Camion de la mort - le
Warlords of the 21st Century
Battletruck
Après les guerres du pétrole, tout n’est que désolation et ruines. Les survivants tentent de reconstruire un nouveau futur dans les campagnes. Le gasoil se fait de plus en plus rare et de nombreuses bandes armées se livrent à de multiples pillages. La plus célèbre est celle de Straker, officier militaire renégat qui sillonne les régions à bord de son gigantesque camion, transformé en véritable forteresse blindée roulante, et qui sème la terreur et la désolation partout sur son passage. Sa petite protégée, Corlie, ne supportant plus ses exactions, parvient à s’enfuir. Elle est vite rattrapée par les hommes de Straker mais un mystérieux motard nommé Hunter lui vient en aide et lui permet d’échapper à ses agresseurs. Il la conduit dans une ferme tenue par des survivants. Mais Straker n’entend pas laisser Corlie tranquille…
L'AVIS :
Bon, le film que je vais chroniquer ci-après me tient particulièrement à cœur, car c’est le sixième film que j’ai vu au cinéma depuis ma naissance en 74, les cinq premiers étant, si ma mémoire est bonne, "Bernard et Bianca" en 77, "La Guerre des Etoiles" en 78 (la classe, je sais, bien que j’aie du mal à croire que mon père m’ait emmené voir ça à 4 ans !!!??? Et pourtant, j’étais dans la salle, ça j’en suis sûr, ça s’oublie pas une telle expérience !), "Rox et Rouky" en 81, "E.T. L’extraterrestre" en 82 et "Dar l’invincible" en 1983. Voir un film au ciné quand vous avez 9 ans, ça marque. Que ce soit un navet ou un chef d’œuvre, à cet âge, tout paraît extraordinaire. Et quand vous revoyez votre film coup de cœur à l’âge adulte, vous prenez parfois une méchante claque. Soit parce que c’est encore mieux que dans votre souvenir, soit parce que c’est franchement mauvais et que vous êtes tout attristé de découvrir ça. En ce qui concerne "Le Camion de la Mort", qui m’a marqué au point que j’ai l’affiche géante 120*160 placardée sur un mur à 1 mètre de moi au moment où j’écris ces lignes sur mon ordinateur, il fallait bien que je le regarde à nouveau avant de faire cette chronique, mes souvenirs étant un peu lointains, quoique assez précis néanmoins, malgré les vingt-cinq ans qui se sont écoulés depuis cette vision au cinéma. Je suis heureux de vous dire que, même s’il n’a plus l’impact qu’il avait eu sur moi en 83, je n’ai pas été déçu le moins du monde ! Ouf ! La nostalgie est sauve !
"Le Camion de la Mort" est réalisé par Harley Cokeliss (qu’on peut également trouver sous le nom de Cokliss), qui n’a pas œuvré beaucoup pour le cinéma, bien qu’on lui doive dans le genre qui nous intéresse "Black Moon Rising" en 86, d’après un scénario de John Carpenter ou bien "Dream Demon" en 1988. Ce dernier titre marque d’ailleurs la fin de sa carrière pour le grand écran et il faudra attendre 1994 pour qu’il reprenne du service mais en réalisant des épisodes de séries télés, pour "Xena" ou "Hercule" par exemple ou bien des téléfilms ("An Angel for May" en 2002).
Le film a été tourné en Nouvelle-Zélande et les paysages désertiques, notamment lors des séquences où Hunter parcourt les terres arides en moto, sont très beaux. Hunter, c’est l’acteur Michael Beck qui l’incarne. Si son nom ne vous dit rien, son visage vous est sûrement familier, surtout si je vous dis que le chef de la bande de "Warriors" du film "Les Guerriers de la Nuit", c’est lui ! Wes Craven l’engagera également pour son téléfilm "Chiller" en 85. Comme le réalisateur Harley Cokeliss, Michael Beck n’a pas connu la gloire sur le grand écran, mais a beaucoup tourné pour des téléfilms et des séries télés. Il est pourtant très bon dans "Le Camion de la Mort". Il incarne un motard solitaire qui n’hésite pas à se battre pour une cause et à défendre les opprimés. Il laisse peu transparaître ses émotions et garde un visage sérieux, assez froid et peu communicatif. C’est clair que Michael Beck ne gagnera pas de prix avec ce personnage mais je lui trouve un certain charme et il reste très crédible. Et puis il a une belle moto tout terrain et sauve les jeunes filles en péril, donc moi je dis respect !
