"Petit massacre entre amis" est le premier film d'Andrew Green. Sorti en 2002, celui-ci a énormément joué sur la présence de la fameuse Paris Hilton dans son casting pour attirer le public. La belle blonde sosotte, héritière du fondateur de la chaîne des hôtels Hilton et jet setteuse reconnue (on ne compte plus le nombre d'apparitions qu'elle fait dans la presse internationale où elle accumule les gaffes, les sottises et les phrases idiotes devenues cultes avec le temps), ne cache pas une certaine passion pour le cinéma, art dans lequel elle peine à trouver des rôles intéressants (dans des films intéressants d'ailleurs…). On retiendra particulièrement (et seulement je pense) son apparition dans "la maison de cire" en 2005, même si notre chère miss a été vue dans d'autres long-métrages du cinéma de genre tels que "petit massacre entre amis" en 2002 (dont il est question ici) ou encore "repo! the genetic opera" en 2008.

Vendu comme un film d'horreur dans la lignée des "scream" de Wes Craven (bah oui, encore un…), "petit massacre entre amis" n'est cependant pas un slasher comme nous pourrions nous y attendre, à la vue du couteau ensanglanté et de la bande de jeunes présents sur l'affiche du film. En effet, ce dernier est plutôt un film de fantôme vengeur, d'esprit, qui va s'incarner dans le corps de ses victimes pour mieux les décimer un par un.

Un film qui, outre son affiche faisant penser à un énième slasher, tente par ailleurs de tromper le public par un titre français rappelant le fameux "petits meurtres entre amis" du réalisateur britannique Danny Boyle sorti en 1994 (film à succès ayant par ailleurs donné vie à une trilogie avec les opus "trainspotting" en 1996 et "une vie moins ordinaire" en 1997).

Mais que vaut réellement ce fameux "nine lives" (titre original de "petit massacre entre amis")? Pour le savoir, rendez-vous sur les quelques lignes qui suivent…

Reconnaissons-le d'emblée, le film d'Andrew Green est un véritable film fauché, une série Z horrifique sans grand intérêt ne misant que sur la popularité de Paris Hilton pour espérer se faire un nom et une place dans la dvdthèque des amateurs de films de genre.

Commençons par le scénario de "petit massacre entre amis". D'un ennui et d'une monotonie à toute épreuve, le film méritait pourtant mieux au vu de l'idée de base (un esprit s'accapare le corps d'une victime et a alors deux façons de se transmettre dans un autre corps, soit en tuant la personne dans laquelle il souhaite se loger ou soit en se faisant tuer par une personne qu'il parasitera à son tour : qu'il tue ou qu'il se fasse tuer, il revit alors dans un autre corps! Comment s'en débarrasser alors?).
Malheureusement, cette idée est gâchée par une réalisation plus que douteuse, un scénario souvent prévisible (on nous refait entre autres le coup de la future victime qui, le dos à la fenêtre, semble attendre que le tueur la brise pour lui sauter dessus…Ce qui se produit d'ailleurs!), des incohérences scénaristiques (Paris Hilton ne revient pas à la vie… Trop cher de la faire jouer trop longtemps???) et le pire de tout : des dialogues catastrophiques, presque puérils, servis par des acteurs et actrices à la limite de l'inacceptable (et je ne parle pas de la fin honteuse et maladroite…).

Alors qu'Andrew Green semblait nous préparer à un bon petit huit-clos dans une demeure gigantesque aux multiples couloirs et isolée par une tempête de neige (tiens, cela ne vous fait pas penser à un certain "shining"?...), "petit massacre entre amis" est au final dépourvu de tout suspense, de toute angoisse, la faute principalement à ce casting raté, il faut bien le reconnaitre, qui ne fait que rendre le film risible et par conséquent peu flippant…

Un casting minable donc avec en tête de liste notre fameuse Paris Hilton qui joue un rôle au final assez proche de sa vraie personnalité : une véritable bobo sotte et superficielle. On retiendra notamment un passage carrément con où elle parle à sa meilleure amie face à un miroir de salle de bain et où le dialogue ne vole manifestement pas bien haut ("Je ne me sens chez moi qu'en plein cœur de Londres, ou New York, Paris, ou L.A.", "J'ai fait du ski, comme ça ça m'a pris!", "Si tu voyais ce que les bonnes femmes portent en Suisse cette année, c'est affreux!" et ceci n'est qu'un maigre échantillon de la qualité des dialogues entre filles dans ce film!).

