L'AVIS :

Si j'avais adoré le premier Horror in the high desert, le second volet, Minerva, m'avait laissé sur ma faim. Essentiellement destiné à enrichir l'univers de la saga naissante, il en oubliait de développer ses personnages, et impliquait ainsi beaucoup moins le spectateur, malgré deux séquences vraiment marquantes. Autant dire que j'attendais avec autant d'inquiétude que d'impatience le troisième film, d'autant que le final de Minerva laissait entendre que l'on en apprendrait enfin davantage sur le destin de Gary Hinge et les forces à l'oeuvre dans le désert du Nevada.

Autant dire qu'on en sera pour nos frais.

Car si Firewatch tente désespérément de s'intégrer dans la continuité de ses prédécesseurs, à grands renforts de lieux visités une seconde fois, de personnages devenant récurrents (la journaliste Gal Roberts, le détective Bill Salerno, la soeur de Gary Hinge...), de séquences reprises des films précédents et de petites révélations (décryptage d'une image subliminale, mise en avant d'éléments sonores...). Pourtant, rien ne fonctionne vraiment, notamment en raison de l'impression qu'on nous balance tout ça à la tronche de façon complètement aléatoire.

On n'y croit plus vraiment, et le concept peine vraiment à se renouveler. Les deux premiers films réussissaient à être efficaces en faisant naître un certain inconfort chez le spectateur, en le perdant en pleine forêt ou dans un bâtiment totalement inconnu, d'où une menace pouvait surgir à n'importe quel moment. Un sentiment renforcé par le fait que l'on pouvait voir, ou deviner cette menace. Dans Firewatch, on ne retrouve pas ce sentiment d'inconfort, notamment dans le final, qui ne montrera absolument rien et se contentera de nous promener dans des lieux bien moins inhospitaliers.

La saga "Horror in the high desert" continue donc sur la pente descendante, que même les deux séquences phares (celle du motard reste néanmoins relativement efficace) ne parviennent pas à freiner. On attend toujours les révélations promises depuis le 1er film, et on se lasse sérieusement du concept, qui peine à se renouveler. Pas sûr non plus que la menace apparaissant en tout fin de film donne envie de voir la suite, malgré la promesse des révélations de Dolly.