Captain america
Captain america
Le docteur Vaselli a inventé un procédé pour fabriquer des surhommes. Les nazis s'emparent d'un enfant surdoué et utilisent sur lui le procédé : il deviendra "crâne rouge", l'arme ultime d'Hitler. Dégouté par l'attitude des nazis, le docteur s'enfuit et permet aux Américains de créer leur propre super soldat. Steve Rogers devient donc Captain America, et part affronter Crâne Rouge. Sa mission est un fiasco puisqu'il se retrouve prisonnier sous la glace pendant plus de 50 ans. Nous nous retrouvons alors dans les années 90, Captain America est retrouvé et décongelé. Il découvre que Crâne Rouge est toujours en vie et prépare l'enlèvement du président des Etats-Unis.
Je n'avais encore jamais vu un film d'Albert PUYN, et j'attendais cela avec impatience. Certains le considèrent comme un des pires réalisateurs, cela n'est vraisemblablement pas à cause de ce film en particulier.
La première question que se pose souvent le fan de comic books en face d'une adaptation cinéma d'un super-héros américain, c'est "le film est-il respectueux de la BD d'origine ?" Bien que n'étant pas du tout un spécialiste du comic book de Captain America, je me risque à répondre : non.
Je ne pense pas que le champion du patriotisme américain ait terminé sa première mission congelé sous la banquise, pour demeurer 50 ans prisonnier sous la glace. Hormis cette incartade (ou bras d'honneur?) à la chronologie de la BD, le costume du héros est tout à fait semblable à celui que nous connaissons tous, avec tout ce que cela suppose de ridicule, l'aspect caoutchouteux en plus. L'aspect de Crâne Rouge, le gros méchant de l'histoire, est tout à fait correct au début du film, mais aussitôt transportés dans les années 90, nous découvrons Crâne Rouge avec le visage reconstruit par chirurgie esthètique. Dommage.
Les personnages ne sont pas développés et nous restons dans un cadre très manichéen : les gens beaux et gentils contre les méchants balafrés. Ce n'est pas une surprise et honnêtement ce n'est pas gênant.
Le vrai problème ce sont les scènes d'action. Peu nombreuses et jamais impressionnantes elles ont suscité chez moi à peu près autant d'excitation qu'un épisode de K2000, mais sans le brushing ultime de king David, roi du kitsch. Ce ne sont pas les effets spéciaux qui vont venir corriger ce problème puisqu'ils sont extrêmement rares. Steve Rogers n'étant finalement qu'un soldat doppé par la science, ses super pouvoirs n'ont rien de très visuel. Point d'effets spéciaux pendant les combats. Un espoir déçu : la scène où C.A révèle un passage secret en cassant un mur à mains nues. Cela fera peut-être illusion sur votre petit cousin s'il ne se rend pas compte que le mur en question est épais comme un numéro d'OK magazine. Quant aux multiples lancers de bouclier, cela ne captivera que ceux qui n'ont jamais joué avec un frisbee. Si C.A ne portait pas son costume bariolé, on pourrait se croire devant un épisode de n'importe quel feuilleton américain comportant une séquence de distribution de baffes. Et comme il passe l'essentiel du film en tenue de civil, vous comprendrez sans peine que je n'ai jamais eu l'impression de visionner les aventures extraordinaires d'un fantastique super-héros. Je me suis plutôt senti devant un quelconque feuilleton montrant l'enquête d'un mec avec un air un peu abruti qui tente de faire échouer un complot ourdi par un vilain balafré.
Malgré cela, le film n'est pas une purge pour autant. Le film ne subit pas de baisse de rythme : l"'action molle" est néanmoins constante. On peut s'amuser 10 bonnes secondes en se disant que Matt Salinger à une allure de Mel Gibson dépressif. Je me suis marré comme un débile devant certains gags absolument (et volontairement j'espère) navrants, comme celui où C.A prétend être malade en voiture (je vous laisse découvrir par vous même le but de la manoeuvre). Albert PYUN serait-il fan de Phillipe CLAIR ? Aussi mou soit-il, ce film m'a paru (un tout petit peu) attachant par son bricolage maladroit, sa grande économie de moyens, à l'opposé de la froideur numérique d'un Spiderman.
Mon sentiment définitif face à ce Captain America, c'est que le film souffre surtout d'avoir "le cul assis entre deux chaises". Ce n'est assurément pas un bon film, mais il n'est pas non plus assez mauvais pour devenir un légendaire nanar. A ce titre je lui préfère sans hésitation le "Fantastic Four" de Corman. Certes C.A possède un scénar (mince) bourré d'incohérences mais rien qui le rende hilarant pour autant.
Au risque de décevoir les fans de C.A (le personnage), je ne vois vraiment pas comment on pourrait obtenir un bon film avec un héros aussi peu captivant. Tricolore jusqu'au slip, C.A est juste un drapeau sur pattes, et aucun effet spécial ne vient dynamiser ses prouesses. Puisque on ne peut pas faire mieux, autant faire pire et se lancer à fond dans le kitsch. Cela a sans doute déjà été fait avec les précédentes adaptations de C.A au cinéma, mais je n'en ai hélas vu aucune.
Au final, un film injustement détesté par certains. Juste un produit très moyen dont la vision ne m'a pas ennuyé, mais une seule vision me suffit merci.
Aucune suite prévue à l'heure actuelle. Etonnant non ? :)