Affiche française
DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987
Affiche originale
DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987
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Dolls-les poupees

Dolls

Plusieurs voyageurs égarés se trouvent pris sous une forte pluie, et ils trouvent refuge dans une vieille demeure, habitée par un couple de vieillards. Toutefois, le "refuge" se révèle vite mortel pour la plupart d'entre eux, victimes d'attaques de poupées prenant vie.

DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987

"Dolls" se présente comme un projet atypique, déconcertant lors d'une première approche, pour la simple raison que le film de Stuart Gordon se place d'emblée dans le monde des contes de fées, tout en n'omettant pas de placer quelques scènes horrifiques. Ce qui enlèverait le doute quant à la destination du public visé. Plus mature que ses précédentes œuvres ("Re Animator", "Aux portes de l'au delà"), elle prouve que Gordon est capable aussi de faire un film au schéma plus classique.

Dans la présentation des personnages, Stuart Gordon respecte les caricatures des contes de fées : la belle mère acariâtre, le père qui délaisse sa fille (une sorte de Cendrillon), deux jeunes filles délurées et voleuses, l'homme qui dans son cœur est resté encore un enfant. Cette simplification des caractères n'est pas un défaut dans le cas présent, étant donné que nous nous trouvons dans l'univers des contes de fées. Respectueux de l'univers fantastique et onirique des contes (Cf. la fillette imagine que son ours en peluche devient réalité pour aller tuer ses parents au comportement si peu parental), l'action démarre par une nuit d'orage et une panne de voiture, contraignant les occupants à trouver refuge dans une vaste demeure (=la maison de l'Ogre). En lieu et place de meurtriers sanguinaires, la demeure est celle d'un vieux couple, qui représente parfaitement l'image des grands-parents, ceux qui nous racontaient des histoires avant que nous nous endormions. Ainsi, Gordon renvoie chaque spectateur à une partie de son enfance, où régnait l'insouciance.

Derrière l'aspect enfantin du récit, on trouve pas mal d'humour noir et acerbe. Tous les personnages qui ont des buts inavoués et violents seront punis dans d'horribles conditions.
Cette longue nuit (dixit le vieil homme) peut servir de rédemption, encore faut-t-il en saisir la chance. Seul, ceux qui ont gardé leur âme d'enfant échapperont à une mort atroce, victimes de poupées animées.
Si au départ, les poupées nous sont cachées, lors des attaques suivantes, on les voit à l'œuvre. Il faut alors noter le soin apporté à la plupart d'entre elles afin de les différencier. Même si l'animation peut sembler artisanale, on a des poupées aux personnalités différentes même si elles "travaillent" en groupe, surtout si on se replace dans le contexte des années 80 où les effets n'ont pas encore atteint le niveau de crédibilité actuel. Les effets sanglants ne sont pas absents même si nous ne sommes pas ici dans un film à vocation gore. On retiendra entre autres, deux yeux sortis de leurs orbites.

Bien qu'ayant subi la patine du temps, "Dolls- Les poupées", constitue un vrai classique de ce que les années 80 ont pu faire de plus subtil en matière d'horreur. En pleine vague de mode des films de poupées tueuses : "Jeu d'enfant", "Puppet Master", le film de Stuart Gordon sort des sentiers balisés, pouvant décontenancer le spectateur avide de frissons lors une première partie qui annonce des personnages clichés, avant que le jeu de massacre ne commence véritablement. Sans oublier un humour noir et la présence inquiétante du vieux couple (soupçonné de sorcellerie par Rosemary - interprétée par la propre épouse du réalisateur). Au final, la morale reste sauve.

DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987
DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987
DOLLS-LES POUPEES | DOLLS | 1987
Note
5
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Gérald Giacomini