Affiche française
NO ONE LIVES | NO ONE LIVES | 2012
Affiche originale
NO ONE LIVES | NO ONE LIVES | 2012
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No one lives

No one lives

Après avoir séquestré un jeune couple, un gang de criminels se retrouve dans un beau merdier. En effet, alors que la jeune femme se retrouve tuée, l’homme se libère et décide de se venger de ses ravisseurs. Très vite, nos malfrats se rendent compte que celui qu’ils avaient ligoté dans leur vieux hangar vient de se transformer en un terrible tueur sanguinaire aux méthodes savamment réfléchies, ce dernier usant de pièges et d’armes perfectionnées pour venir à bout de sa lutte vengeresse. Le massacre peut commencer…

NO ONE LIVES | NO ONE LIVES | 2012

Attention, cette critique contient un spoiler qui sera identifié par des balises « [début du spoiler] » et « [fin du spoiler] ».

Après nous avoir livré le très violent et sanglant "versus", le sympathique "Azumi" et le très récompensé "midnight meat train", le réalisateur japonais Ryuhei Kitamura revient une seconde fois en territoire nord-américain pour donner naissance à "no one lives", une production Pathé et WWE Studios (vous savez, ces studios qui mêlent cinéma et stars de catch d’où étaient sortis notamment des "see no evil" avec Kane, "le roi scorpion", "bienvenue dans la jungle" et "fast and furious 5", tous trois avec The Rock, ou encore ici "no one lives" avec Brodus Clay).

DTV en France (le film sortit au cinéma dans certains pays), "no one lives" aguichait les amateurs de films d’horreur en annonçant fièrement le nom de son réalisateur (beaucoup se souviennent de la double récompense, Prix du Public et Prix du Jury SyFy, au festival de Gérardmer et aux très bonnes critiques qu’avait reçues "midnight meat train", adaptation éponyme d’une nouvelle de Clive Barker) mais cherchait également à attirer les acheteurs en vendant sur sa jaquette de dvd le côté saignant et gore de l’entreprise (« œuvre viscérale et ultra gore » peut-on lire sur le verso de la jaquette dvd). Un film qui, de par ces deux manières d’appâter son public, fit forcément parler de lui lors de sa sortie dans les bacs.

Pourtant, force est de constater que nous ne sommes pas ici en face de la « tuerie » annoncée. Certes le film contient son petit lot de scènes sanguinolentes et nous livre une bonne dose d’ultraviolence également mais nous pouvons toutefois regretter effectivement la quasi-absence de ce petit grain de folie que nous aimons tant parfois chez Kitamura, tout comme ce manque d’originalité dans les meurtres perpétrés tout au long du film (oui c’est saignant mais les meurtres sont souvent rapidement expédiés et sont loin de tous déverser dans des excès d’hémoglobine ou dans le craspec).

"No one lives" pourrait s’identifier dans diverses catégories du cinéma fantastique. Dans le « rape and revenge » bien-entendu (avec cette histoire de vengeance d’un homme après la mort de sa femme) mais également dans le « home invasion » (avec notre bande de voyous pris au piège dans leur repère), la touche très « survival » du film de Kitamura étant clairement mise en avant ici.
Bref, le genre de film qui se laisse habituellement regarder sans trop faire fonctionner sa cervelle, les motivations et les agissements du ou des tortionnaire(s)/vengeur(s) suffisant à remplir un cahier des charges bien souvent réduit pour ce genre de production.

