Affiche française
DREAMING PURPLE NEON | DREAMING PURPLE NEON | 2016
Affiche originale
DREAMING PURPLE NEON | DREAMING PURPLE NEON | 2016
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Dreaming purple neon

Dreaming purple neon

L'abus d'un médicament appelé "Purple Neon" rend les consommateurs sensibles aux exigences d'une reine démoniaque.

DREAMING PURPLE NEON | DREAMING PURPLE NEON | 2016

L'AVIS :

Voilà un des films qui figurerait parfaitement dans le catalogue du remarquable éditeur indépendant Uncut Movies. Néanmoins disponible chez Unearthed Films, "Dreaming Purple Neon" est l'exemple même du film gore de bonne franquette.

Réalisé par le surnommé "Master of splatter", Todd Sheets, connu pour ses nombreux court-métrages amateurs ainsi que ses titres "Moon Child", "House of forbidden secret" ou la trilogie "Zombie Bloodbath" depuis ses débuts en 1985, ce dernier se surpasse dans tous les domaines avec ce morceau d'1h48 poussant certaines idées bien plus loin qu'initialement prévu.

Notons également que le budget réduit à 3500$ n'a pas paru handicapant pour le tournage et que les ambitions du réal' ont portés leurs fruits tant le travail sur les costumes, les maquillages, les décors, les accessoires etc... s'avère hautement satisfaisant de la part d'un projet au financement microscopique.

Le support scénaristique est tout ce qu'il y a de plus simple : on suit un homme retourné dans sa ville natale et faisant la connaissance d'un alchimiste en compagnie de ses disciples qui a créé une substance appelée "purple neon". Les effets de ce médicament douteux engendreront une transformation des consommateurs en démons au service d'une reine démoniaque ayant forcément l'intention de mettre fin à l'humanité.

Comment avoir une histoire plus adaptée au cinéma bis que celle-ci ?

Imaginez "Demons" de Lamberto Bava pris dans un flot d'hémoglobine à la manière d'un Brian Paulin ou d'un Olaf Ittenbach. En plus d'un joli travail de colorisation, "Dreaming Purple Neon" se dévoile comme un délicieux festin où le gore omniprésent se présente comme un plat principal. Un gore-fest qui déballe d'innombrables séquences d'éclaboussures et de déchiquetages en tout genre. Force est de constater que la générosité a de quoi nous ravir, nous les amateurs de tripailles!

Accompagnée d'une musique entraînante rappelant les classiques des années 80, l'action se déroule à la manière d'une production allemande. Les différentes créatures modelées à l'ancienne sont tout aussi plaisantes que l'ambiance attractive qui n'a aucun mal à faire passer certaines scènes, à première vue franchement violentes, pour un amusement décomplexé. La boucherie parfois bien brutale s'allégie si bien que le choc ou le dégoût sera remplacé par une partie de rigolade récréative.

Toutefois, le problème se trouvera au niveau des personnages pour lesquels on n'éprouve aucun compassion ni attachement. Les séquences de dialogue, bien que la scénarisation soit bien construite, ont tendance à faire attendre... Et malgré la tentative d'inclure un peu d'humour, le rire n'est pas forcément au rendez-vous. Un problème de rythme se pose sur certaines parties du film peut-être trop longues pour être entièrement savourées, à tel point que les (très) nombreuses séquences gores ont plus un effet de soulagement qu'autre chose.

La présence de nudité aura néanmoins l'occasion de régaler les plus coquins et les amateurs de séries Z prendront un petit plaisir à contempler les quelques scènes grotesques présentes dans ce film réalisé avec passion et amour pour le cinéma gore indépendant.

Même si la longue durée du métrage n'était pas si nécessaire, Todd Sheets fait en sorte de gérer le rythme certes imparfait, mais assez énergique quand il le faut pour ne jamais laisser le spectateur dans une impression d'incomplétude.

Si le nombre incalculable de splatters indépendants se multiplient en conservant une certaine similarité entre eux, qu'est-ce qui permet à "Dreaming pruple neon" de légèrement se démarquer ? Et bien une chose est sûre, c'est qu'il a été fait avec un amour infini pour le cinéma gore indépendant. Même si l'histoire des gangsters provoque un ennui important, c'est lorsque le massacre commence réellement que la générosité opère dans les multiples déversement de sang et de tripes. Passée la première heure lassante mettant en place des personnages n'apportant pas la moindre substance à l'attraction, les démons viendront offrir les éclaboussures tant attendues et parfois dans une créativité et une audace très honorables. Au milieu des arrachages de gorges, des éventrations et des énucléations, savourez aussi plusieurs mutilations, dégustations ou arrachages de parties génitales afin d'amplifier la saveur orgiaque de ce carnage démoniaque.

Certes, le peu de budget n'a pas empêché Todd Sheets de se surpasser dans tous les domaines, néanmoins il faut rester dans l'idée que "Dreaming pruple neon" ne se réserve que pour son contenu sanguinolent et sa pincée d'esthétisme séduisante (mais moins élégante que "The Demon's Rook").

Si la longueur pose quelques lacunes à l'amusement partagé au spectateur, ce charmant long-métrage imparfait mérite tout de même qu'on s'y attarde pour sa folie décomplexée et son humour attachant mêlé au bon vieux gore qui tâche.

DREAMING PURPLE NEON | DREAMING PURPLE NEON | 2016
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Note
3
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Nicolas Beaudeux