Affiche française
RISE | RISE : BLOOD HUNTER | 2007
Affiche originale
RISE | RISE : BLOOD HUNTER | 2007
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Rise

Rise : blood hunter

Sadie Blake, une journaliste d'investigation plutôt fouineuse se voit donner par Ethan, un collègue casseur de codes informatiques à ses heures perdues, l'adresse d'une soirée gothique où un culte sanglant doit être célébré. Au début, elle ne prête guère attention à cette information révélée par Ethan. Elle commence cependant à s'y intéresser dès lors qu'elle note que Tricia Rawlins, la jeune fille ayant mis l'info sur le Net, a été trouvée morte dans le quartier coréen où devait être honorée la soi-disant messe noire. Sadie décide alors de se rendre à l'adresse mentionnée et y découvre un foutoir pas possible mais surtout, une horrible cave ensanglantée. N'écoutant que son courage mais aussi son inquiétude, elle se précipite à l'appartement d'Ethan mais celui-ci est dans l'incapacité de lui répondre puisqu'il est mort le bougre ! C'est alors qu'elle est enlevée par un type étrange qui la conduit au mystérieux Bishop désirant savoir quelles informations elle détient à propos de Tricia. Puis là, c'est le trou noir total. Sadie se réveille plus tard en pleine morgue et découvre, quelques temps après, qu'elle est devenue un vampire. C'est à cet instant précis qu'elle décide de se venger des responsables de son état en menant sa propre enquête…

RISE | RISE : BLOOD HUNTER | 2007

Produit par Sam Raimi, Rise est la deuxième réalisation de Sebastian Gutierrez qui porte aussi la casquette de scénariste. Rappelons qu'il est à l'origine du script de "Gothika" et qu'il a participé à celui du métrage "Des serpents dans l'avion" et à la réécriture du remake de "The eye". Pour ce film qui revisite le thème des vampires, il opte pour le dépoussiérage de tous les clichés habituels inhérents à ce genre de métrage. Ici, finis les crocs plantés dans la jugulaire, les suceurs de sang au teint blafard sujets aux transformations faciales qui craignent la lumière du jour et qui sont effrayés par les gousses d'ail. Les descendants de Dracula ont là, forme humaine et sont de grands fans de cannibalisme ainsi que d'outils tranchants. Et surtout, ils se sont adaptés à leur époque et n'ont pas gardé leurs vieux vêtements et autres breloques désuètes ! Toutefois, malgré ces innovations et le parti pris de s'écarter des écueils habituels, ce film a été complètement descendu par les critiques le jugeant trop simpliste avec un air de déjà-vu. Pour ma part, je l'ai trouvé plutôt pas mal et vais tenter de vous expliquer pourquoi.

Avant toute chose, c'est vrai que c'est quand même sympa un film de vampires qui sort des sentiers battus et évite les sempiternels poncifs à la "Buffy" et consorts ! Ici, pas de maquillages de monstres patibulaires et encore moins de geysers d'hémoglobine provoqués par des suçages de cou intempestifs. Bon d'accord Rise est interdit au moins de 12 ans, ce qui est totalement justifié, mais disons qu'il est visuellement sanguinolent quand il le faut. Gutierrez ne fait pas étalage de gore à tout-va et pourtant Dieu sait si on aime bien ça nous, à "Horreur.com", les tripailles et le plasma à gogo ! Ici, c'est plus parcimonieux, ce qui rend cette histoire de vengeance somme toute basique, plus intimiste. On a effectivement l'impression de vivre la transformation soudaine et violente de cette journaliste passant de l'état de simple humaine à celui de vampire. Ce qui rappelle un peu le "The addiction" de Ferrara pour ce côté contemporain sans effets de manche et surtout très réaliste parce que s'ancrant dans notre quotidien. On pourrait alors penser que l'appellation "horreur" de Rise semble inadaptée. En effet, ce serait plus un thriller qu'un film de vampires. Le métrage de Gutierrez se rapprocherait plus du polar (cf. l'enquête de Sadie menée parallèlement à celle du flic à ses trousses) que d'un film d'horreur (les créatures restant humaines et n'opérant plus forcément la nuit). Aurait-il alors inventé un genre nouveau ? Allez, on va s'y risquer, c'est du pur thriller horrifique à tendance réaliste !

Par ailleurs, le film est doté d'un casting de haut vol. Lucy Liu y est vraiment convaincante en néo-vampire découvrant sa condition. Hésitante au départ, elle se mue progressivement en vampire déterminée bien résolue à se venger de celui qui l'a rendue dépendante du sang humain et ce, à n'importe quel prix. Elle donnera, de plus, beaucoup d'elle-même pour ce rôle, nous faisant ainsi admirer sa superbe plastique à plusieurs reprises. La ravissante actrice sera poursuivie puis aidée dans son entreprise par l'inspecteur Clyde Rawlins interprété par Michael Chiklis ("Les 4 fantastiques et le surfer d'argent") impeccable en flic désabusé ayant perdu toute raison de vivre et lui aussi, assoiffé de vengeance. Notons également l'apparition de Marilyn Manson dans le rôle d'un barman affublé d'une vieille chemise sans manche, les cheveux en arrière et avec un bouc. Un look complètement inédit pour l'idole des gothiques ! On ajoutera, en sus, les petits rôles de James Forster et de Carla Gugino, eux aussi très bons mais on regrettera toutefois la fadeur de l'acteur interprétant Bishop (l'insipide James d'Arcy), qu'on aurait aimé plus "couillu" et moins "minet"…

De plus, on peut encore adjoindre au crédit du film : une histoire, certes simpliste, de vengeance mais assez bien menée, des dialogues qui ne traînent pas en longueur, une bande-son convenable (même si les puristes auraient préféré plus de morceaux d'Heavy Metal) et une première partie de métrage (la meilleure selon moi) mêlant sensualité et gore, parfaitement orchestrée. Et j'en veux pour preuve des scénettes plutôt bien ficelées (la scène d'ouverture et celle de la morgue en tête). En définitive, si vous assemblez tout ça bout à bout, vous aurez le bon petit spectacle du samedi soir entre potes, il ne manquera plus que le popcorn dis-donc !

Maintenant, venons-en au petit bémol du bébé de Gutierrez : la seconde partie du film qu'on jugera trop lente niveau rythme et s'essoufflant sur la longueur. On aurait également bien aimé avoir un mode de narration plus linéaire ("trop de flashbacks tue le flashback" aurais-je envie de dire au réalisateur !), plus de scènes de combat, plus de suspense (le film devenant parfois trop prévisible) et pourquoi pas, plus de visions vampiriques à la "Dracula" de Coppola. Enfin là, je fais peut-être un peu ma fine bouche, mais bon…

Ainsi, ce film faisant plus dans le thriller que dans l'horreur car il se veut plus réaliste en adoptant un look nouveau pour les vampires semblant plus adaptés à leur époque que jamais, constitue un agréable divertissement parce que l'interprétation y est relativement bonne et que l'histoire nous embarque assez facilement. Alors certes, d'aucuns reprocheront le rythme plutôt lent du métrage mais les innovations de Gutierrez par rapport au genre en font un film de vampires atypique qui prend son temps pour nous divertir honnêtement et ça, c'est déjà pas si mal en ces temps de crise ma bonne dame !

RISE | RISE : BLOOD HUNTER | 2007
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Note
3
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Vincent Duménil