Scream (saison 1)
Scream the tv series
A Lakewood, un tueur masqué déguisé en fantôme sème la terreur autour de lui, faisant remonter à la surface les secrets d'un passé trouble. Le coupable aurait-il un lien avec le mythique Brandon James, qui avait à l'époque laissé de nombreuses victimes sur son passage ? L'assassin était alors obsédé par la jeune et belle Daisy. La fille de celle-ci, Emma, a aujourd'hui l'âge de sa mère au moment des drames. Le cauchemar recommencerait-il ? Qui sera la prochaine cible du détraqué ?
L'AVIS :
Dans un paysage audiovisuel où les séries fantastiques peinent à se renouveler (The Walking Dead, Game of Thrones et d'autres tournent en rond depuis pas mal de temps), les producteurs ont cette fois décidé de prendre le problème dans l'autre sens : ils choisissent de s'infliger un handicap dès le départ en adaptant en série une tétralogie qui se mordait déjà la queue au second volet : Scream. Evidemment, il ne fallait pas s'attendre à une once d'originalité.
Tous les ingrédients y sont donc : l'héroïne mignonne mais bien plus chaste que ses camarades, les personnages archétypaux (la biatch, la gentille camarade, la marginale, le geek qui connaît tous les codes, le petit ami suspect...), le secret issu du passé... et le tueur donc. Le tout étalé sur dix épisodes de quarante minutes. La série Scream fait donc du Scream, adaptant un slasher, avec tous ses clichés, en série tout en s'interrogeant sur la pertinence d'adapter un slasher en série. Hélas, ce qui aurait pu être d'un réjouissant second degré va se retrouver plombé par une intrigue très mince et un navrant premier degré.
Singeant largement l'intrigue du premier Scream (avec, évidemment, quelques clins d'oeil évident, à la saga Vendredi 13 notamment), la série ne va réserver aucune surprise, amenant les scènes de meurtre sans aucune finesse et, pire que tout, nous laissant deviner l'identité du tueur dès les premiers épisodes, malgré quelques fausses pistes vite éventées. Et si, par malheur, vous avez loupé un élément ou deux, si une des ficelles vous a échappé, ne vous inquiétez pas : le clone du personnage de Randy est parfaitement conscient de l'idiotie du spectateur et se chargera, en trois minutes, de résumer ce que vous aviez certainement déjà compris...
On notera quand même quelques éléments réussis : le masque du tueur est particulièrement réussi et vraiment effrayant. De même, malgré ses défauts, la série se suit sans ennui, et on généralement envie de voir l'épisode suivant pour connaître les conséquences des actions du tueur – même si on en est souvent pour nos frais, certains éléments étant très rapidement oubliés. On appréciera également la gentille critique des réseaux sociaux et de leurs dérives, bien que cela reste évidemment en surface. Enfin, la série n'est jamais aussi pertinente que lorsqu'elle joue la carte du second degré et de la parodie, ce qui arrive hélas trop rarement.
Tout comme la série de films dont elle s'inspire, la série Scream est donc amusante un moment, mais rapidement rattrapée par ses nombreux défauts. Les rares moments forts finissent par se perdre dans une intrigue sans surprise ni saveur, et les diverses révélations et arcs scénaristiques tournent rapidement dans le vide. Scream confirme ainsi la difficulté d'adapter un genre tel que le slasher en série télévisée, même s'il faut bien avouer qu'elle n'est pas plus mauvaise que la grande majorité des films du genre...