Affiche française
IT FOLLOWS | IT FOLLOWS | 2015
Affiche originale
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oui
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It follows

It follows

Après une expérience sexuelle apparemment anodine, Jay se retrouve confrontée à d'étranges visions et l'inextricable impression que quelqu'un, ou quelque chose, la suit. Abasourdis, Jay et ses amis doivent trouver une échappatoire à la menace qui semble les rattraper...

IT FOLLOWS | IT FOLLOWS | 2015

Inutile de se mentir : cela fait bien deux/trois ans que le cinéma d’horreur s’enterre, comme usé par ses propres excès. Et pourtant, le retour vers la liberté, aussi bien graphique que thématique, aurait dû contribuer à l’effet inverse : à la place, des poncifs qui se répètent sans cesse et une volonté de s’enfermer dans un carcan certes enrichissant pour le box-office (car paradoxalement, le cinéma d’horreur se porte bien côté tiroir caisse) mais beaucoup moins pour les amateurs de sang-neuf. L’impression de revivre la fin des 80’s, une premier mort du genre qui l’a conduit sur l’étalage des vidéo-clubs. Sauf qu’ici, les licences juteuses se multiplient et les dérives du net favorisent amplement le marché du DTV : en forme donc, mais seulement en apparence.

Du coup on se méfie du moindre buzz, et on perd un peu la foi. Mais juste un peu alors, car des films comme "It Follows" donne un coup de fouet à l’encéphalogramme plat du genre, et heureusement.

Remarqué à Cannes par les amateurs du genre, "It Follows" ne suit aucune mode : celle du racolage, de la torture, des fantômes à cheveux longs, des jumpscares abrutissants (ne mentons pas, il y en a ici, mais ils valent le détour), des possédés contorsionnistes, des vidéos poubelles ou des vampires. Et déjà, ça fait quand même du bien.

On sent, dès la mise en place des personnages, que David Cameron Mitchell a déjà fait un tour par le teen-movie : le spleen qui vacille, le bel ennui, la fin des choses, il sait. Sauf qu’ici, quelque chose ne va pas, ça dérape, ça fait peur. Comme si un film de Sofia Coppola se retrouvait subitement contaminé par la fougue fantomatique de John Carpenter. Les premières images, avec cette ado paumée qui tourne encore et encore, fuit on ne sait où, entreprend déjà quelque chose de redoutable : on s’inquiète, mais on ne sait pas exactement pourquoi.

Comme au bon vieux temps des Griffes de la nuit, avant que Freddy ne devienne un Joker de l’horreur, des ados se retrouvent au prise d’un truc mortel, insaisissable et méchant, pire que n’importe quel gogol à machette, qu’ils vont tenté d’affronter dans leur petite suburb. À l’inverse de Craven et de la majorité du cinéma fantastique actuel, nous ne saurons rien de cette chose, cette malédiction façon Jacques Tourneur qui se refile comme une MST (comprendre plutôt Malédiction Sexuellement Transmissible) : Mitchel a bien capté que ne pas comprendre, c’est déjà la première clef de la peur.

Au delà des nombreuses apparitions réellement dérangeantes (dont nous ne révélons rien), "It Follows" impressionne surtout dans sa manière de s’approprier la moindre parcelle de décor, maîtrisant subtilement la peur du hors-champ. Car ce qu’on ne voit pas ici, ou peu (l’arrière plan en l’occurrence) vit et palpite. Une idée incroyable qui fait redouter l’intervention de la moindre silhouette, et nous perd dans des décors baignant dans une inquiétante étrangeté totale (parking abandonné où les arbres frissonnent, cabane au bord de la mer, piscine déserte…), Mitchell trouvant l’art de filmer tous les bâtiments, toutes les maisons, comme autant de lieux hantés et moribonds.

En traitant la sexualité adolescente au cœur de l’horreur même, et ceci sans débordements, "It Follows" dépasse de plusieurs têtes d’autres productions voisines qui avaient tenté, eux aussi, de combiner montée d’hormones et trouble de la chair…sans succès : "DeadGirl" et sa zombie violée, "Teeth" et son vagin denté, "Excision" et son ado sanglante… La différence ? Mitchell n’a nul intention de choquer. Mais si son but est de faire peur, autant dire que le défi est relevé haut la main.

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Même si c'est peut être le manque de bons films d'horreur actuel qui fait qu'on s'attache à celui là mais en tous cas, l'histoire est sympa, la réalisation très bonne et les personnages ne sont pas débiles., ça change!Dommage que les frissons manquent.

Enfin ! Dans un océan de médiocrité, il arrive encore qu'un film d'horreur récent rende compte de ce que devrait être ce type de métrage. Une petite merveille rappelant fortement certaines productions des 70's comme Messiah of evil ou Let's scare jessica to death.

Note
5
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Jérémie Marchetti