Maison de la terreur - la
Casa con la scala nel buio - la
Engagé afin de composer la musique d’un film d’horreur, Bruno emménage dans une vaste villa, dans la banlieue de Rome, dont le propriétaire est Tony Rendina, un ami d’enfance. Très vite, Bruno réalise que la maison est le cadre de faits étranges et inexplicables. Il fait bientôt la connaissance de Katia, une voisine, laquelle est sauvagement assassinée à l’arme blanche dans le jardin bordant la propriété. Un tueur rôde dans les parages, et le cauchemar ne fait que commencer...
L'AVIS :
Difficile d'être le fils de pour un réalisateur, surtout quand le paternel n'est autre que l'illustre Mario Bava ! C'est ce que va découvrir son fils Lamberto, qui sera de tout temps comparé à son père et ce, pas en sa faveur. Il est vrai que le rejeton n'a pas le talent de sa papa mais comme ils ne font pas du tout le même type de cinéma, la comparaison n'a pas vraiment lieu d'être. Lamberto Bava joue dans la catégorie du cinéma bis décomplexé, à base de relation nécrophile ("Baiser Macabre"), de monstre aquatique ("Apocalypse dans l'Océan Rouge"), d'ex-policier vengeur ("Blastfighter"), de démons sortant des écrans de cinéma ou de télévision ("Démons" & "Démons 2") ou de tueurs fous ("Body Puzzle", "Delirium") entre autres. Il ira même côtoyer l'univers de la féérie avec des mini-séries de qualité, telles "La Caverne de la Rose d'Or".
En 1983, pour son second long métrage, il décide de tâter de l'univers du giallo, genre-phare du cinéma italien dans les 70's et dont le chant du cygne a été entamé depuis belle lurette, avec des exceptions tout de même, à l'image du formidable "Ténèbres" de Dario Argento bien sûr, réalisé en 1982. C'est suite à l'achat d'une luxueuse villa par le réalisateur Sergio Martino que le projet de "La Casa con la scala nel buio" voit le jour. Le célèbre réalisateur italien se dit que sa nouvelle maison serait le cadre idéale pour une histoire policière et les scénaristes Dardano Sacchetti et Elisa Briganti imaginent donc une intrigue faisant de la villa un personnage à part entière. Conçu au départ pour être une mini-série télé en quatre parties, le projet redevient un film quand les chaînes télévisées le rejettent à cause de sa trop grande violence.
Avec "La Maison de la Terreur", ou La Maison avec l'Escalier dans le Noir pour le titre original, Lamberto Bava, et surtout ses scénaristes, ont allègrement puisé chez d'autres metteurs en scène tels Brian de Palma, dont les influences issues de "Blow-Out" et de "Pulsions" sautent aux yeux, mais aussi chez Dario Argento et son "Ténèbres" déjà cité et même, n'y allons pas par quatre chemin, chez Alfred Hitchcock. Le résultat final est malheureusement décevant, "La Maison de la Terreur" étant un giallo assez paresseux, bien trop long (106 minutes au compteur) et qui a pour principal défaut un casting peu avantageux. Bruno, le héros, est interprété par le très fade Andrea Occhipinti, qu'on a envie de secouer tout au long du film tant sa prestation est maussade et peu enjouée. Le casting féminin n'est pas non plus très reluisant, à l'exception de Lara Lamberti qui tire son épingle du jeu. Le rythme est assez mollasson, un comble pour un thriller, les situations sont répétitives et on s'ennuie souvent devant le film. Dommage car il y a tout de même de bonnes choses à retenir, comme une certaine habileté à créer le doute chez le spectateur en ce qui concerne les multiples suspects potentiels par exemple !
Le meurtrier au cutter serait-il cette réalisatrice de film d'horreur qui n'est jamais présente quand le héros désire la voir ? Ou bien ce curieux gardien de maison qui a accès à toutes les pièces ? Le héros lui-même, devenant fou de part son travail de compositeur ? La petite amie de ce dernier, qui aime se balader à l'improviste armée d'un long couteau ? Mystère, mystère ! Autre point positif, la violence exacerbée lors des quelques meurtres qui parsèment le film et notamment, celui dans la salle de bain qui est vraiment choc et filmé avec une complaisance certaine qui réjouira les amateurs. La musique de Guido et Maurizio De Angelis est également à prendre en compte, tout comme le twist final, bien déviant. Encore une fois, il est dommageable que tout cela s'éternise et s'étire en longueur, une durée de 85 minutes aurait nettement profité au film je pense. On notera la bonne utilisation des diverses parties de la maison ainsi que la présence du jeune Giovanni Frezza, ce petit blondinet que Lucio Fulci a traumatisé dans "La Maison près du Cimetière" et "La Malédiction du Pharaon" en 1981 et 1982. Pas un giallo de référence malgré des intentions fort louables...
* Disponible en Blu-Ray chez -> LE CHAT QUI FUME
BONUS:
• L'escalier de la mort avec Lamberto Bava (16 min 30)
• Bienvenue à la maison avec le scénariste Dardano Sacchetti (21 min)
• Dans une maison vide avec le chef opérateur GIANLORENZO BATTAGLIA (17 min)
• Film annonce
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