Man Thing
Man-Thing
Bywater, un quartier de la Nouvelle-Orléans, est un coin perdu aux abords d'un marécage ancestral. Un conflit s'est créé entre les habitants de la région et la société pétrolière Schist, cette dernière déversant en effet sans vergogne depuis de nombreuses années, des déchets toxiques dans les eaux du comté. De plus, de nombreux meurtres et autres disparitions ont régulièrement été signalés, dont celle de l’ancien shérif, jamais retrouvé. Débarque ainsi le nouveau représentant de la loi, Kyle Williams, lequel va vite découvrir que tous ces éléments sont liés à un phénomène étrange, mystique et monstrueux le dépassant lui, ainsi que tous les habitants du marais…
L'AVIS :
Voici enfin la chronique du fameux film d'horreur estampillé Marvel ! Oui, vous avez bien lu : un film d'HORREUR venu des studios MARVEL ! C'est très curieux car ce sont deux termes qui ne sont pas censés être collés ensemble habituellement. Toutefois, pas de fausse joie, le métrage s’apparenterait plus à un film fantastique teinté d’enquête policière, ressemblant pas mal à une série B des années 80, ce qui expliquerait sans doute également sa sortie directe en DTV chez nous. Mais Man Thing est, avant toute chose, l’adaptation des studios Marvel d’un Comics de leur catalogue des années 70, le fameux « Homme-chose », copie quasi conforme de « La créature du marais » (« Swamp thing ») de chez DC Comics, née à peu près au même moment. C’est aussi l’histoire d’un monstre végétal anciennement humain, devenu gardien des marais et donc protecteur de la nature en général. Il se retrouve confronté ici à la société pétrolière Schist, déversant des déchets toxiques dans les eaux du district de Bywater. Et comme de nombreux meurtres ont été constatés dans la région et que l’ancien shérif est aux abonnés absents, c’est dans ce contexte que Kyle Williams, le nouveau garant de la loi, débarque à La Nouvelle-Orléans.
Très vite, on s’apercevra que ce film n’échappe pas aux stéréotypes habituels concernant ses protagonistes : un shérif assez autoritaire mais gentil qui veut trouver la vérité quoi qu’il en coûte, la jolie fille défenseuse de l’environnement qui deviendra forcément sa copine, le gros patron capitaliste qui fait passer ses idéaux financiers avant les prérogatives écologiques, l'adjoint pas très courageux mais sympa, l'indien mystique conteur de légendes, les méchants exploitants racistes et moqueurs, les péquenauds ermites pas très futés chasseurs de crocodiles, le photographe excentrique avide de scoops, j’en passe et des meilleurs. Pourtant, ils ne se montrent pas si insupportables que ça, non ce qui est consternant ici, c’est le jeu de certains acteurs car même si pas mal d’entre eux voient le personnage qu’ils incarnent n’avoir aucun relief psychologique, il est pourtant clair qu’ils sont loin d’avoir tous fréquenté l’Actors Studio ! Quand ils ne cabotinent pas, ils sur-jouent, ou bien sont peu concernés pas leurs répliques et d’autres, comme l’acteur central (le bellâtre inconnu Matthew Le Nevez), est très, voire trop peu charismatique. En clair, ils peinent tous à nous convaincre et le fait que leurs personnages soient aussi creux ne les aide en rien !
On ne sera pas non plus soutenu par le scénario ! L'histoire a trop souvent tendance, en effet, à partir dans des clichés qui lui nuisent plus qu'autre chose : les sous-intrigues ne sont pas intéressantes pour deux sous (cf. les cérémonies avec l’indien illuminé), la romance sort de nulle part et il n’y a pas de héros à proprement parler ! Il s’agirait plutôt d’un super-vilain en partie végétal dont la seule spécificité est de subir les événements et de réagir en fonction des personnes qu'il croise. Dans ce film il est LE grand méchant qui s'attaque à tout ce qui bouge dans les marais, aussi bien les écolos que les capitalistes sans scrupules ! Ce qui peut également gêner, ce sont les différences avec le Comics original. En fait, le film n'a presque absolument rien à voir avec la bande dessinée, à part le nom du monstre, une apparition à la Hitchcock de Stan Lee en photo (certes inventive et sympathique) et une mention rapide du Nexus des Réalités, il n'y a rien !
On pourra dire ce que l’on veut, toutefois Man Thing ne partait pas avec les meilleurs atouts dès le départ : un réalisateur pas très connu (Le cobaye figure tout de même sur son Curriculum Vitae), un acteur encore plus inconnu, une sortie en DTV en Europe et un simple passage à la télévision chez les américains en 2005, un tournage en Australie alors que ça se passe en Louisiane, la reprise par un groupe obscur du classique « Tainted Love » au début mettant le spectateur mal à l’aise, bref pas facile comme baptême ! Néanmoins, certains meurtres sont bien glauques et bien fournis en SFX corrects tout comme la créature est intimidante et impressionne par sa carrure colossale et son design vraiment bien rendu, mais le tout est malheureusement sabordé par une trop faible luminosité qui fait que ça ne se voit quasiment pas à l’écran !
Ainsi, dans cette adaptation, on oscillera entre : des sous-intrigues inintéressantes, des personnages stéréotypés et creux incarnés par des acteurs manquant de charisme, des événements sortis d’on ne sait où ne collant pas avec l’histoire (cf. la romance trop facile et certains crimes) et le fait que les scènes d’action dès que l’on approche des marécages soient toutes dans la pénombre ! Aussi, malgré une créature au look vraiment bien élaboré, quelques meurtres bien gore sympathiques ou encore la sempiternelle apparition de Stan Lee dans un film sortant des studios Marvel, ce long-métrage est le plus mauvais des studios susnommés car l’ensemble fait trop amateur et rappellera étrangement les séries B des années 80 ! On serait même prêt à regretter alors Elektra à la si mauvaise réputation !