Affiche française
CLIMAX | CLIMAX | 2010
Affiche originale
CLIMAX | CLIMAX | 2010
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Climax

Climax

Après trois ans de mariage, Claire et David sont au bord de la rupture. Ils décident de se donner une dernière chance lors d'un week-end en tête-à-tête, dans une maison perdue au coeur d'une forêt. Ce qu'ils ignorent, c'est qu'un meurtre sauvage vient juste d'y être commis. Et que l'assassin est de retour sur les lieux de son crime... L'affrontement est inévitable.

CLIMAX | CLIMAX | 2010

Après avoir réalisé l'intriguant "Aquarium", sorte de mélange entre un "Cube" sans le sou et un "Saw" light, dont le seul petit défaut était d'être nanti d'un final un tantinet raté, le primesautier montpelliérain Frédéric Grousset nous propose ce "Climax" foncièrement anachronique. Et c'est peut-être l'avantage de ne pas avoir de budget, ou si peu, que de pouvoir tourner un film totalement à contre-courant de la mode actuelle.

Si des références se font jour, elles appartiennent à une époque lointaine, bien loin du torture-porn, du survival en banlieue ou dans les bois, du montage ultra-cut, de la caméra qui tremblote et d'une obligation d'un twist inattendu.
Climax tente, en effet, de revisiter le thriller noir, en mélangeant hommage à feu "Les dossiers de l'écran", au giallo, à la formidable série télévisée britannique des années 70 "Angoisse" (Thriller en anglais) de Brian Clemens ou à "Alfred Hitchcok présente".

Le métrage est donc construit sur les même bases que l'émission "Les dossiers de l'écran" diffusée sur Antenne 2, pendant près de 25 ans et dont l'angoissante musique du générique a marqué toute une génération de téléspectateur. Une immuable structure découpée en trois parties : une présentation du thème de l'émission et des invités présents sur le plateau, puis un film ou un téléfilm en rapport avec le sujet et enfin un débat pour conclure.
Si le débat final est escamoté pour être remplacé par une intervention du présentateur, on est frappé par la volonté de respecter la représentation visuelle, narrative et rythmique de cette émission.

On est donc ravi de voir l'ouverture de Climax nous proposer le fameux dossier s'ouvrir au fur et à mesure qu'il déroule le générique de l'émission (dommage que la célèbre musique soit absente, problème de droits, on imagine). Une fois le présentateur ayant fait son office, on entre de plain-pied dans le film.
Faux générique sur "l'affaire des peupliers", francisation de noms de réalisateurs et d'acteurs italiens, jubilatoire pour ceux qui y reconnaîtront les patronymes.

Cette fameuse affaire va être développée sur une cinquantaine de minutes et ce, en temps réel. Mise en place posée (certains diront mollassonne) des deux personnages principaux qui vont se retrouver à la mauvaise place au mauvais moment. L'intrigue va peu à peu acquérir une belle noirceur et le climat créé va devenir suffisamment tendu pour accrocher le spectateur averti et celui qui aura fait l'effort de bien vouloir en suivre les péripéties. La tension accumulée atteindra son paroxysme dans un climax qui, s'il donne évidemment son titre au métrage, s'avère aussi assez convaincant, d'autant plus qu'il ne délivre pas forcément toutes les clefs de l'histoire.
En effet, et de manière assez maligne, on pourra revoir le film sous un autre angle une fois le dénouement connu. Inutile d'en dire plus.

S'il faut bien avouer que tout cela ne s'avérera probablement pas palpitant pour beaucoup, le film à l'immense mérite de ne pas mentir sur sa marchandise. On a en effet vraiment l'impression d'être en face d'un de ces téléfilms qui fleurissaient dans le cadre de l'émission susnommée, avec toutefois une qualité technique évidente pour ce type de production.

Le travail sur le positionnement de la caméra, sur la manière d'ajuster les plans les uns aux autres et une volonté photographique de proposer une image "giallesque" donnent du crédit à l'ensemble.
Crédit renforcé par des acteurs qui n'apparaissent pas comme des amateurs débitant de façon approximative leurs dialogues et qui plombent très souvent les oeuvres au budget étriqué. Julien Masdoua, qui suit le réalisateur depuis ses débuts, et Marion Trintignant (aucun lien) donnent corps à ce couple au bord de la rupture. Quant au tueur, il est interprété de manière convaincante par un certain David Jimenez, sorte de tueur slave de troisième zone, dont le physique singulier pour un tueur oscille entre un Peter Jackson période "Bad Taste" et un Emir Kusturica goguenard

CLIMAX | CLIMAX | 2010
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On notera, une fois n'est pas coutume, un commentaire audio jovial de la part de la bande à Grousset qui nous montre (la fameuse montre à Grousset ? NDLR) la passion de cette dernière pour le cinéma de genre, ainsi que la présence sur le DVD de son "Aquarium" primordial. Que demande le peuple !

Disponible en DVD zone 2 chez Artus films.

Note
3
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Lionel Jacquet