’est guère plus intelligent : si vous portez votre attention sur les personnages en pleine action vous serez amusé (voire déprimé, selon votre humeur) de voir des personnages carrément se jeter dans le vide, à un bon mètre de leur rival… Forcément que JCVD ne risquait pas grand-chose lors de ses combats avec ces pirates (quoique l’histoire raconte que lors du tournage il aurait malencontreusement crevé l’œil d’un acteur avec un couteau…).
Les scènes de combat sont souvent gâchées par des ralentis et des « roulages de mécanique » de certains acteurs (mention spéciale à Vincent Klyn qui bombe le torse, contracte les muscles à gogo et marche comme un robot dans le combat final), quand nous n’avons pas droit à des passages à tabac de JCVD (avant qu’il ne se dise qu’il faut peut-être rendre les coups de temps en temps…)
Les bruitages des claques et des coups assénés sont d’ailleurs magiques (pour l’anecdote, les Inconnus avouent avoir repris les bruitages de la baston finale entre JCVD et Vincent Klyn pour leur sketch « Les Miséroïdes », c’est dire le côté risible de la chose…) et viennent renforcer le côté nanaresque du film d’Albert Pyun une fois de plus.

Au final, ce "Cyborg" ne vaut pas tripette. Alors oui, nous sommes dans un Monde post-apocalyptique avec des barbares sanguinaires, de nombreux combats manichéens sont orchestrés, nous avons un (très) léger brin de sciences/robotique (quelques minutes à peine, histoire de nous rappeler le titre du film) et un VanDamme en pleine ascension dans sa carrière (1989 sera pour lui l’année de "Kickboxer" et non de "Cyborg" assurément…), mais franchement… Tout est mauvais ! Hormis l’amusement généré par certains combats risibles, le reste est plus pitoyable qu’autre chose (scénario creux et souvent niais, personnages débiles, dialogues minimalistes…)

Cyborg | Cyborg | 1989
Cyborg | Cyborg | 1989
Cyborg | Cyborg | 1989
Bande-annonce
Note
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David Maurice