Affiche française
P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014
Affiche originale
P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014
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P-51 Dragon Fighter

P-51 Dragon fighter

Afin de repousser l’avancée des Alliés en Afrique du Nord pendant la Seconde Guerre Mondiale, les Nazis décident de lâcher une arme redoutable. Pris d’assaut par des dragons, les Alliés n’ont d’autre choix que de mettre en place une mission des plus délicates. L’envoi d’une armée d’avions P-51 pour partir en guerre contre ces créatures féroces reste leur seul espoir…

P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014

Le succès de la série "Game of Thrones" n’est certainement pas étranger au fait que Mark Atkins, réalisateur et scénariste du film "P-51 Dragon Fighter", ait choisi de mettre en scène des dragons, à l’image de ceux élevés par la belle Daenerys Targaryen dans la série précitée. Ces créatures fantastiques et visuellement impressionnantes ont déjà eu l’honneur d’être les vedettes de longs métrages de par le passé. Des "Nibelungen" de Fritz Lang en 1923, en passant par "Le septième voyage de Sinbad" de Nathan Juran en 1958, "Le dragon du lac de feu" de Matthew Robbins en 1981, "Willow" de Ron Howard en 1988, "Cœur de Dragon" de Rob Cohen en 1996, "Donjons et dragons" de Courtney Solomon en 2000 ou "Le règne du feu" de Rob Bowman en 2001, sans oublier la saga du Seigneur des Anneaux de Peter Jackson ou "Eragon", "Il était une fois", "La légende de Beowulf", "D-war : la guerre des Dragons" ou "La crypte du Dragon" pour les plus récents. A cette liste non exhaustive (les enfants me crieront « Et "La Belle au bois dormant", "Peter et Elliot le Dragon" et "Dragons 1 et 2" alors ?? »), on pourra ajouter ce "P-51 – Dragon Fighter" dont la sublime affiche ornant la jaquette du blu-ray édité par Zylo m’a fait saliver d’entrée de jeu, tout comme le scénario d’ailleurs ! Imaginez un peu : des nazis ont recours à des dragons pour gagner la guerre ! Mortel non ? Si Mark Atkins nous a pondu un croisement entre "Top Gun" et "Le règne du feu", nul doute qu’on va s’en prendre plein les mirettes !

Malheureusement, Mark Atkins, à qui l’on doit entre autre "Merlin et la guerre des Dragons" en 2008, "Battle of Los Angeles", "Sand Sharks" en 2011 ou "G-War - La Guerre des Géants" en 2013, est loin d’avoir eu le budget nécessaire pour concrétiser mon croisement fantasmatique évoqué ci-dessus. L’homme est connu pour réaliser des petits téléfilms sans le sou qui peuvent passer sans problème sur la chaîne Sy-Fy et qui déploient toute une armada d’images de synthèse pour combler le manque de budget. Il faut donc oublier séance tenante le magnifique visuel de l’édition française et avoir bien en tête que "P51 – Dragon Fighter" n’est pas le dernier blockbuster américain à 200,000,000 $ pour pouvoir un tant soit peu l’apprécier. Les historiens en herbe ne chercheront pas non plus une quelconque vérité historique dans les faits proposés, car, s’il n’y a évidemment pas eu de dragons durant la Seconde Guerre Mondiale, ni de prêtresse expertes en forces occultes pouvant contrôler ces derniers par la pensée et le chant, il n’y a pas eu non plus d’avion P-51 dans la guerre en Afrique du Nord, période et lieu géographique pendant lesquels se déroule l’histoire. Des erreurs historiques certes, mais dont on se fout royalement en fait car on est venu assister à une guerre aérienne entre avions et dragons, pas à un cours d’histoire. Sur ce dernier point, le film répond à nos attentes même si on aurait aimé en voir encore plus. Conscient de la limite budgétaire, Mark Atkins nous offre deux longues séquences de combats, l’une située au début du film et l’autre lors du grand final. Les effets visuels en CGI sont de facture honnête, on a vu pire, on a vu (largement) mieux, mais dans l’ensemble, ça passe si on n’est pas trop regardant ou si on est fan des productions « The Asylum » par exemple. Les dragons virevoltent dans les airs, crachent leurs flammes sur les engins, font brûler l’équipage et mettent à mal l’escadron chargé de les anéantir. Le spectacle est divertissant et reste acceptable compte tenu de ce type de production. On sent que le réalisateur a voulu faire du mieux qu’il peut avec ce qu’il avait sous la main. Rien de comparable aux effets spéciaux de l’excellent "Le Règne du Feu" évidemment. Mais ça passe en étant indulgent.

Entre ces deux phases de combats aériens, il faut bien raconter une histoire. On va donc passer du temps avec le lieutenant John Robbins, pilote d’avion émérite qui doit rester consigné au sol suite à un drame psychologique qu’il a subi auparavant. Il va donc devoir commander un escadron depuis le quartier général et gérer sa frustration de ne pas prendre part au combat contre les monstres ailés. Pour surfer un peu sur le succès du film "Pearl Harbor", on incruste dans l’histoire une jeune infirmière avec qui il va entretenir une relation amoureuse. Dans le même temps, on fait connaissance avec les méchants nazis, dont un expert en cryptozoologie qui est pote avec un groupe de prêtresses vénérant les dragons, toutes drapées de noir façon secte satanique et qui ont donc le pouvoir de les contrôler et de les faire agir à leur guise. Comme on le voit, ça va assez loin dans le délire et c’est ce qui fait le charme de cette petite production qui ne s’embarrasse pas avec la crédibilité. On atteint les sommets du grand n’importe quoi quand le général Rommel s’allie avec les forces britanniques car lui, il sait que les dragons vont devenir incontrôlables dans le futur et tout détruire sur leur passage, chose à laquelle il ne veut pas prendre part. Une alliance hallucinante contre les ordres du Führer mais qui permet néanmoins aux forces alliées de préparer une contre-attaque d’envergure, surtout que le général Rommel leur a indiqué l’endroit exact où se trouve une base souterraine contenant des centaines d’œufs de dragon ! Attention, quand je dis « d’envergure », il s’agit de trois hommes qui vont tenter de découvrir la cachette dans le désert et de huit avions P-51 escortant un bombardier devant lâcher des bombes sur la base des dragons. Encore une fois, le budget microscopique ne permet pas de placer des centaines de figurants devant la caméra et c’est ce décalage entre ce qu’on voit et ce qu’on devrait logiquement voir qui fait de ce "P51 – Dragon Fighter" une œuvre atypique, distrayante et limite fascinante malgré son côté fauché.

Au final, "P51 – Dragon Fighter" ne tient pas toutes ses promesses et s’avère un peu décevant par rapport à ce qu’on nous promettait via une affiche plus qu’alléchante. L’histoire tourne parfois un peu à vide et il y a une grosse baisse de rythme vers le milieu du métrage. Toutefois, le film de Mark Atkins se montre assez soigné dans son ensemble pour une production de ce type et malgré des CGI pas toujours très heureux, ce long métrage parvient à se montrer récréatif et plutôt fun lors des phases d’attaque entre dragons et P-51. Il est sûr qu’il faudra être dans un état réceptif et se montrer indulgent durant le visionnage mais on a vu bien pire chez The Asylum donc n’hésitez pas à laisser une chance à cette version « héroic fantasy » des "Têtes Brulées" ! A ranger dans la catégorie « nanar sympa à base d’images de synthèse » !

P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014
P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014
P-51 DRAGON FIGHTER | P-51 DRAGON FIGHTER | 2014
Note
3
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Stéphane Erbisti