Affiche française
HUNTERS | HUNTERS | 2016
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HUNTERS | HUNTERS | 2016
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Hunters

Hunters

Des adolescents partis en groupe faire un film dans les étendues de Pennsylvanie vont devenir les réelles victimes d'un autre métrage...

HUNTERS | HUNTERS | 2016

Adam Ahlbrandt a pu se faire connaître dans le milieu du cinéma extrême avec ses films "Cross Bearer" et "The Cemetery", deux films à la violence poussée qui contiennent un gros défaut de rythme mais aussi une haute qualité visuelle dans leur direction artistique. Les plus curieux y trouveront un certain charme et auront une petite dose de gore appréciable.

Hunters a été très attendu pendant quelques années car le réalisateur promettait une violence extrême particulièrement insoutenable et une brutalité démente et colossale. Presque devenu une légende urbaine (un peu à la manière de "Last Girl"), le film a mis un certain temps à voir le jour car son réalisateur était apparemment menacé d'emprisonnement par la police en raison du contenu du film. Il paraîtrait que certains membre du casting n'ont pas pu regarder l'intégralité du montage brut et qu'un spectateur a eu une crise de panique lors du visionnage de la scène finale.

Voilà une controverse qui a su attirer la curiosité de tous les passionnés de la face cachée du cinéma d'horreur, cette face qui ne cesse de repousser les limites de la violence et de la déviance.

Le film se pointe en 2016 dans une édition combo blu-ray/dvd chez le grand éditeur Massacre Video. Ayant fait partie de ces impatients collectionneurs de films extrêmes, je ne pouvais passer à côté d'un tel objet et j'ai enfin pu voir le résultat pour vérifier si ce nouveau long-métrage était à la hauteur de sa réputation. Malheureusement rien de bien perturbant, de choquant ou de scandaleux (à condition d'être habitué à la brutalité de certains films du même genre).

Beaucoup de bruit pour pas grand chose donc ? Oui mais.... Hunters reste néanmoins le meilleur film d'Adam Ahlbrandt et offre une belle succession de scènes de tortures, d'humiliation, de gore et de viols.

Dès les premières minutes du film, nous suivons deux frères réalisant leur propre snuff movie en compagnie de leurs victimes déjà sous leur emprise. On plonge à la fois dans la torture psychologique et physique de bonne qualité. Rien à dire sur la qualité visuelle et sur le cadrage, Ahlbrandt sait se servir d'une caméra mais certains de ses acteurs seront moins crédibles que d'autres (mais la performance des autres en question sera plus que convaincante). Nous nous retrouvons directement face à un déchaînement de violence et assistons donc au début de la réalisation du snuff des deux frères masqués faisant fortement penser aux néo-nazis de "Hate Crime" dans leur manière de jouer avec leurs victimes avant de les exécuter.

Un groupe d'étudiants en cinéma viennent ensuite camper afin de tourner eux-mêmes un petit film pour se retrouver nez à nez avec les deux tueurs. Scénario classique, attendez-vous à une chasse à l'homme sans temps mort qui n'offrira rien d'autre que de nombreux hurlements, mutilations sanglantes, viols, castrations, égorgement, tuerie à l'arme à feu ou arme blanche etc. Un beau carnage qui se prend au sérieux et qui, malgré plusieurs parlottes négligeables, offre ce qu'il faut pour entrer dans la zone des films qui poussent la violence gratuite au-dessus de ce qu'on peut voir dans les torture-porn mainstream.

Hunters contient tout de même son taux de dépravation, de gore et de brutalité même si l'effet de choc reste en-dessous de beaucoup d'autres films. Sans provoquer un quelconque sentiment de malaise, on prend le sadisme des deux frères au sérieux et on ne s'ennuie pas pour autant si on a la capacité de prendre plaisir à voir de pauvres victimes innocentes de faire brutaliser à l'écran. Un divertissement qui utilise à la fois la prise de vue traditionnelle et la caméra à l'épaule donnant une petite ambiance glauque supplémentaire qui rappelle évidemment les "August Underground", "Ostermontag", "Amerikan Holokaust", "The Gateway Meat" etc.

Donc même s'il n'atteint pas la hauteur du battage médiatique construit lors de sa préparation, la qualité des meurtres de Hunters le sauveront et dissimuleront la déception qu'auront les fans de l'horreur extrême, même si on ne peut tout de même pas nier que la brutalité est parfois bien élevée et ne fait pas dans la simplicité.

Peut-être est-ce une version réduite et adoucie pour un meilleur accès ? Dans ce genre de film dépourvu d'intérêt aux yeux du grand public, le mieux aurait justement été de pousser la déviance, les atrocités et le contenu brutal jusqu'à l'extrême sans aucune gêne. Mais le manque d'audace ne cache pas non plus l'investissement des acteurs et de leur réalisateur qui soignent leur performance, les effets gore (bien que le rouge du sang soit parfois trop vif), la direction artistique ou même le rythme. Il est nécessaire d'insister sur le fait que Hunters n'offre QUE du meurtre, de la torture et du viol sur une chasse à l'homme simpliste et banale. Aucun développement scénaristique, aucun enjeu réel, aucun suspense, aucune réelle inventivité...bref, il faut le prendre comme une simple attraction sans s'attendre forcément à de réelles sensations. Les avides de sang et de gore y trouveront leur compte. Quant aux autres, si vous n'aimez pas les slashers/torture-porn en forêt au body-count très élevé, le film ne vous apportera rien d'exceptionnel.

Hunters n'est pas le film extrême et graphique qu'on espérait subir avec un sentiment de nausée, mais ça reste toutefois un sympathique divertissement qui n'hésite quand même pas à déverser une bonne dose de sang et à intensifier certaines séquences brutales pour les amateurs du cinéma d'horreur indépendant.

HUNTERS | HUNTERS | 2016
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Note
4
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Nicolas Beaudeux