Couverture française
Joker | Joker | 2009
Editeur
Date de parution (France)
Pages

128

Couleur ?
Oui
Langue

Français

Joker

Joker

Le Joker rit. Il vient tout juste d'être libéré de l'asile d'Arkham. Pourtant, le célèbre baron du crime est loin d'être euphorique. En son absence, les fripouilles de son petit gang se sont partagé son territoire avant de revendre leur part pour une bouchée de pain. Mais aujourd'hui, le patron est de retour en ville, bien décidé à récupérer ce qui lui appartient. Entraînant dans son sillage le loyal Jonny Frost, la sanglante parade du clown farceur pour la reconquête se met en marche...

L'AVIS :

Les histoires avec le célèbre Joker, Némésis de Batman, sont légion. Apparu en 1940, le clown psychopathe a abordé divers looks au fil du temps mais il reste le méchant préféré des fans du Chevalier Noir de Gotham City. Parmi les œuvres phares le mettant en scène, on citera bien sûr l'excellent "The Dark Knight Returns" de Frank Miller ou le génial "Killing Joke" d'Alan Moore. Deux classiques acclamés, auquel je rajouterai ce "Joker" scénarisé par Brian Azzarello et dessiné d'une main de maître par Lee Bermejo.

Sorti en 2008 chez DC Comic puis en 2009 en France, "Joker" est un petit bijou, d'une noirceur et d'une violence implacable, qui ne peut que ravir les aficionados du personnage au sourire déformé et aux cheveux verts. Le scénario se la joue "film noir", avec un Joker enfin déclaré sain d'esprit par l'asile d'Arkham et qui peut donc sortir librement dans sa ville chérie. Petit problème, durant son internement, sa main-mise sur la ville a été revue à la baisse et tout ce qu'il possédait s'est vu volé par d'autres chefs de gang. Sans un sou, sans territoire, le Joker a perdu de sa superbe. Comme dans les films de mafia, il est redescendu en bas de l'échelle. Sauf que, comme dans les films de mafia, il entend bien gravir à nouveau les échelons et reprendre ce qui lui appartenait, quitte à recourir à la violence !

L'histoire nous propose donc la vengeance du Joker envers les caïds qui l'ont écarté un peu trop vite des affaires. Une histoire qui est vue non par les yeux de ce dernier mais par ceux d'un certain Jonny Frost, petit trafiquant en bas de l'échelle, qui, comme Tony Montana, souhaite lui aussi gravir les échelons et se faire un nom, une réputation. Devenu le chauffeur du Joker, il va suivre ce dernier dans sa quête de vengeance et prendre part à la spirale de violence qui va s'abattre sur les quartiers mal famés de Gotham. Parmi les associés du Joker, on trouve Killer Croc et, bien sûr, la sexy Harley Quinn.

Comme déjà dit, l'histoire se veut "réaliste", digne d'un polar sombre et cruel. Killer Croc est un gros caïd de la pègre, Harley est strip-teaseuse dans un club. Cette approche donne tout son intérêt au récit et amplifie encore plus la gravité des actes de violence. La première personne a subir la vengeance du Joker sera un petit employé dudit club où se produit Harley, qui s'est bien remplit les poches durant l'internement du Joker. Il sera dépecé vivant par ce dernier et la belle Harley ! Une scène qui annonce clairement la couleur des événements qui vont suivre.

Les codes du "film noir" sont parfaitement intégrés à l'histoire, avec braquage de banque, casse, scène d'intimidation, investissement de l'argent volé auprès du Pingouin et j'en passe. Le tout sous le regard de Jonny Frost, à qui le Joker accorde toute sa confiance.

Et l'ennemi principal du Joker dans tout ça, qui est-il ? La réponse qui semble s'imposer est bien sûr Batman, sauf qu'ici, c'est Harvey Dent qui est choisit ! Double-Face règne en effet sur Gotham depuis l'absence du Joker, ce qui ne plaît pas vraiment à ce dernier. On aura également l'apparition du Sphynx. La rivalité Joker / Double-Face va les entraîner dans une guerre totale, qui verra alors un événement inattendu se produire : face à la folie furieuse du Joker, Double-Face n'a pas d'autre option que celle de demander l'aide de... Batman ! Le Chevalier Noir n'apparaîtra que dans les dernières pages de ce récit riche en émotion et rebondissement.

Franchement, l'approche du scénariste Brian Azzarello s'avère plus que payante pour moi et l'histoire, bien que classique, s'en trouve réhaussée de façon majeure. Elle est de plus absolument sublimée par le dessin de Lee Bermejo, qui joue sur deux tableaux : des cases façon "comic" et d'autres façon "réaliste" qui sont toutes d'admirables œuvres d'art, un vrai plaisir pour les yeux ! Son dessin, les couleurs choisies font de cet album une pure merveille picturale !

Un must à lire absolument !

Note
5
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Stéphane Erbisti