Echappé de la chaise électrique - l'
Man made monster
Dan McCormick est l'unique survivant d'un accident dans lequel cinq personnes ont péri par électrocution. Il semblerait qu'il soit immunisé contre les effets de l'électricité, ce qui intéresse grandement le scientifique John Lawrence qui travaille sur ce domaine. Il invite McCormick a venir s'installer dans sa maison et à participer à des expériences de laboratoire. Mais l'immunité de McCormick intéresse également le confrère de Lawrence, le docteur Rigas, qui a pour projet de créer une race d'individus dépendants de l'électricité et totalement contrôlables. Passant outre les recommandations du docteur Lawrence, Rigas intensifie les expériences sur McCormick, qui devient de plus en plus dépendant de ces séances...
L'AVIS :
Ah ! Un film de la Universal, firme mythique qui a grandement participé à l'âge d'or du cinéma fantastique et d'épouvante dans les années 30, avec des films tels "Dracula", "Frankenstein", "La Fiancée de Frankenstein" ou "L'Homme Invisible" entre autres. Les années 40 ont été un peu moins fastes en terme de qualité formelle (si on excepte "Le Loup-Garou" en 1941) mais la Universal nous a néanmoins offert une pléthore de films hautement divertissants durant cette décennie, des séries B qui ont fait le régal des amateurs en mettant en vedette le bestiaire phare du cinéma fantastique, à savoir la Momie, la créature de Frankenstein, Dracula et j'en passe.
Au début de l'année 1941, le réalisateur George Waggner, celui-là même qui signera "Le Loup-Garou" quelques mois plus tard, se voit chargé de mettre en scène une histoire de savant fou, un autre thème de prédilection du cinéma fantastique. Au départ, le film devait réunir les deux stars de l'époque, à savoir Boris Karloff et Bela Lugosi mais au final, le choix s'est arrêté sur deux autres acteurs : Lionel Atwill pour interpréter le docteur Rigas et un certain Lon Chaney Jr. pour jouer Dan McCormick. Si le premier est déjà bien connu des amateurs, ayant œuvré dans le genre dès 1932 dans le Doctor X de Michael Curtiz, le second est surtout connu à l'époque pour être le fils de la légende du cinéma muet, le grand Lon Chaney bien sûr.
Grâce à sa prestation dans le film de Waggner, il deviendra lui aussi une star du cinéma d'épouvante. L'échappé de la Chaise électrique va donc profiter du charisme de ces deux acteurs et nous offrir une petite heure de science-fiction, avec ce héros ayant une sorte d'immunité face au courant électrique et qui va se voir abuser par un scientifique mégalo et totalement fou, désirant créer une race d'esclaves dont l'électricité serait la force vitale. Lionel Atwill est absolument parfait dans ce rôle de savant fou, son regard en disant long sur sa santé mentale. Totalement convaincu par son projet, qui va à l'encontre de toute morale éthique, n'ayant cure des recommandations de son confrère le docteur Lawrence (Samuel S. Hinds), il va user de ses dons de persuasion auprès du pauvre Dan McCormick, qui va devenir, bien malgré, lui le fruit d'expérimentations douteuses qui vont le transformer en monstre électrique ! A l'instar de la créature de Frankenstein, Dan McCormick peut se voir comme étant une victime, manipulée par la folie d'un homme qui ne recule devant rien pour accomplir sa tâche. Totalement sous l'emprise du savant fou, il va tuer le docteur Lawrence, ne faisant qu'exécuter les ordres de Rigas, qui accablera encore plus sa création face à la justice.
Condamné à la chaise électrique, d'où le titre du film, McCormick n'aura que faire de cette sentence puisque son corps peut emmagasiner les décharges électriques et il s'enfuira avec pour unique but : se venger de Rigas ! Pour montrer au public Lon Chaney Jr. en tant que monstre électrique, ce dernier voit ses mains et son visage être entourés d'un halo lumineux, censé représenter la puissance électrique. On voit également quelques arcs électriques sortir de ses mains à un moment. Des effets-spéciaux un peu minimalistes mais pour l'époque, ce n'était pas mal du tout et ça fait le job, conférant au film un petit côté primitif qui joue en sa faveur. Lon Chaney Jr. pourra compter sur le soutien de la fille du docteur Lawrence, interprétée par Anne Nagel, ainsi que sur le fiancé de cette dernière, le journaliste Mark Adams (Frank Albertson). Tous deux ne croient pas un seul instant à la culpabilité de McCormick et ils vont tout faire pour trouver des preuves incriminant le docteur Rigas. Comme dans tout bon film de monstre, on aura la traditionnelle séquence dans laquelle la créature porte dans ses bras l'héroïne, un cliché immuable du genre. Sans être l'un des meilleurs films de la Universal, loin s'en faut, L'échappé de la Chaise électrique se savoure tranquillement et se regarde sans déplaisir aucun, le côté nostalgie fonctionnant à plein régime.
* Disponible en combo DVD + BR chez -> ELEPHANT FILMS <-
Bonus :
- Un livret collector de photos du film par Alain Petit (16 pages)
- Le film par Gilles Gressard
- Bande-annonce d’époque
https://metalunastore.fr/products/lechappe-de-la-chaise-electrique