Sundown : la guerre des vampires
Sundown : the vampire in retreat
C'est au beau milieu du désert de l'Arizona qu'une troupe de vampires vient de bâtir sa propre ville : Purgatory, dirigée par le respecté Comte Mardulak. Des vampires en quête de rédemption, las de mordre et de tuer toutes les nuits, accueillant en héros le père de famille David Harrisson, créateur du sang synthétique et de la crème solaire leur permettant de parader sous le soleil. Mais la soif de sang d'antan, la présence d'humains dans la prison de la ville, l'arrivée d'un chasseur de vampires et le complot mené par des buveurs de sang aux idées moins optimistes vont très vite chambouler le nouveau train-train quotidien de ces créatures de la nuit…hum du jour !
Lancé par le jouissif "waxwork", Anthony Hickox enchaîna sans vergogne jusqu'en 1993 moults séries B horrifiques, sorte de dernier sursaut des eighties : "waxwork II perdus dans le temps", "hellraiser 3 - hell on earth", "warlock 2:the armageddon" (ça fait beaucoup de suites hein ?) et "Full Eclipse".
Parmi elles, on oubliera trop souvent (et encore maintenant) le très amusant "Sundown : la guerre des vampires", sans aucun doute la meilleure comédie vampirique des années 90 (remarquez, vu la concurrence…).
Le vampire s'est modernisé dans les années 80 (et retrouvera ses rides avec la saga "Subspecies" et le chef d'œuvre de Coppola), adieu donc les châteaux des Carpathes : les vampires logent dans les banlieues américaines avec "Vampire vous avez dit vampire ?", dans les petites villes malfamées avec "Génération perdue", et se rapproche du désert américain dans "Aux frontières de l'aube"…c'est dans ce sens que Hickox va se diriger d'ailleurs, logeant ses vampires dans l'endroit le plus chaud et le plus solaire qu'il soit aux USA : le désert de l'Arizona, décor favori du western.
Une communauté utopique de buveurs de sang, n'ayant plus besoin de se repaître de sang humain (quoique les envies remontent parfois à la surface) ou de craindre le soleil grâce aux inventions d'un jeune scientifique, profitant de quelques jours de vacances à Purgatory (notez bien l'image…) avec sa petite famille.
On tentera de passer sur ces quelques personnages fades à souhait (une famille sympathique d'accord…mais qui semble échappée d'un téléfilm de M6, ça le fait quand même moins), qu'une histoire de triangle amoureux et de mystérieuse parenté tenteront de bousculer un peu…sans grand succès.
On préférera se tourner sur les autres petites intrigues parsemant le film, comme ce couple d'humains (comprenant Dana Ashbrook, le playboy bavard transformé en lycanthrope de "Waxwork" et le Bobby Briggs de "Twin Peaks") témoins de l'excès de rage meurtrier (et hilarant !) d'un vampire retraité ou du duo improbable formé du descendant abruti de Van Helsing (Bruce Campbell !!) et d'une vampirette aussi sexy qu'amoureuse (Deborah Foreman, l'héroïne masochiste de "Waxwork : crimes au muse de cire", qui, ici, a bien changé, particulièrement belle à croquer).
On sera cependant tenté de zapper des chauves-souris en stop motion particulièrement vilaines apparaissant ci et là, sans apporter grand-chose au film ; pour une fois qu'on a pas droit à la sempiternelle peluche tenue par un fil, un effort aurait été apprécié.
Très porté comédie (je serais même au regret de vous dire que les plus importants effets horrifiques se comptent sur les doigts de la main, les plus marquants étant une décapitation cartoonesque et une déflagration collective de vampires le film réjouira également les amateurs de western, la dernière partie étant un long et spectaculaire gunfight entre méchants et gentils vampires, à grands coups de balles en bois ! Une bataille de vampires tout de même plus impressionnante que celle du final de "Lemora", mais un peu avare en membres éclatés quand même…
David "Bill/Kung Fu" Carradine se la joue sobre en comte de la nuit (qui n'est d'autre que…oh et puis non !), ce qui n'est pas le cas du ténébreux (et parfois assez classe) Maxwell Caulfield, se laissant aller à un cabotinage éhonté dans la dernière bobine.
Ce qui n'empêche guère d'apprécier ce bon moment de ciné comico-horrifique, massacré en vidéo par un recadrage catastrophique, alors que le film est emballé à l'origine dans un magnifique scope (en guise d'hommage au western), qu'on ne peut goûter uniquement lors des génériques de début et de fin ( !!?). Une galette numérique se fait attendre…