Affiche française
INCUBUS | INCUBUS | 1981
Affiche originale
INCUBUS | INCUBUS | 1981
Un film de
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oui
Musique de

Incubus

Incubus

Une petite ville américaine est le théâtre d'une série de meurtres et de viols d'une rare violence. Afin d'identifier le coupable, le shérif Hank Walden fait appel au docteur Jack Cordell. Or, le petit ami de la fille de Cordell est hanté par d'étranges cauchemars qui semblent avoir un rapport avec les meurtres, qui se poursuivent...

INCUBUS | INCUBUS | 1981

L'AVIS :

Après avoir commencé sa carrière derrière la caméra avec la série Chapeau Melon et Bottes de Cuir période Linda Thorson en 1968-1969, le réalisateur britannique John Hough s'est principalement spécialisé dans le cinéma fantastique et d'épouvante, avec des œuvres telles "Les Sévices de Dracula" (1971), "La Maison des Damnés" (1973), "La Montagne Ensorcelée" (1975), "Les Visiteurs d'un Autre Monde" (1978), "Les Yeux de la Forêt" (1980), "American Gothic" (1987), "Hurlements 4" (1988) ou "Bad Karma" en 2001. En 1981, il met en scène le film dont je vais vous parler ici, à savoir Incubus et sa sublime affiche française qui a marqué l'esprit de toute une génération de spectateurs, que ce soit lors de sa sortie au cinéma en 1982 ou lors de son exploitation en VHS. Le film bénéficie d'une réalisation solide et inspirée, qui viendra amoindrir les défauts du scénario, qui s'aventure parfois dans des sentiers tortueux et un peu abracadabrantesques, notamment vers la fin.

Incubus est l'adaptation d'un roman de Ray Russell paru en 1976 et reste inédit en France. Une adaptation assez éloignée de l'histoire originale, le scénariste Sandor Stern (qui, mécontent des remaniements de son scénario et de ses dialogues par l'acteur John Cassavetes a demandé à être renommé au générique en George Franklin), ayant préféré miser sur l'efficacité et l'aspect surnaturel et ésotérique de l'intrigue. Une intrigue un peu fouillis parfois comme déjà dit, qui nous présente une série de viols très brutaux qui laisse perplexe le shérif de la ville, si tranquille d'ordinaire, ainsi que le héros d'Incubus, à savoir le docteur Jack Cordell, interprété par le talentueux John Cassavetes donc. Ce dernier ne parvient pas à expliquer la brutalité des viols, avec des victimes qui ont l'utérus totalement déchiré, ni l'absence de sperme ou sa présence en quantité largement supérieure à la normale, ce qui laisserait à penser qu'il y a plusieurs agresseurs. Plus le film avance, plus le travail du médecin se heurte à l’irrationalité, notamment avec la découverte de sperme de couleur... rouge ! Les victimes quant à elles s’amoncellent, les viols se poursuivent et la mise en scène de John Hough est particulièrement redoutable lors de ces séquences, avec des jeunes femmes hurlant de douleur et se faisant malmener par une force surhumaine.

Comme dans "Rosemary's Baby", une référence que le réalisateur avait en tête durant le tournage, on ne verra pas l'apparence de l'agresseur avant les dernières minutes du film. Il faut dire que le costume de latex du monstre n'est pas très convaincant et que le choix de jouer sur la suggestivité est une bonne chose. Quant à savoir sous quelle forme humaine se cache l'incube, plusieurs pistes vont s'offrir au public : serait-ce Jenny, la fille du docteur Cordell, interprétée par Erin Noble qu'on reverra en 1982 dans Class 1984 ? Serait-ce son petit ami, le jeune Tim Galen (Duncan McIntosh), qui est en proie à de nombreux cauchemars et pense être l'auteur des viols et des meurtres ? Serait-ce la grand-mère de ce dernier, l'inquiétante Agatha Galen (Helen Hughes) qui possède des ouvrages de sorcellerie chez elle et semble en savoir bien plus qu'il n'y paraît sur ces méfaits qui ensanglante la petite ville ? Serait-ce les membres d'un gang, comme le croit le shérif Walden (John Ireland) ? L'enquête mené par le docteur Cordell, aidé par la nouvelle journaliste du journal local, Laura Kincaid (Kerrie Keane) va mettre à jour un cas similaire ayant eu lieu il y a trente ans, tout comme le passé de la ville, lieu réputé pour ses sorcières au temps jadis.

Incubus lorgne clairement vers le thriller fantastique durant une bonne partie de son déroulement, réserve quelques petites scènes chocs (un coup de pelle en plein visage, le meurtre bien violent d'une femme dans les toilettes d'un cinéma entre autres), fait preuve d'un brin d'érotisme (quelques seins dénudés de-ci de-là) et joue avec une certaine efficience sur une ambiance malsaine qui sied très bien au rendu voulu par le réalisateur. Si on peut trouver parfois le rythme un peu mollasson, Incubus n'ennuie jamais et se montre assez mature dans son approche, réservant la part belle au mystère et à l'angoisse, avant de nous asséner son twist final qui vient clore un film réussi et qui mérite d'être redécouvert et qui ravira les fans de productions fantastiques et horrifiques 80's. Attention à ne pas confondre ce film avec le Incubus de 1966 réalisé par Leslie Stevens.


Bande-annonce :

INCUBUS | INCUBUS | 1981
INCUBUS | INCUBUS | 1981
INCUBUS | INCUBUS | 1981

* Disponible en combo DVD + BR chez RIMINI EDITIONS
Encore une belle entrée au sein de la superbe collection de chez Rimini Editions, toujours présenté dans un digipack trois volets sous fourreau et avec le traditionnel livret informatif de Marc Toullec. La copie est très bonne et permet de (re)découvrir Incubus dans d'excellentes conditions, en VF ou VOSTF. Parmi les bonus, on trouve un interview de Kerrie Keane, de John Hough et du directeur de la photographie Albert J. Dunk.

Note
4
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Stéphane Erbisti