Affiche française
NO REASON | NO REASON | 2010
Affiche originale
NO REASON | NO REASON | 2010
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No reason

No reason

Dans une vie confortable, alors que la planification de déménager est en route, la jeune mère Jennifer et son fils vivront une journée peu ordinaire. Tout commence avec une étrange visite de son ex voisin et de son facteur qui a un besoin urgent. Plus tard, rentrée à la maison de l'épicerie, Jennifer reçoit une lettre mystérieuse. La livraison fatidique contient un poème macabre envoyé par un autre occupant de son immeuble, ainsi que quelques photos de sexe compromettantes entre son mari et la baby-sitter disparue. Pour se remettre du choc initial de ces nouvelles inquiétantes, elle décide de prendre un bain, et tombe rapidement endormie dans la baignoire. Quand elle se réveille, elle se retrouve dans un monde surréaliste, traquée par un mystérieux homme masqué qui promet de mener Jennifer sur la bonne voie vers la lumière blanche sacrée. L'histoire se poursuit comme un conte de la torture physique et mentale...

NO REASON | NO REASON | 2010

Olaf Ittenbach est considéré comme le grand maître du gore allemand. Surtout connu pour la déviance de ses trois premiers films "Black Past", "Burning Moon" et surtout "Premutos", l'adorateur du gore potache se fait connaître grâce à la générosité de ses séquences gore excessives et provocatrices. Le genre de gros films gore qui tachent tous les écrans et devenus incontournables pour les amateurs de bonnes barbaques à l'ancienne. Mais évoluant petit à petit, Ittenbach tente d'améliorer l'écriture de ses films en y ajoutant un développement scénaristique souvent trop maladroit tout en restant dans le déversement de tripailles pour ses fans. C'est d'ailleurs la seule raison pour laquelle on aime les films du "goreux" : ses nombreuses éclaboussures et charcutages de chair humaine.

Devenu un spécialiste des effets spéciaux, il continue ses réalisations plus ou moins réussies: "Riverplay", "Beyond the limits", "Chain Reaction", "Garden of Love" etc. "No Reason" est sûrement son dernier film regardable car les décevants "Legend of Hell" et "Savage Love" le laissent sur le podium de ses meilleurs films récents avec le "tarantinesque" et ultra-violent "Dard Divorce". Abordant cette fois-ci une histoire plus profonde et plus symbolique, Olaf Ittenbach rate encore et toujours la scénarisation de son oeuvre.

Le problème avec le cinéaste, c'est qu'il tente à chaque fois de construire une histoire solide et convaincante, mais l'amateurisme des acteurs et de la réalisation n'aboutissent jamais à un résultat convenable. Pourquoi continuer dans ce genre de tentative sachant que les fans le suivent seulement pour les boyaux arrachés qu'il déchiquette sans timidité dans ses films ?
Le personnage principal, Jennifer, mère d'un enfant ignorant sûrement sa présence dans un film gore, se retrouve confrontée à un voyage surnaturel guidé par un homme au masque fortement ridicule de Cthulhu. Celui-ci lui expliquera les étapes à franchir toutes rattachées à une couleur appartenant à un symbole précis et censées la conduire à la couleur blanche représentant la pureté.

Voici le genre de concept qui ne fait que très peu de succès dans un film au budget sacrément limité, le maître allemand tente d'installer une atmosphère dramatique dans son film au beau milieu d'atrocités parfois très brutales, surtout dans la première étape (liée à la couleur rouge) où la jeune femme se réveille complètement nue au milieu de morceaux de membres et troncs découpés avant d'être forcée à visionner des cassettes dévoilant plusieurs tortures gore de son entourage. Au niveau des FX gore, c'est très convenable (sauf ce moment où une "scalpation" laisse directement apparaître le cerveau sans la présence d'une boîte crânienne), mais au niveau quantité on s'attendait à plus de générosité venant du grand Ittenbach qui avait pourtant l'habitude de laisser traîner les images gore afin de nous permettre de profiter visuellement de la barbaque lâchée à l'écran. Ici, c'est réalisé de manière très rapide et les séquences gore sont très vite expédiées. Bien qu'elles soient nombreuses, elles laisseront parfois une sensation d'inachevé.

La meilleure scène reste probablement l'ouverture de l'étape liée à la couleur verte, montrant une salle remplie de pratiquants fétichistes du sadomasochisme allant jusqu'à la mutilation à en faire éclabousser le sang. Probablement et ironiquement la représentation d'images imaginées par l'Homme banal fermé à toute déviance sexuelle. En tout cas, cela permet d'offrir quelques bonnes giclures de sang savoureuses dans un décor SM entraîné par une musique ambiante. Quant à l'étape liée à la couleur bleue, rien de très exceptionnel si ce n'est que l'ambiance proche de celle de "Hellraiser" qui laisse apparaître diverses créatures plus ou moins maquillées se faisant ensuite charcuter gratuitement à la hache par notre mère en pleine recherche de son enfant.

Comme on peut s'y attendre, "No Reason" contient de nombreuses scènes très gore (peut-être pas autant que "Dard Divorce") mais son développement scénaristique gâche tout le plaisir d'une bonne série B putassière. Le film tente trop de jouer la carte du choc psychologique plutôt que celle qui a toujours fait le grand succès d'Olaf Ittenbach : le gore. Certains pourront profiter de la bonne dose de sang versé dans le film et d'autres régaleront leur yeux avec la nudité constante de Jennifer. Il n'y a rien de spécial à retirer de ce métrage à l'ambiance travaillée mais à l'éclairage affreusement mal choisi. Sans parler de plusieurs effets de montages infernaux rendant certaines images épileptiques insupportables à regarder.

La fin laissera également sur la faim et tournera plus sur le drame qu'autre chose, ce qui est bien dommage quand on est habitué à rechercher la moindre goutte de sang devant un film d'Ittenbach. La tentative d'écrire une vraie histoire dramatique pour intensifier la douleur psychologique de Jennifer est certes une bonne intention, mais les fans préféreront cent fois la recette à l'ancienne de l'histoire digne d'une série Z bourrée de moments improbables, de personnages amateurs et de meurtres et charcutages en tous genres avec une forte quantité de gore, de boucherie et de mutilation. C'est la raison pour laquelle "Premutos" et compagnie restent encore et toujours les meilleurs films de la filmographie du réalisateur. Un bon divertissement cependant pour les amateurs du genre potache aux tortures radicales et sans ménagement, mais pour la douleur et le choc psychologique on repassera...

NO REASON | NO REASON | 2010
NO REASON | NO REASON | 2010
NO REASON | NO REASON | 2010
Note
3
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Nicolas Beaudeux