Série : Focus sur The River

Série : Focus sur The River

Le 22 avril débarquera sur la chaîne MCM la série "THE RIVER". Notre rédacteur Gérald Giacomini a pu visionner le second épisode sur grand écran et vous livre ce qu'il en a ressenti :

Vendu comme la rencontre de deux personnalités hollywoodiennes : Steven Spielberg en tant que producteur- et donc c'est sur son nom que la série va être mise en chantier -et le réalisateur du moment, Oren Pelli («Paranormal Activity»), The River s'inscrit plus dans la veine des films à la mode (Found Footage) que dans un schéma classique. Pour autant, ce pari va-t-il révolutionner le monde des séries ?

Série produite par ABC et assez bien nantie sur le plan financier, The River est diffusée sur la chaîne entre le 7 février et le 20 mars 2012, mais ne connaîtra pas le succès escompté et sera annulée au bout de huit petits épisodes. Celle-ci narre les (més)aventures de la femme du docteur Cole ainsi que de son propre fils qui partent en plein cœur de l'Amazonie où l'explorateur et présentateur d'un célèbre show TV a disparu. Sur place, ils vont être confrontés à des événements surnaturels inexpliqués.

Utilisant la technique de la caméra embarquée pour mieux impliquer le téléspectateur dans l'action, la série alterne avec des images de flashbacks (permettant essentiellement à Bruce Greenwood de faire plusieurs apparitions) ou encore d'archives.
En plus de la figure d'Emmet Cole (Bruce Greenwood : «Abîmes», «Fusion», «Star Trek 2009») qui est le fil scénaristique de cette histoire au cœur de la jungle, on y retrouve Joe Anderson («Les ruines», «The Crazies 2010», «Le territoire des loups») dans la peau de son fils, Lincoln Cole; ou encore Leslie Hope (on se souvient essentiellement de l'avoir vue dans «24 heures chrono» en tant qu'épouse meurtrie de Jack Bauer). Des comédiens plutôt chevronnés en partance pour une aventure fantastique.

Ayant visionné uniquement le second épisode (réalisé par le talentueux Jaume Collet-Serra: «La maison de cire», «Esther») de cette série précédée d'un résumé de l'épisode pilote, il est donc délicat de se forger une opinion définitive. Si l'on ne peut nier le dynamisme qui ressort de sa vision, il est plus que probable que cela ne peut convaincre les habitués d'un genre tellement galvaudé, d’autant que les effets de peur tentés tombent souvent à plat. En effet, l'ensemble est porté par une musique beaucoup trop présente pour être efficace de Graeme Revell («Calme Blanc», «Pitch Black», «Freddy contre Jason»....) et qui appuie les effets tout en indiquant à nos oreilles qu'un événement flippant va se produire. Du coup on en sourit un peu tellement les effets semblent éculés. Mais il serait injuste de nier que certaines scènes (cela est en grande partie dû à une caméra remuante) font leur petit effet, comme lorsque la mère (Tess Cole) est happée et disparaît dans le sol dans une atmosphère de chaos où notre équipe d'aventuriers semble désemparée par la tournure des événements. Par contre, certains rebondissements relèvent des clichés les plus courants de l'épouvante : la possession par un esprit ou le coup des yeux des poupées qui s'ouvrent.
Pas honteux en soi, ces effets ne fonctionnent pas et tombent le plus souvent à l'eau.

Après avoir inondé les grands écrans du monde entier, la mode du found footage (merci à «Le projet Blair Witch») s'essaie dans le monde des séries à l'occasion de ce «The River». Mais le public américain ne répondra pas présent et la série n'aura au final que huit épisodes.
MCM relève le défi et décide de diffuser à partir du 22 avril 2013 la série pour une première diffusion sur le sol français.
«The River» ne laisse pas vraiment de traces indélébiles dans sa volonté de suivre les traces de ses devanciers en narrant des légendes locales (occidentalisées) et donne l'impression au vu du visionnage de ce second épisode de narrer une légende fantastique par épisode. Reste à savoir si une réponse sera donnée lors du dernier épisode, histoire de ne pas frustrer le téléspectateur qui aura plongé dans les eaux mystérieuses de l'Amazone.

Stéphane Erbisti