De ce casting minable, on ne retiendra que des politesses entre filles, des bibines entre gars, des longs dialogues nostalgiques entre eux où ils se remémorent des farces, des attitudes de profs etc etc… Bref c'est assez chiant tout ça en fait et suffisamment monotone pour s'éclipser le temps d'une minute pour aller chercher à boire dans le réfrigérateur ou aller aux WC…

Même les scènes d'effroi sont ratées (ça joue mal, ça surjoue… Bref ce n'est pas bien crédible tout ce cirque!). En fait, seules quelques scènes de bagarre rendent encore pas trop mal (ce qui conforte ce que je pensais depuis le début : ces acteurs seraient plus à leur place dans un stade ou sur un ring que sur les planches d'un théâtre ou dans un long-métrage).
Une phrase prononcée par l'un des personnages (juste après avoir découvert l'une de ses amies morte) résume d'ailleurs à elle seule la qualité des dialogues et l'intelligence du scénario du film d'Andrew Green : "Y'a sûrement quelqu'un! Y'a un tueur!" (pas con le gars quand-même…).

Etonnant d'ailleurs que l'on ne perçoive même pas une scène se sexe dans ce film (d'habitude, c'est principalement ce qui arrive à retenir un peu notre attention, le temps de quelques minutes, dans ce genre de production fauchée)… Dommage car certaines actrices, à défaut de paraitre intelligentes ou du moins pas trop sottes face à la caméra, ont de belles plastiques et de jolis minois (ce réalisateur est décidemment bien mauvais…).

Pour ce qui est des effets spéciaux, budget probablement épuisé (suite au cachet perçu par Paris Hilton) oblige, ceux-ci se limitent donc à deux-trois flaques et traînées de sang au sol et quelques coups de couteaux. Tout n'est que suggestion et meurtres en hors-champ ici (la suggestion c'est super cool : ça permet de s'imaginer la scène de meurtre, comme si on lisait un livre, et en plus -surtout- ça coûte pô cher!).
Passé ensuite le petit effet rendu sur les yeux des victimes de l'esprit du fantôme (cf photo), il ne reste plus rien à se mettre sous la dent…

Notons tout de même une musique plutôt sympathique et parfois bien choisie (je dis bien "parfois"…) qui tente de nous rappeler que nous sommes face à un film angoissant, un huit-clos saisissant (ton ironique vous l'aurez aisément compris).

Au final, "petit massacre entre amis" porte bien son nom francophone : nous avons bien en face de nous un beau petit massacre (casting sans expérience, dialogues crétins et puérils, scénario ennuyeux et prévisible, effets spéciaux réduits à néant, fin exécrable…).
Mises à part quelques musiques bien conçues (que l'on aurait préféré écouter dans un autre film), il n'y a rien de bien intéressant à se mettre sous la dent ici.

Devant ce grand raté et ce pathétisme omniprésent, une phrase prononcée au bout d'une heure de film environ par l'un des héros du film s'avère être d'une réalité à toute épreuve : "c'est trop dur, je craque!"…
Ah, et surtout, si vous voulez encore rire un peu (du moins si le cœur vous en dit encore après avoir regardé cette bêtise) je vous conseille les interviews dans les bonus du dvd français, notamment celle de Paris Hilton qui nous fait des éloges sur Andrew Green (faudra que je regarde d'ailleurs sur Internet si elle a couché avec lui aussi…).

Que dire de "petit massacre entre amis" à part "à oublier"…