Bienvenue au cottage
The cottage
Alors qu’ils viennent de kidnapper la fille d’un gros caïd, deux frères et leur otage se réfugient dans un cottage à la campagne en attendant la rançon.
Malheureusement pour eux, ce qu’ils pensaient être un coin tranquille pour se cacher et opérer en toute sécurité s’avère être au final le pire endroit qui puisse exister en Grande-Bretagne. Au diable l’otage - de toute façon c’est une garce! - c’est leur vie qui est en jeu à présent…
La Grande-Bretagne n’en finit plus de nous sortir des comédies horrifiques. Certes, tout n’est pas rose dans la longue liste des films anglais appartenant à ce registre mais certains méritent vraiment d’être vus et c’est le cas de ce fameux "bienvenue au cottage".
Ecrit et réalisé par un certain Paul Andrew Williams, "the cottage" (titre original) est un film sorti dans nos contrées de manière (trop) discrète, sans grande médiatisation. Pourtant, ce dernier s’avère être une réelle bonne surprise pour qui aime les comédies horrifiques ("shaun of the dead", "severance", "doghouse", "dead snow", "Tucker et Dale fightent le mal"…) : drôle et glauque à la fois, le film de Paul Andrew Williams n’a rien à envier aux piliers du genre.
Même si le film ne révolutionne en rien le genre qui le caractérise, il faut bien admettre que ce dernier est doté d’un scénario efficace. Alors que la première partie de "bienvenue au cottage" lorgne principalement du côté de la comédie avec ses situations gags et ses personnages un brin crétins, la seconde moitié du film va nous plonger en plein survival, nos personnages principaux étant alors aux prises avec un monstre semblant être le fruit de relations consanguines, rappelant notamment la saga des "détour mortel" (alias "wrong turn").
Même si certains trouveront peut-être la première partie du film un peu longue et sans véritable élément horrifique, cette dernière est toutefois suffisamment distrayante pour nous faire oublier la future menace qui va se présenter à nos quatre personnages principaux promise dans le résumé du film. Nos deux frangins kidnappeurs et leur imbécile de complice semblent si mal à l’aise et maladroits dans leur façon de gérer la situation que certaines séquences sont hilarantes. Entre gaffes énormes de la part du frérot binoclard et étourderies du copain complice, on s’amuse à de nombreuses reprises, d’autant plus que l’otage n’est pas ce qu’il y a de plus calme et docile! (Attention aux coups de boules!).
La seconde partie quant à elle est clairement différente de la première d’un point de vue atmosphère. En effet, même si le film continue d’amuser la galerie avec ses quelques situations ridicules, voire même parfois grand-guignolesques, un basculement radical a été opéré en termes d’ambiance : plus glauque et inquiétante, cette seconde moitié de "bienvenue au cottage" nous plonge dans un univers bien plus sombre. Le survival prend alors rapidement le dessus, nous invitant dans un jeu du chat et de la souris dans des endroits peu hospitaliers (vieille grange, ferme abandonnée, sous-sol lugubre et autres sinistres forêts) avec pour menace un terrifiant personnage doté d’une force surhumaine et atrocement défiguré qui va mener la vie dure à nos chers amis.
Quelque soit la partie considérée, on appréciera en tout cas que le rythme soit toujours fort bien maintenu, grâce notamment à un humour omniprésent, des rebondissements bienvenus et des courses-poursuites haletantes en compagnie de notre monstre.
Certes, le film se permet de temps à autres quelques clichés volontaires et deux-trois clins d’œil au cinéma de genre (on pense forcément à "evil dead" avec la fameuse trappe par exemple) mais ce n’est assurément que pour mieux captiver son public.
Concernant le casting, là aussi nous ne sommes pas en reste avec une galerie de personnages divers et variés. Les deux frangins kidnappeurs totalement opposés (l’un est calme et réfléchi tandis que l’autre n’est ni plus ni moins qu’un boulet), leur complice totalement dépassé par les évènements, l’otage qui s’avère être une vraie peste… Bref, un condensé de bonheur et d’éclate qui ne manquera pas de vous faire rire!
A noter, et cela est assez rare de nos jours, que le film propose une VF satisfaisante (même si on préférera toutefois regarder le film en VOSTFR).
Du côté des effets spéciaux, à la manière d’un "the butcher", les quelques scènes sanglantes fort réussies sont originales et prêtent parfois à rire. Les maquillages et autres prothèses faciales utilisés pour confectionner notre monstre difforme sont également de très bonne facture et ne manqueront pas de vous faire frissonner lors de la première vision de ce dernier.
Enfin, la musique elle aussi est l’un des ingrédients non négligeable du film de Paul Andrew Williams. Très « cartoon » dans la première moitié du long-métrage, cette dernière devient plus sérieuse et inquiétante dans la seconde partie, alors que nous découvrons ce que sera le terrain de chasse de notre monstre.
Au final, "bienvenue au cottage" est une très bonne surprise. Pour ma part dans le haut du panier du registre des comédies horrifiques, ce film british saura vous divertir de part ses situations gags, ses personnages drôles et idiots à la fois et sa partie survival haletante et gore par moments.
Un petit bijou à découvrir si ce n’est déjà fait!