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MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958
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MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958
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Monstre des abimes - le

monster on the campus

Le professeur Donald Blake, qui enseigne sur le campus universitaire de Dunsfield, reçoit pour ses recherches sur l’évolution des espèces un Cœlacanthe, poisson en provenance de Madagascar, qui n’a jamais évolué et qui existait déjà il y a 50 millions d’années. Ce que Blake ignore, c’est que son spécimen a été irradié avec des rayons gamma pour sa conservation. Peu de temps après la réception du poisson, d’étranges événements se produisent : un gentil chien ayant bu l’eau contenue dans la caisse où se trouvait le Cœlacanthe devient comme fou, une libellule ayant gouté le sang du poisson voit sa taille augmenter, et des meurtres se produisent sur le campus, apparemment causés par…un homme de Néanderthal !

MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958

Le monstre des abîmes est la dernière incursion dans le cinéma fantastique du réalisateur Jack Arnold, avant que celui-ci ne se tourne vers les séries télévisées. Jack Arnold est un nom bien connu des amateurs de films de science-fiction des années 50. Il nous a livré d’excellents films comme « Le météore de la Nuit » en 53, « L’étrange créature du lac noir » en 54 et sa suite « La revanche de la Créature » en 55, « Tarantula » en 55 également et son chef-d’œuvre, « L’homme qui rétrécit » en 57. Des séries B de haut niveau, divertissantes, et qui sont encore aujourd’hui considérées comme des films phares des années 50. Reconnaissons-le, Le monstre des abîmes ne possède pas les qualités des films précités et n’est clairement pas à ranger parmi les œuvres les plus réussies de Jack Arnold. Ce dernier a voulu surfer sur la vague déferlante des Teen Movies qui rencontraient un certains succès auprès du jeune public dans les drive-in. Il place donc son histoire sur un campus américain qui va se retrouver livré à des phénomènes bien étranges. Comme dans ses œuvres références, des expériences scientifiques seront à l’origine des événements déroutants qui vont se produire, et on aura également la présence de créatures extraordinaires, de part leur taille ou leur apparence physique. Mais le résultat n’est pas du même niveau.

Parmi les acteurs principaux, on trouve Arthur Franz, qui incarne le docteur Blake. Déjà vu dans « Invaders from Mars » en 53 puis dans de nombreux épisodes de séries télévisées, Arthur Franz campe, ici, un scientifique entièrement dévoué à ses recherches sur l’évolution des espèces, animales ou humaines. Ses travaux sur le Cœlacanthe vont l’amener à revoir toutes ses théories, qui vont être mises à mal par un étonnant processus de régression, processus devenu possible grâce aux rayons gamma ayant irradié le poisson préhistorique. Cette régression à l’état primitif est valable sur les animaux (le chien voyant ses canines grandir comme si c’était un ancien loup…) mais aussi sur l’homme, comme l’apprendra à ses dépens notre pauvre docteur. Blessé à la main en transportant le poisson, le sang de ce dernier va alors opérer une transformation physique et mentale sur le docteur, qui deviendra une sorte d’homme de Néanderthal le temps que cette contamination prenne fin, causant bien sûr des dégâts et des morts alentours.

Mais au fait, la transformation d’un homme en monstre causée par des rayons gamma, ça ne vous rappelle rien ? Eh oui, « L’incroyable Hulk » n’est pas encore apparu mais Jack Arnold lui a déjà donné un ancêtre ! D’ailleurs, on trouve de nombreuses similitudes entre ces deux monstres : scientifique, vêtements déchirés et grande force physique sont les dominantes qu’on rencontre aussi bien chez le monstre de Jack Arnold que chez Hulk. Stan Lee a-t-il eu l’idée de son monstre vert en visionnant Le monstre des abîmes ? Mystère…

Parmi les autres interprètes, figure la séduisante Joanna Moore, jolie blonde qui incarne la fiancée de Blake, et qui, en belle héroïne, se verra portée à bout de bras par le monstre lors du final, figure classique et indémodable de ce type de film. Le jeune Troy Donahue incarne l’un des élèves de Blake, tandis que Judson Pratt joue le rôle de l’inspecteur de police chargé d’élucider les mystères du campus.

On a donc un réalisateur avec un potentiel certain, un casting de bonne qualité et un scénario pas plus bête qu’un autre. Et pourtant, la sauce a du mal à prendre cette fois. Il faut dire que le film est assez bavard, que l’enquête de la police vient un peu plomber un rythme déjà pas bien enlevé et que les effets spéciaux sont de piètre qualité. On s’en doute, le film n’a pas bénéficié d’un budget conséquent mais quand on voit les autres films d’Arnold, c’est quand même d’un niveau bien inférieur ici en ce qui concerne les monstres. La palme revenant à la libellule géante qui ressemble plus à une grosse mouche en plastique, et même un aveugle verra les quatre ou cinq fils qui servent à la faire voler.

Concernant notre homme de Néanderthal, là non plus, ce n’est pas le bonheur. Faut dire qu’avec sa tête, il n’est pas aidé par la nature mais quand même ! Le masque de latex est d’un voyant que ça en devient presque ridicule. La transformation du docteur Blake en monstre se fait de manière classique, c’est à dire une succession d’images avec ajouts de poils et de prothèses au niveau du visage et des mains. Le monstre hirsute ne fait pas dans la finesse, détruisant tout sur son passage, allant même jusqu’à tuer.
Une fois que le docteur comprendra que c’est lui-même qui se transforme à cause du sang du poisson, (plutôt que détruire son spécimen pour ne plus avoir d’ennui, eh bien non, sa quête de vérité et de savoir sur l’évolution des espèces prendra le dessus), il ira jusqu’à s’injecter consciemment ce sang contaminé par les rayons gamma dans les veines, pour prouver à la police et à ses confrères scientifiques que leurs théories sont inexactes. Le syndrome de Jekyll et Hyde en somme. Ah ces docteurs !

Malgré ses bonnes intentions, Le monstre des abîmes reste une grosse déception de la part de Jack Arnold. Le film ne laissera aucun souvenir, contrairement à ses œuvres précédentes dont certaines images sont ancrées dans la mémoire des fans. Le spectacle n’est pas déplaisant pour autant et on suivra les mésaventures du docteur Blake avec nostalgie, tout en ne pouvant réfréner de larges sourires au vu du look de la créature. A réserver avant tout aux fans de vieux films, qui ne trouveront pas non plus un grand intérêt à cette œuvre, mais tout film se doit d’être découvert…

MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958
MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958
MONSTRE DES ABIMES - LE | MONSTER ON THE CAMPUS | 1958
Note
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Stéphane Erbisti