Da vinci code
The da vinci code
Une nuit, au Louvre, le conservateur du musée est poursuivi et impitoyablement tué par un homme qui ressemble étrangement à un maître Jedï qui serait passé du côté obscur de la force. Robert Langdon, un éminent spécialiste de l'étude des symboles, est appelé d'urgence sur les lieux du crime. Quelle n'est pas la surprise de Robert lorsqu'il s'aperçoit que le mort a eu le temps avant de mourir de lui organiser un jeu de piste géant dans tout le musée du Louvre. Jeu de piste qui s'étendra dans toute l'Europe grâce à la rencontre de Sophie Neveu, cryptologue et accessoirement petite fille du défunt. Tous les indices laissés par le mort convergent vers une mystérieuse organisation religieuse prête à tout pour protéger un terrible secret, qui pourrait remettre en cause les fondements même de la religion…
Impossible de ne pas avoir entendu parler du "Da Vinci Code" ces derniers mois à moins d'être… sourd. En effet, tout a commencé pour moi l'été dernier sur une plage de sable fin où à chaque fois que j'abordais une jolie fille en train de faire bronzette je me faisais rembarrer sèchement d'un : "Tu vois pas que je suis en train de lire là !". Une fois, ça peut arriver… même aux meilleurs, mais au bout d'un moment j'ai commencé à trouver ça louche et me suis vite aperçu qu'il y avait un point commun entre toutes ces filles : elles lisaient le même livre, le "Da Vinci Code". Ca a été les pires vacance de ma vie et ça fait maintenant un an que je vois tous les matins en prenant le métro une dizaine de personnes lire le bouquin pour me rappeler mes multiples humiliations. Je me suis juré que je me vengerais… Voici l'occasion rêvée.
Il ne faut pas crâcher sur le livre, un petit roman de gare sans prétention dont le succès fut aussi énorme qu'imprévisible, par contre, le film est aussi détestable dans sa démarche mercantile que dans ses choix artistiques. En fait, l'adaptation, au contraire du support papier, est un métrage prétentieux dont le battage médiatique évitera sûrement l'échec commercial mais ne cachera pas un échec artistique indéniable.
A commencer par la mise en scène froide, lente et ennuyeuse (pour rester poli) d'un Ron Howard en manque d'inspiration. Alors que dans "Un homme d'exception" il parvient à passionner le spectateur pour des théories économiques et mathématiques par une mise en image dynamique et ludique, il désintéresse complètement au sujet de questions pseudo historiques plutôt intéressantes en elles-mêmes. On a l'impression d'assister au cours d'un professeur d'histoire complètement résigné et dépassionné à la veille de la retraite. Les acteurs énoncent théories historiques sur théories historiques avec une mono expressivité déconcertante. Ces lentes expositions sont également accompagnées d'espèces de reconstitutions historiques dans les tons sépia avec un grain très laid et sont réalisées avec la même ampleur et la même élégance que les plus mauvais documentaires d'Arte.
Pour ce qui est de la réalisation, une désagréable sensation de "fait à la va vite" se dégage de tout le film. Aucun soin n'est apporté aux images et encore moins aux dialogues. Paris et Londres, au même titre que l'action et les acteurs, sont filmés avec un je-m'en-foutisme flagrant. Une course poursuite en Smart dans les rues de Paris qui aurait pu être des plus sympathique se limite à trois plans dignes d'une course poursuite d'un épisode de Derrick. Paul Bettany déguisé en Jedï est tout simplement ridicule, surtout lorsqu'il se fout à poil devant une croix, se donne quelques coups de fouets pour se donner du cœur à l'ouvrage avant de partir à la poursuite de ceux qui sont sur le point de révéler un secret des plus gênant pour lui et sa communauté. La palme revient cependant à la révélation finale faite par Tom Hanks à Audrey Tautou : fou rire garanti.
Voilà un film qui fait tâche dans la filmographie du normalement pas mauvais Ron Howard. Je ne veux pas rentrer dans des considérations historiques et métaphysiques du genre : "Est ce que c'est vrai ou pas ?". En tous les cas, les découvertes faites par les personnages principaux n'ont pas plus d'impact que celles d'un "Benjamin Gates et le trésor des Templier" ou d'un "Indiana Jones". Restent donc une histoire suffisamment bien construite pour ne pas sortir de la salle (tout le mérite en revient à Dan Brown) et la belle partition sous-exploitée de Hans Zimmer.