Voix profondes
Voci dal profundo
Girgio Mainardi est un homme d'affaire, riche et très influent. Un soir, alors qu'il sirote une boisson, il va se mettre à cracher des jets de sang.
Quelques heures plus tard, il meurt d'une hémorragie sur son lit d'hôpital, les draps imbibés de son hémoglobine. Tout le monde croit à un accident. Mais le défunt n'est pas en paix, et son fantôme va errer pour tenter de découvrir ce qu'il lui est réellement arrivé. Il découvrira alors avec effroi que les gens qui l'entouraient de son vivant, se réjouissent maintenant de sa mort.
Mais n'étant plus de ce monde, il va demander l'aide de sa fille pour découvrir la vérité. Ils doivent faire très vite, lorsque la dépouille de Giorgio sera complètement putréfiée, il sera trop tard...
Conçu la même année que le très décevant "Nightmare concert", "Voix Profondes" a, pour sa part, été réalisé avec bien une plus grande conviction.
L'histoire est en effet traitée avec soin. Certes il ne s'agit pas d'un chef-d'œuvre, mais cette enquête policière d'outre-tombe réussit à retenir l'attention du spectateur tout du long. Le scénario se permet nombre de rebondissements, fort bienvenus. Même s'il ne s'agit d'un "Fulci" de grand cru, le film nous montre combien le cinéaste était passionné par son métier. Un enthousiasme qui l'a entraîné dans bien des genres. Force est ainsi de constater que sur le plan de l'enquête policière, il se révèle tout à fait efficace.
Mais "Voix Profonde" signe aussi le retour à une réalisation plus graphique, avec quelques scènes macabres mises en images avec soin.
Pourtant, le Fulci de "Frayeurs" ou de "Maison près du Cimetière –la" semble être déjà mort. Et Fulci fait, à travers "Voix Profondes", le deuil de sa propre personne, de sa propre philosophie. Le film a été qualifié de "film testament", du fait des nombreuses scènes filmées de l'intérieur d'un cercueil, qui ponctuent le récit. Là, Fulci filmait un corps en décomposition : le sien.
Métaphore entendant son retrait du monde du cinéma, ou tout simplement une image brute, préfigurant sa propre mort qu'il sait inévitablement proche ?
Si "Voix Profondes" ne dispose pas des atouts des pièces maîtresses de Fulci, il reste un film à voir. D'une part pour le divertissement qu'il constitue, et d'autre part pour tout ce que le film évoque en filigranes. En découle une émotion certaine qui sera d'autant plus forte pour les inconditionnels du réalisateur transalpin.
Un film très personnel et donc ni forcément accessible non plus qu'intéressant.
Et vous, ces "Voix Profondes", que vous susurrent-elles ?