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MANIAC (1963) | MANIAC (1963) | 1963
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MANIAC (1963) | MANIAC (1963) | 1963
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Maniac (1963)

Maniac (1963)

Pour venger sa fille de 15 ans qui a été victime d'un viol, un bon père de famille, Georges Beynat, assassine au chalumeau le violeur. Devenu fou, il est interné dans un hôpital psychiatrique. Quatre ans plus tard, Eve Beynat, aidée de sa fille Annette, désormais âgée de 19 ans, continue de mener une vie aussi tranquille que possible en gérant l'auberge de son mari, allant lui rendre visite tous les quinze jours. Un touriste américain, Jeff Farrell, prend une chambre d'hôte après avoir été éconduit par sa fiancée. Il ne tarde pas à tomber sous le charme d'Annette mais également sous celui de Eve. Cette dernière lui apprend que son mari a élaboré un plan pour s'échapper de l'asile...

MANIAC (1963) | MANIAC (1963) | 1963

L'AVIS :

La célèbre firme Hammer Films n'a pas à son actif que des films d'épouvante, bien que ce soit grâce à ce genre précis qu'elle est devenue incontournable dans le paysage cinématographique à la fin des années 50 et ce, jusqu'au milieu des années 70. Elle a également produit, entre autre chose, des films policiers et des thrillers. Maniac, réalisé en 1963 par Michael Carreras, qui fût l'un des producteurs les plus importants de la Hammer, en est un, de thriller justement. Suite au succès en 1961 de l'excellent Hurler de Peur, la Hammer décide de poursuivre dans la voie du thriller psychologique et met donc en chantier ce Maniac qui est un peu moins réussi que Hurler de Peur mais qui reste un thriller de bonne qualité qui mérite largement qu'on le regarde. Au scénario, on retrouve Jimmy Sangster, autre personnalité capitale du succès de la Hammer, producteur et surtout scénariste émérite de la firme.

Comme pour Hurler de Peur, dont il était déjà le scénariste, Sangster décide de placer son décor à nouveau dans le sud de la France. Après Nice, c'est donc la Camargue qui va servir de décor aux événements de Maniac. Le film débute par une séquence forte en émotion puisqu'on assiste au viol d'une jeune lycéenne par un habitant du coin. Le père de la jeune fille, garagiste de métier, décide de se faire justice lui-même et emmène l'agresseur dans son garage pour l'occire au chalumeau. Shocking ! Un démarrage en trombe d'une réelle noirceur qui donne envie de découvrir la suite de l'histoire, qui va se dérouler quatre ans plus tard. Le garagiste a été déclaré fou et interné dans l'hôpital psychiatrique de la région. Sa femme Eve et sa fille Annette font tourner une petite auberge qui ne reçoit guère de visiteur, jusqu'à ce qu'un touriste américain, peintre à ses heures perdues, ne débarque dans les parages et loue une chambre après s'être fait largué par sa fiancée. Si le pauvre avait su dans quoi il allait se fourguer, il aurait fait demi-tour séance tenante ! Car si dans Hurler de Peur, c'est une jeune femme qui est victime d'une terrible machination, c'est bel et bien un homme qui prend le relais dans Maniac. Un changement astucieux, qui pimente un scénario somme toute assez classique et qui lorgne vers le classique du genre made in France, Les Diaboliques de Clouzot bien sûr, comme ne le cache pas Jimmy Sangster d'ailleurs quand on lui demande ses influences. Car Maniac est bel et bien un film de machination et réserve son lot de twists, de retournement de situations et de révélations surprises, que réalisateur et scénariste distillent tout au long de la progression de l'histoire. Les fans de ce genre de film réussiront peut-être à deviner quelques twists qui peuvent apparaître comme une évidence si on est rompu à cet exercice de réflexion, mais certainement pas tous car il faut reconnaître que Jimmy Sangster a fait du bon boulot à ce niveau, que le suspense et l'intérêt est savamment entretenus et que le scénario est tout de même bien machiavélique quand il s'agit de nous emmener sur des fausses pistes ou de mauvaises intuitions.

Le casting est de qualité et permet de faire passer au public un bon moment. Eve Beynat est interprétée par la roumaine Nadia Gray, Annette Beynat est jouée par Liliane Brousse, le touriste américain par Kerwin Mathews (Sinbad dans Le Septième Voyage de Sinbad ou Jack dans Jack le Tueur de Géants entre autres) et l'inspecteur de police chargé de démêler les tenants et aboutissants de l'affaire par George Pastell. Ce qui est intéressant dans Maniac, c'est que la quasi majorité des protagonistes du film ont une double-facette et ne sont ni tout noir, ni tout blanc. Le touriste américain s'éprend d'Annette, malgré les recommandations de la mère de cette dernière, et la jeune fille se laisse prendre au jeu de l'amour. Mais quand le mère prend les devants pour s'attirer elle aussi les faveurs du bellâtre, ce dernier succombe et en oublie Annette, n'hésitant même pas à faire double-jeu avec les deux femmes quand l'une d'elle est absente. La mère, qui n'a donc pas beaucoup de clémence envers sa fille, semble tomber amoureuse de notre peintre américain mais va pourtant tout faire pour aider son mari à s'échapper de l'hôpital et j'en passe. L’ambiguïté sur le véritable but de chaque personnage est de mise durant tout le film et bien malin celui qui réussira à dénouer tous les nœuds de l'habile scénario de Jimmy Sangster.

La mise en scène de Michael Carreras, sans être d'une originalité folle, fait le job et il met particulièrement bien en avant les paysages de la Camargue, qui offre un beau dépaysement. La violence est relativement soft dans le film mais on appréciera l'utilisation, à plusieurs reprises, du chalumeau comme arme létale. Avec son triangle amoureux qui fonctionne bien même s'il a tendance à ralentir un peu le rythme du film, avec son maniaque au chalumeau, avec ses nombreux rebondissements, avec son ambiance moite due à la chaleur ressentie en Camargue, avec ses non-dits et ses intrigues à tiroirs, Maniac, même s'il reste un film qu'on pourra considérer comme mineure dans la filmographie de la Hammer, n'est en tout cas pas déplaisant à visionner. C'est un thriller psychologique des plus convenables, qui aurait gagné à se montrer un peu plus original mais qui divertit sans aucun souci.


LE TRAILER

MANIAC (1963) | MANIAC (1963) | 1963
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* Disponible en combo DVD + BR + LIVRET chez ESC DISTRIBUTION
Une image propre et de bonne facture permet de découvrir Maniac et son beau noir et blanc dans de bonnes conditions. Niveau bonus, outre le livret de 16 pages de Marc Toullec, on trouve toujours la présentation de la Hammer par Nicolas Stanzick ainsi qu'une petite analyse du film par Christophe Folzer, qu'il vaut mieux regarder après avoir vu le film.

Note
4
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Stéphane Erbisti