Final scream
Final stab / scream 4
Charlie est le petit ami d'Angela. Traumatisé par l'assassinat de ses parents quelques années auparavant, celui-ci éprouve le plus grand mal à dormir correctement. Devenu farouche et peureux, Angela essaie tant bien que mal de lui redonner goût à la vie.
Le week-end approche et Christine, la sœur d'Angela avec qui elle est fâchée depuis un moment, organise justement un jeu de rôles macabre où tous deux seront invités.
Charlie découvre alors que le terrain de jeu n'est autre que la maison où furent massacrés ses parents. La soirée peut donc commencer, mais un véritable tueur s'invite à la petite fête…
Le pape du slasher à petit budget nous propose une fois de plus une ses productions habituées au box office dans les rayons des vidéos-clubs. David Decoteau ("The Frightening") est unique dans le monde du cinéma et tel un métronome construit ses films avec les mêmes ingrédients : sang, sueurs, érotisme.
Pas de révolution cependant à attendre de "Final Scream", mais plutôt une relecture de bons nombres de slashers cultes.
Il y a les réalisateurs qui innovent, et ceux qui copient (s'inspirent diront les plus diplomates). Decoteau a compris la recette rapide et efficace pour tourner ses films ; toujours illustrés par de bogosses et de jolies filles, ses films touchent au but : un public masculin et féminin, hétérosexuel comme homosexuel. Sa cible : les ados, mais aussi les adultes pas spécialement mordus de films d'horreur. Le cinéma de Decoteau réunit donc tout le monde et personne. L'étiquette tout public collée au dos, il peut donc ainsi s'aventurer dans les clichés fédérateurs et politiquement correct.
Initialement prévu pour se nommer Final Stab (en référence à "Scream 2" et le titre du film tourné dans celui-ci), puis Scream 4, histoire de surfer sur le succès de la trilogie mère, Final Scream ne restera finalement qu'un sous-produit.
Il semble évident que le monsieur aime tout de même le genre, allant par exemple jusqu'à citer "Halloween, la nuit des masques" et "Vendredi 13" dans ses dialogues. Il n'en reste pas moins que le résultat est très mitigé. Le déroulement ainsi que le contenu du jeu de rôles étant connu dès le départ, il sera forcément difficile d'être surpris par le film. Dommage ! L'idée de départ était plutôt bonne et Decoteau aurait pu s'amuser, tout compte fait, à nous prendre au dépourvu et nous réserver un retournement de situation final.
Las, David n'est pas Wes Craven, et les plats ne sont pas tous bons à réchauffer.
Inutile aussi de vouloir à tout prix essayer de vouloir nous dresser un pseudo portrait-psychologique de chaque protagoniste. Seul le personnage de Kristin retiendra notre attention (Melissa Renée Martin offrant au passage un rôle de garce plutôt réussi), alors que le reste du casting (des habitués du réalisateur : "Shriek", "The brotherhood", entre autres) remplit son contrat syndical : être sexy, naïf, et adepte de petites tenues.
Sacré David ! le blondinet imberbe en caleçon est bien là : apport filmique récurrent et agaçant du metteur en scène, qui finit par nous faire croire que là réside son seul talent.
"Final scream" est donc un petit slasher doté d'un tueur sans charisme (et affublé d'un masque ridicule, pâle copie d'un Michael Myers de série Z). Pourtant le film n'est pas avare en meurtres, mais répétons-le, bien inutiles de par le fait que nous en connaissons la chronologie. C'est sur ce point précisément que Decoteau aurait dû fouiller sa mémoire pour apporter une touche à chacun d'entre eux, afin de nous étonner malgré tout. Mais non, tout se déroule bien comme prévu dès le départ. Ce n'est pas non plus l'hémoglobine qui nous consolera, la violence des meurtres étant plus suggérée que véritablement montrée.
Ajouter à cela un dénouement qui se veut emprunté à "Scream", des retournements de situations grotesques qui n'en finissent pas, et qui plus est pour aboutir à un happy-end des plus convenus.
Convenons-en, tant de reproches ne donne guère l'envie de visionner ce film n'est-ce pas ? Et pourtant, par je-ne-sais quelle magie, le film bénéficie d'un certain rythme, et ses 78' passent à toute allure. N'oublions pas que Decoteau n'a d'autre objectif que de divertir le plus grand nombre, et il le fait assez bien. Tout comme il convient de lui reconnaître un vrai talent, et ce sans moquerie : un goût sûr pour les décors et un œil de photographe avisé dès lors qu'il s'agit de filmer la nudité.
Bava et "La baie sanglante" avait en son temps posé les règles solides du slasher. Decoteau le revisite à sa façon et s'impose lui aussi, à sa manière comme un maestro. Celui du slasher-érotique. Unique vous avais-je dit.