Au-dela - l
L'aldila/the beyond
En 1927, en Louisiane, un peintre, Schweik, est atrocement tué, brûlé à la chaux vive et crucifié par les villageois qui le soupconnent d'être un sorcier, après avoir peint sa vision de l'Enfer. En 1981, Liza hérite de l'hôtel où ont eu lieu ces horribles événements. Voulant le rénover, elle engage une équipe pour nettoyer et repeindre l'hôtel. Un employé fait une chute après avoir eu la vision d'une femme aux yeux blancs. Le docteur John McCabe se rend sur les lieux et sympathise avec Liza. Plus tard, un plombier, qui effectuait des travaux dans la cave, découvre une entrée derrière un mur. Il est tué par une sorte de créature. La gouvernante Martha découvre le cadavre ainsi que le corps crucifié de Schweik. Liza fait la connaissance d'Emily, une jeune femme aveugle qui lui conseille de quitter cet hôtel maudit. A la morgue, la femme du plombier est tuée avec de l'acide. Sa fille Jill est alors menacée par le cadavre réanimé de Schweik. Emily raconte à Liza l'histoire du peintre qui a été tué dans la chambre 36. Elle lui dit aussi que l'hôtel aurait été construit sur l'une des sept portes de l'Enfer et que Schweik en serait le gardien...
Fulci se devait de faire encore plus fort que son précédent film de zombies, à savoir "Frayeurs". Ce fut chose faite avec le magnifique "L'Au-Delà".
Dès la scène d'introduction, Fulci frappe fort. Il surprend d'entrée de jeu en réalisant la scène dans un très beau noir et blanc, où un jeune peintre va subir les foudres des villageois qui le croient possédé par le diable au vu des peintures qu'il réalise. D'abord fouetté par des chaînes qui lacèrent ses chairs, le peintre sera ensuite crucifié sur un mur avant d'avoir le visage recouvert de chaux brûlante. Une mise à mort éprouvante pour une première séquence, qui nous fait penser qu'on va avoir droit à un vrai film d'horreur sans concession par la suite.
La suite du récit se situe au même endroit où le peintre a été lynché mais des années plus tard. L'immeuble, un ancien hôtel, a une nouvelle propriétaire, Liza, qui veut le rénover. Une équipe se charge des travaux. Des événements étranges vont alors se produire. Un des ouvriers découvre une entrée dans un mur et se fait tuer par une main aux doigts griffus. C'est le début d'une série de morts horribles et surnaturelles.
Tout comme "Frayeurs", "L'au-delà" enchaîne sans grand lien les séquences abominables, dues au talentueux Gianetto de Rossi, qui se surpasse dans le domaine de l'horrible. Laissant libre court à son imagination, De Rossi nous concocte une énucléation, un visage totalement liquéfié par de l'acide liquide, une boîte crânienne qui explose, une gorge déchiquetée par un chien, une impressionnante attaque d'araignées dont les mandibules iront jusqu'à dévorer une langue, et un final cauchemardesque avec les zombies avec moult explosions de têtes et impacts de balles. Le rouge est donc à l'honneur dans "L'au-delà", qui peut se vanter d'être l'un des films les plus horribles des années 80.
Certes, l'histoire est un peu "fouillie" et emprunte des références à une multitude de films (référence à Lovecraft avec le Livre d'Eibon, copie conforme du fameux Necronomicon, "Shining", "Suspiria", "La sentinelle des Maudits", "les Diaboliques"…). Quelques défauts sont également présents, comme le héros qui a compris qu'il fallait tirer dans la tête des zombies pour les tuer mais qui continue néanmoins à mettre quelques balles dans leur ventre… Mais qu'importe, le spectacle est bien là et on assiste à un vrai poème dédié à la mort. Une œuvre baroque, où tout respire la pourriture et la mort. Des scènes sont splendides et surprenantes, comme l'apparition brutale de la jeune aveugle au milieu d'une route déserte ou encore le cadavre du peintre qui remonte à la surface de l'eau dans une baignoire. Le tout magnifié une nouvelle fois par la musique de Fabio Frizzi qui signe un nouveau classique des BO de films d'horreur.
Assurément l'un des meilleurs films du réalisateur italien, "L'au-delà" se doit d'être redécouvert pour mesurer toute sa force et pour en tirer toute sa splendeur visuelle, qui atteindra son apogée lors du final dans "l'océan des Ténèbres".
Retrouvez la critique de la B.O du film: