Affiche française
MISERY | MISERY | 1990
Affiche originale
MISERY | MISERY | 1990
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Misery

Misery

Lorsque Paul Sheldon, un écrivain à succès, se réveille a moitié paralysé après un terrible accident de voiture, ce n’est pas, comme il pourrait le penser, dans un lit d’hôpital qu’il se trouve, mais chez Annie Wilkes, une femme qui se dit être sa plus grande admiratrice. Très vite celle-ci manifeste un caractère pour le moins inquiétant…

MISERY | MISERY | 1990

Adapté d’un des ouvrages de Stephen King, "Misery", sorti en 1991, est encore considéré aujourd’hui comme une des meilleures adaptations cinématographiques du maître de l’épouvante. Réalisé par Rob Reiner, le film reçut à l’époque l’Oscar du meilleur rôle féminin grâce à la performance de Kathy Bates incarnant une Annie Wilkes des plus inquiétantes.

Transposer l’univers de Stephen King au cinéma n’est pas toujours chose aisée, d’autant plus quand l’histoire entière se déroule dans une simple chambre, et avec en tout et pour tout seulement deux protagonistes. Pour ces raisons, tout en essayant de rester un maximum fidèle à l’œuvre originale, Rob Reiner a choisi d’adopter un point de vue extérieur à l’histoire. C’est ainsi que nous avons l’occasion de suivre le sheriff et sa femme mener leurs enquêtes, de faire connaissance avec la manager de Paul Sheldon et de sortir occasionnellement de la maison pour se rendre compte de la situation. L’ouvrage ayant un côté fortement psychologique et introspectif, on pourrait regretter que les pensées de l’auteur malheureux (souvent hilarantes) qui forment une bonne partie du livre ne nous soient pas transmises, mais la performance de James Caan, toute en subtilité, permet de saisir toute l’absurdité et l'effroi de la situation. Si l’histoire est donc fidèle au livre, c’est en conséquence moins à un huis clos qu’à un thriller que nous avons affaire.

Une fois évoqués ces différents éléments, nous pouvons nous concentrer sur le principal : l’histoire aussi simple qu’efficace ! Quand Paul Sheldon se réveille, encore vaseux sous l’effet des différentes drogues qui lui ont été administrées contre la douleur, car en effet le malheureux est dans un assez piteux état, il se rend bien vite compte (et nous avec lui) qu’il est dans un sacré pétrin ! Comment se fait-il qu’il ne soit pas à l’hôpital ? Pourquoi le téléphone ne fonctionne-t-il pas ? Par ailleurs, non seulement celui-ci est complément paralysé, mais Annie Wilkes, l’infirmière qui dit l’avoir "sauvé" et qui prétend être sa plus grande admiratrice, manifeste rapidement un caractère instable et psychotique, c’est pourtant le seul lien qui le relie au monde extérieur... D’autre part, avant son accident, Paul Sheldon souhaitait rompre avec son image d’auteur populaire, il décide donc de mettre fin à sa saga "Misery", série de romans à l’eau de rose aux vues plus mercantilistes que littéraires. Il consacre alors tout son temps et son énergie sur un nouvel ouvrage qui lui apporterait la reconnaissance de son talent d’écrivain. Mais tout cela, c’était bien sûr sans compter sur sa plus grande admiratrice, qui, dépitée de voir "Misery", son héroïne adorée mourir, décide de brûler sous ses yeux, le seul exemplaire de son nouveau chef d’œuvre ! Mieux, elle contraint ce dernier complètement infirme à réécrire une suite à la fameuse saga !

L’histoire sous-tend donc une vraie réflexion sur la dépendance, la schizophrénie et surtout le rapport idole/fan : quand la folie, l’irrationnel prend-il le pas sur l’admiration ou l’idolâtrie ? On connaît ainsi de nombreux artistes se faire littéralement harceler par des déséquilibrés, certains comme John Lennon n’en n’ont pas réchappé, les revers de la célébrité sont ainsi parfois plus incongrus et inquiétants qu’on ne pourrait l’imaginer …

Bien que dénué de tout élément fantastique, on rentre assez rapidement dans la dimension horrifique du film, des lors qu’il est clair que Paul Sheldon est prisonnier de sa geôlière. La terreur est un sentiment qui naît de deux éléments : l’imprévisibilité et l’irrationalité. Avec Annie Wilkes ces deux ingrédients sont au rendez-vous et on se demande à tout moment quand l’infirmière va s’en prendre a notre pauvre écrivain. Le climat d’insécurité est permanent, et si par moments la tension se relâche, c’est pour mieux passer à la torture suivante. Les supplices sont d’ailleurs plutôt gratinés : ça sera ainsi l’occasion de faire connaissance avec le "coup du sabot", je n’en dis pas plus ! Malgré tout le film ne plonge à aucun moment dans l’insoutenable ou le suffoquant, notamment grâce à des petites touches d’humour savamment distillées, qui naissent de situations complètement absurdes et parfois à la limite du grotesque. Là encore, rendons hommage à James Caan et Kathy Bates.

Pour résumer, on peut dire que "Misery" est une très bonne adaptation du roman de Stephen King, sans doute même l’une des meilleurs. Le réalisateur, par des partis pris intelligents, arrive à insuffler une tension qui monte crescendo. Il faut également souligner l’excellente interprétation des deux principaux protagonistes, qui contribue à faire de ce film un thriller d’une excellente facture.

MISERY | MISERY | 1990
MISERY | MISERY | 1990
MISERY | MISERY | 1990
Note
5
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