D’ailleurs, la jeune fille en péril du film, c’est l’actrice Annie McEnroe, qui joua l’année précédente dans "La Main du Cauchemar" d’Oliver Stone et qu’on retrouvera dans le nanar sidéral "Hurlements 2", où elle incarnait la jeune femme aidant le héros à traquer les loups-garous. Elle fut également l’une des vedettes du "Beetlejuice" de Tim Burton. Rien de particulier concernant son personnage dans "Le Camion de la Mort", héroïne classique de ce genre de film, qui tombera amoureuse de son beau héros. A noter tout de même qu’elle gagna le Prix d’Argent de la meilleure actrice au Festival de Sitges en 82 pour son rôle de Corlie justement ! Honnêtement, même en étant fan de ce "Camion de la Mort", j’avoue que je trouve ça un peu exagéré, vu qu’il n’y a vraiment pas de performance particulière à son niveau. Enfin, tant mieux pour elle après tout !
Comme vous l’avez deviné en lisant le résumé de l’histoire, "Le Camion de la Mort" se classe dans la catégorie des films "Post apocalyptique" ou "post nuke". Un genre que j’aime beaucoup, qui nous présente souvent des films réalisés avec peu de moyens mais dont se dégage un charme certain qui fait qu’on y adhère la plupart du temps. Même s’il est un peu moins "foufou" que certains autres post-nuke, comme "2019 après la chute de New York" ou "Les Nouveaux barbares" par exemple, le film de Harley Cokeliss se hisse facilement à un bon niveau et se suit avec intérêt et plaisir.
On retrouve tous les ingrédients qui font le charme des films post-nuke, qui font que l’amateur sera d’entrée de jeu en terrain connu : plaine désertique, méchant patibulaire et sa horde sauvage, un peu de violence, des engins customisés, course-poursuite, héros solitaire, explosions diverses, et j’en passe. Le rythme est bien soutenu, alternant scènes calmes et scènes d’action dans une bonne alchimie, sans en faire trop. Et même si on ne retrouve pas la folie furieuse d’un "Mad Max 2" par exemple, aucun ennui à l’horizon.
Concernant le fameux "Camion de la Mort", écrit au singulier sur l’affiche alors que le générique du film nous présente "Les Camions de la Mort", sûrement dû au fait que le camion principal est accompagné par un véhicule plus léger, c’est réellement un personnage à part entière. Plus impressionnant que le véhicule du "Jeepers Creepers" (cherchez pas de rapport, j’avais envie d’écrire ça…), rien ne lui résiste, il marque les esprits et on jubile à chaque fois qu’il apparaît à l’écran. Tout comme la moto de Hunter, au look rappelant celle du futur "Tonnerre Mécanique", en plus soft quand même.
Autre élément important du film pour ma part, la musique composée par Kevin Peek, qui est excellente et convient parfaitement aux images qu’elle est censée mettre en valeur.
"Le Camion de la Mort" s’avère donc toujours aussi efficace que dans mon souvenir. Ce n’est pas un très grand film, mais il est divertissant et on prend plaisir à le regarder, tout comme les membres du jury du festival d’Avoriaz 83 en ont pris puisqu’ils lui ont décerné le bien nommé Prix du Jury justement, ex-æquo avec "Le Dernier Combat" de Luc Besson. Il est clair que ce film ne fera pas l’unanimité (considéré comme une nullité dans le numéro spécial Avoriaz du magazine Impact), que ce n’est pas un classique, mais ce petit sous "Mad Max" me plaît toujours autant et je continuerai de le défendre, contre vents et marées !