Massacre au palais du rire

Funhouse massacre - The

Une jeune femme libère cinq psychopathes enfermés dans un asile psychiatrique hautement sécurisé, l’un d’eux étant son paternel. Ces derniers vont alors se réfugier dans une attraction foraine, sorte de palais du rire dont ici l’objectif est de faire peur aux visiteurs avec des acteurs et des artifices. Un palais du rire qui va se transformer en piège sanglant pour des dizaines de fêtards…

Massacre au palais du rire | Funhouse massacre - The | 2015

L'AVIS:

"Massacre au palais du rire" est un long-métrage américain sorti en 2015, flirtant avec le film de tueurs fous et la comédie horrifique, réalisé par un illustre inconnu (Andy Palmer) ayant à ce jour œuvré sur des films mineurs dans le paysage fantastique.

Alors que j’avais envie de finir une soirée tranquille sans besoin de trop réfléchir devant un film, c’est en lorgnant du côté des comédies fantastico-horrifiques sur la plateforme Netflix que j’ai repéré ce film dont le titre m’a tiré un bon gros sourire. "Massacre au palais du rire" : aucun doute, j’avais trouvé là le film à petit budget risible à coup sûr que je voulais pour me poser dans mon canapé, une heure trente avant d’aller me pieuter.

Hé bien, même si le film n’est pas du tout un chef d’œuvre (on s’y attendait), ce n’était finalement pas aussi mauvais que prévu. La purge de l’année en termes de visionnages ce sera pour une autre fois... Et ce n’est pas si mal tiens !

Alors certes le film d’Andy Palmer ne transpire pas l’ingéniosité, le scénario étant très basique (faites évader cinq psychopathes par une tarée fan d’Harley Quinn et plongez-les en pleine fête foraine et vous obtenez un gros jeu de massacre), les acteurs très amateurs et les dialogues creux.

Mais force est de constater que le film est suffisamment rythmé (les temps morts sont rares) pour tenir en haleine le spectateur jusqu’au final qui se permet même une petite surprise inattendue (n’éteignez pas trop vite votre télévision une fois le générique de fin arrivé).

Avec ses psychopathes divers et variés (un cuisinier cannibale, un dentiste sanguinaire, un taxidermiste qui fait dans le modèle humain, un gourou machiavélique, un catcheur qui ne fait pas dans la dentelle et enfin une femme un brin tarée et pro du couteau), nous étions en droit d’espérer quelques confrontations sympathiques avec notre bande de « héros » suffisamment crétins pour se faire disséminer sans grand souci, au même titre que tous ces gens qui peuplent la fête foraine.

Une galerie de psychopathes très inégaux et rappelant des classiques de l’horreur ("Massacre à la tronçonneuse" pour le catcheur costaud utilisant le visage d’une victime comme seconde peau, "Le silence des agneaux" pour le cuisinier cannibale, "Le dentiste" voire "Docteur Rictus" pour le dentiste sanguinaire, sans oublier "The wicker man", "Psychose", "Massacres dans le train fantôme" et j’en passe…). Une sorte de petit clin d’œil à tout ce pan de cinéma… Pour ne pas dire peut-être une panne d’inspiration et d’imagination pour notre scénariste. En tout cas, ce n’est pas cela qui va gêner la lecture du film, ce dernier se voulant comme un défouloir gore avant tout.

Avec ses scènes très sanglantes (tête éclatée à coup de masse, gorges tranchées, têtes décapitées, visages tantôt brûlés tantôt électrifiés, dents arrachées, colonnes vertébrales brisées et craquements d’os, effusions de sang à tout va…), "Massacre au palais du rire" vous fera passer un bon moment gore à souhait.
Alors certes, les meurtres sont volontairement exagérés (des têtes arrachées sans grand effort, un visage retiré à la simple force des mains, des impacts de balles faisant gicler le sang à gogo…) mais niveau hémoglobine le fan de boucherie sanglante en aura pour son argent ici !
Des effet spéciaux d’ailleurs assez peu numérisés, tout en latex et anciens accessoires bienvenus qui viennent une fois de plus rendre hommage à tout un cinéma d’horreur que nous regrettons tant.

Le gros problème est que face à cette brochette de tarés sanguinaires, nous avons un casting de « gentils » très perfectible. Dieu que les acteurs et les actrices sont mauvais (certains le sont parmi les psychopathes, comme le taxidermiste, mais ici aucun ne relève le niveau), notamment le mexicain qui se fait passer pour un Machete du pauvre, engraissé probablement par les burritos et au jeu d’acteur pathétique…
Je ne parlerai pas de Robert Englund qui ne sert qu’à émoustiller le fan de cinéma fantastique (comme bien souvent depuis de nombreuses années, même si on a pu le voir dans de bonnes petites surprises filmiques telles que "Butcher" ou "Zombie strippers") en apparaissant dans l’introduction du film. Officiant en tant que directeur de l’asile psychiatrique, ce dernier nous présente chaque psychopathe en cellule avant de se faire lacérer la gorge : les premières éclaboussures de sang qui se compteront par dizaines ensuite dans le film d’Andy Palmer.

Dommage que les acteurs soient si mauvais et les dialogues si peu intéressants car nous aurions eu là une bonne surprise à petit budget dans le milieu du gore. Car rajoutez à ce film des dialogues vraiment drôles (ici on peine à sourire devant ces blagues qui ne volent pas bien haut), des séquences allant un peu plus loin dans le grandguignolesque (je pense aux scènes avec notre cuisiner cannibale, notre taxidermiste ou notre dentiste fou pas suffisamment déjantées et osées, la part belle étant faite à la femme aux couteaux, au catcheur et au gourou) et des acteurs un peu plus subtiles et investis et nous aurions alors pu avoir un film gore mémorable.

Bien évidemment, il va sans dire une fois de plus qu’il est indispensable de regarder le film en VOST, la VF étant pour certains personnages (je pense au taxidermiste) horrible...

Etrange impression que m’a laissé ce film trouvé par pur hasard sur la plateforme Netflix et dans lequel je me suis plongé sans rien avoir lu au préalable dessus sur la toile (d’ailleurs, à l’heure où je finalise cette chronique, je ne connais toujours pas la cote de popularité de ce film ni même le moindre avis d’un internaute l’ayant visionné…).

D’un côté nous avons un rythme très soutenu, une galerie de psychopathes variés et des meurtres très violents et sanglants mais d’un autre côté nous avons droit à un casting très amateur, des dialogues creux (et dont l’aspect humoristique tombe souvent à plat) ainsi que des séquences n’allant pas assez loin dans le gore et le grandguignolesques (la faute à certains psychopathes pas suffisamment mis en valeur).

En résulte donc un bilan en demi-teinte. Loin d’être mauvais (j’ai même passé un bon moment devant), nous regrettons vraiment ce travail d’écriture paresseux et ce casting perfectible sur de nombreux personnages qui aurait pu donner là un film tellement meilleur…

Massacre au palais du rire | Funhouse massacre - The | 2015
Massacre au palais du rire | Funhouse massacre - The | 2015
Massacre au palais du rire | Funhouse massacre - The | 2015
Bande-annonce
Note
3
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David Maurice