Reine des vampires - la

Tales from the crypt presents : bordello of blood

Inquiétée par la disparition de son frère, Katherine Verdoux fait appel à un détective douteux, qui va tout de même tenter de retrouver le jeune homme pour les beaux yeux de sa cliente. Son chemin va le mener à une entreprise de pompes funèbres cachant un bordel aussi réputé que fréquenté… et dirigé par de belles vampires…

REINE DES VAMPIRES - LA | TALES FROM THE CRYPT PRESENTS : BORDELLO OF BLOOD | 1996

Excellent en plusieurs points, "Le cavalier du diable" passera pourtant inaperçu aux yeux du public. Ce qui n'empêche pas les créateurs des "Contes de la crypte" de remettre le couvert l'année suivante avec "La reine des vampires".

D'emblée, l'idée de réutiliser le thème du vampire pour une comédie horrifique semble sentir le roussi : le cinéma a déjà assez illustré à la sauce comique les fameux monstres, en particulier dans "Vampire vous avez dit vampire ?", "Innocent Blood" ou "Une nuit en enfer". Chose assez étonnante, "Le cavalier du diable" rassemblait quelques éléments qui seront repris (involontairement ?) dans "Une nuit en enfer", pourtant "La reine des vampires" semble reprendre légèrement le thème du film de Roberto Rodriguez : à savoir un bordel envahi de vampires (dans le film de Rodriguez c'est un un bar de striptease qu'il s'agit).

Comme le veut la tradition des "Contes de la crypte", il faut du gore, de l'humour noir, parfois du sexe et surtout des Guest Stars ! Au programme cette fois : deux bombasses de service, Erika Eleniak (jolie blonde arrachée à "Alerte à Malibu") et Angie Everhart, un comique (de service, forcement), Dennis Miller et deux acteurs de série B très habitués au genre fantastique : Corey Feldman (ex-petit enfant star qu'on a pu voir dans "Vendredi 13 Chapitre Final", "C'était Demain" ou encore "Gremlins") et Chris Sarandon. Les deux acteurs connaissent déjà les vampires puisque Feldman a incarné un mini chasseur de suceurs de sang dans "Génération Perdue" et Sarandon fut le vampire séducteur de "Vampire vous avez dit vampire ?". Histoire de faire un pied-de-nez à leurs précédentes interprétations, Corey Feldman est un loubard qui acquiert très vite des dents pointues, et Chris Sarandon incarne un prêtre top moderne.

Le cryptkeeper fait évidemment son entrée, dans un court sketch englobant le film, reposant sur une excellente idée ruinée par une mise en scène pantouflarde : il se rend dans un bar qui semble occupé par les fameux Universal Monsters, et tape la causette avec une momie un peu gonflante, incarnée par William Sadler, l'ex-héros du "Cavalier du diable". La mauvaise version française n'est pas vraiment tendre avec ces deux courtes séquences, et les Universal Monsters ne sont présent qu'en arrière-plan, histoire d'emmerder un peu plus le spectateur. Décevant…

L'intro généreusement sanguinolente nous montre ce nabot de Phil Fondacaro (excellent acteur de petite taille habitué au production du genre) ressusciter Lilith, la reine suprême des vampires, décrite comme la plus terrible et la plus méchante de toutes les femmes. Quelques têtes éclatées plus tard, il établit un marché avec elle, sous la menace d'une fameuse relique déjà présente dans "Le cavalier du diable" histoire de donner un petit coté "spin-off" au film.

Fatigué de sa trop gentille sœur travaillant pour une chaîne TV 100 % chrétienne, Caleb, un voyou de première, se casse du foyer pour se rendre dans un bar avec ses potes. Sous les conseils d'un dégénéré, il se rend dans un bordel camouflé en entreprise de pompes funèbres tenue par un curieux croquemort. L'établissement est tenu par des vampires, et en particulier par Lilith qui s'éclate à éventrer les beaux gars avec sa longue langue perforatrice (et Pouf, une idée repiquée à "Histoire de fantômes chinois"). Mais Katherine, la sœur de Caleb, s'inquiète de sa trop longue absence et fait appel à un détective qui va tenter de vaincre le groupe de goules malfaisantes.

Comique dans l'âme, le personnage principal aime bien balancer des vannes pas drôles à tout bout de champs, histoire de satisfaire pleinement le public U.S. Un personnage sympa mais lourdingue, à l'image du reste. Car "La reine des vampires" se suit plutôt bien, mais on est loin du rythme trépidant et de la folie grand guignolesque qui imprégnait "Le cavalier du diable". On décroche plus ou moins, ou alors on peut toujours jeter un œil aux formes avantageuses des actrices, dévoilant ouvertement des poitrines bombées tous droits sortis d'un Playboy. Certains seconds rôles énervent et alourdissent le film (le prête new age joué par Sarandon ou le serviteur dégénéré de Lilith), des idées tombent à plats et l'ensemble manque sérieusement d'inventivité.

Tous n'est pas mauvais, puisqu'on retient de bonnes scènes, assez rares dans le film : le massacre des vilaines vampires à coups de pistolets d'eau bénite (et hop encore une idée repiquée à "Génération Perdue" et à "Une nuit en enfer") est plutôt jouissif, le combat final sur le plateau TV est spectaculaire, l'intro fait bien couler l'hémoglobine, la première arrivée au bordel réserve quelques surprises (en particulier le moyen de se retrouver dans ledit bordel) et le passage de l'hôpital (on pense un peu à une scène de "Innocent Blood") est plutôt surprenant. A ce sujet, guettez bien le cameo incroyablement con mais totalement irrésistible de Whoopie Goldberg, si si je vous assure ! Les effets spéciaux sont rudement bons, faisant bien part au gore avec de multiples désintégrations, mutilations ou décapitations sévères. Pour terminer sur une autre note négative, la chute finale pas franchement folichonne reprend celle du "Bal des vampires" et du "Repaire du vers blanc". "La reine des vampires" est une sérieuse déception qui ne fait vraiment pas le poids face au terrible "Cavalier du diable".

REINE DES VAMPIRES - LA | TALES FROM THE CRYPT PRESENTS : BORDELLO OF BLOOD | 1996
REINE DES VAMPIRES - LA | TALES FROM THE CRYPT PRESENTS : BORDELLO OF BLOOD | 1996
REINE DES VAMPIRES - LA | TALES FROM THE CRYPT PRESENTS : BORDELLO OF BLOOD | 1996
Note
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Jérémie Marchetti