28 jours plus tard
28 days later
Londres, de nos jours. Un groupe d'activistes écologiques libère des singes contaminés par des savants qui testent sur eux un virus. Vingt-huit jours plus tard, la "Fureur" a fait des ravages, plongeant l'ensemble de la Grande-Bretagne dans le chaos. Jim, un coursier, se réveille dans l'hôpital, après plusieurs jours passés dans le coma suite à un accident de la route. Il ne sait donc pas ce qui se passe. Attaqué par des contaminés, il doit son salut à Jim et Marc, qui lui apprennent les règles de survie...
La bande-annonce du nouveau film de Danny Boyle saute aux yeux en offrant à voir un Londres dévasté. Nous voyons un individu, arpentant des rues désertes, où les bus sont renversés et les journaux jonchent le sol. Avec 28 jours plus tard, le réalisateur de Trainspotting et de Petits meurtres entre amis, aborde de plein pied le cinéma de genre. Pour l'occasion, il retrouve le scénariste Alex Garland (La Plage).
Passé le prologue expliquant les raisons de l'extension d'un virus risquant d'aboutir à la contamination de la planète, 28 Days Later démarre là où le film Résident Evil s'achevait. La découverte d'une ville déserte dans un silence de mort. La quasi absence de la musique renforçant une impression de malaise palpable. La musique ne redémarre véritablement qu'à l'approche du danger.
L'on peut diviser le film en deux parties plus ou moins distinctes. Durant la première heure, Jim (Cilian Murphy), découvre qu'il y a peu de survivants. Et que les habitants sont devenus des "contaminés". Mainte fois comparé aux films de zombies de George Romero, de par sa thématique proche, il faut pourtant faire une différence. Il s'agit ici d'être humains encore vivants qui sont transformés en bêtes enragées, contaminant par l'intermédiaire de leur sang. Une peur bien moderne puisque l'allusion à certaines maladies (le SIDA) est flagrante.
Le choix d'un tournage en Dv numérique pouvait faire redouter le pire, ce type de technique n'ayant pas donné jusqu'alors des résultats concluants. Miraculeusement, cela s'avère un choix judicieux, conférant au film une touche esthétique indéniable. Que ce soit dans les rues désertes de Londres ou lors de l'escapade dans la campagne.
On constate un grand soin apporté à la psychologie des personnages. Jim se soucie ainsi de ce qu'il est advenu de ses parents. Il est donc ancré dans un monde réel. Combien de film ne se préoccupent pas de ce type de détail ? Des tas. Les relations intimes entre un père et une fille qui se retrouvent seuls, sont parfaitement restituées. Même si Séléna finira par prendre la fillette sous son aile protectrice. Une fois sortis de Londres, pour aller se mettre sous la protection de l'armée installée à Manchester, c'est là que débute la seconde partie de 28 jours plus tard. Car le petit groupe se jette "dans la gueule du loup". Sans présence féminine, les soldats vont se laisser aller à leurs plus vils instincts, prêts à violer Séléna et la petite Hannah. Finalement, c'est à se demander si l'homme n'est finalement pas un danger pour lui-même autant que la maladie elle-même. La réaction de Jim est d'ailleurs brutale à l'image des militaires. Violente et bestiale.
Seul petit bémol à cette véritable oeuvre, témoignant du renouveau du cinéma de genre britannique (Dog Soldiers, My Little Eye), une fin optimiste, qui tranche avec le reste du long-métrage. Avec un budget de 10 millions de dollars, Danny Boyle, livre là son film le plus abouti, et qui plus est original.
* Tourné en dv numérique
Tout d'abord (désolé de ramener encore le débat...), ce n'est pas un film de zombies. 1: les gens dans ce film sont contaminés par un virus ressemblant à la rage mais ils ne sont pas morts. Et 2: à maintes reprises, Danny Boyle a clairement spécifié que ce n'en était pas un. Je préfère le préciser car beaucoup de gens font cette erreur.
28 Days Later est vraiment un de ces films d'horreur qui sort du lot. Pour commencer, rarement une ambiance de ville ravagée et désertique aura été si réussie. Puis les acteurs, en particulier Cilian Murphy et Brendan Gleeson, sont irréprochables. Le numérique joue un rôle assez important sur le visuel, créant une relation au spectateur témoin des évènements, presque documentaire. Finalement, la base militaire reste pour moi mon moment préféré du film où la tyrannie militaire dérange profondément (ça fait penser à Day of the Dead...). Bref, un film que j'aime beaucoup et dans mes préférés de Boyle avec Trainspotting. À voir absolument!
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