A ce niveau-là, il faut bien reconnaître que "no one lives" se suit sans réel déplaisir. Rythmé durant ses 75 minutes, le film de Kitamura évite les écueils scénaristiques que sont bien souvent entre autres les dialogues longs et pompeux ou encore les scènes de sexe à rallonge (nous aurons cependant droit aux sempiternelles poitrines dénudées à deux reprises mais soyons clairs : la première scène est vite expédiée et la seconde donnera lieu à l’une des deux plus mémorables séquences du film donc on prend !) qui n’apportent habituellement aucun réel intérêt si ce n’est nous éloigner de l’ambiance oppressante recherchée et faire durer le film pour atteindre les fameuses 90 minutes…
Action à tout va, meurtres suffisamment nombreux et éparpillés dans notre histoire, tueur au profil atypique et ambiance pesante (les couleurs sombres et l’isolement créé par cet environnement y contribuent pour beaucoup) : nous voici devant un long-métrage que l’on aurait presque pu assimiler à un slasher (le tueur n’ayant pas de masque et ne sévissant pas qu’à l’arme blanche, il est donc exclu de cette catégorie filmique) et durant lequel on se surprend, en haleine, à attendre impatiemment la prochaine victime.

Car notre tueur, interprété par un Luke Evans en grande forme ("Dracula untold", "le choc des titans" version 2010, "les immortels" ou encore les deux derniers opus de la saga du Hobbit), ne fait clairement pas dans la dentelle. Comme cela a déjà été vu auparavant dans d’autres films, la proie devient le prédateur et vice-versa, mais alors quel prédateur !
Pièges meurtriers, tortures et meurtres sanguinaires (headshots, broyage de corps, corps entièrement vidé…) : le sang gicle et les boyaux se déversent. Certes, le film aurait pu être plus saignant encore (certains meurtres sont hors champs) et les meurtres parfois plus inventifs mais qu’importe : notre tueur n’est pas un Bambi et montre une violence implacable envers ses ravisseurs.

Cela ne veut toutefois pas dire pour autant que "no one lives" est exempt de défauts dans son scénario, ce dernier faisant la part belle parfois à la facilité, ne prenant pas trop de risque dans les scènes de meurtres (un manque d’originalité comme dit avant) et exagérant certaines scènes pour donner dans le spectaculaire (en témoigne cette scène où notre tueur a vidé le corps de l’une de ses victimes pour s’y cacher ou encore le nombre de pièges installés autour de la maison en très peu de temps...).

Le casting n’est certes pas mauvais mais le stéréotypage est bien à l’honneur ici avec une bande de criminels ressemblant énormément à ce que l’on voit trop souvent à la télé : le vilain chef qui recadre ses brebis, le mec brutal qui cherche toujours les emmerdes, le petit jeune en apprentissage qui chiale au moindre problème ou encore le gros dur un peu à l’écart auprès de qui on n’a pas trop envie de se frotter. Bref, du déjà-vu, même si le jeu des acteurs n’est pas trop mauvais en soi (nous n’éviterons cependant les habituelles prises de têtes entre certains et la grossièreté des dialogues heureusement courts).

Là où nous aurions peut-être préféré une amélioration, c’est dans le profil du tueur, dans le traitement de ce personnage pourtant original et tranchant radicalement avec ce que l’on voit habituellement dans ce genre de film.
[début du spoiler]
En effet, nous comprenons au fil de l’histoire que nous baignons en plein Syndrome de Stockholm, notre tueur réussissant à faire tomber amoureuses certaines de ses victimes, sauf peut-être cette fameuse Emma qu’il avait capturé mais qui ne semble pas encore totalement victime de ce syndrome si particulier. En découle alors une relation très étrange entre les deux personnes mais qui malheureusement ne s’avère pas suffisamment poussée. Nous aurions peut-être aimé en savoir un peu plus sur le passé des deux personnes ou encore sur cette habitude qu’a prise notre tueur/kidnappeur d’implanter une puce pour suivre à la trace ses victimes qu’il souhaite garder auprès de lui… De réelles motivations de notre tueur que nous aurions peut-être souhaité connaître un peu mieux.
[fin du spoiler]

Un résumé alléchant (la proie qui devient prédateur et entre dans un rape and revenge a de quoi faire saliver bien des amateurs de films d’horreur), un réalisateur ayant déjà livré quelques très bonnes choses ("midnight meat train", "versus"…), du saignant et de l’ultraviolence promis dans la promo du film : le "no one lives" de Ryuhei Kitamura avait de quoi nous aguicher sur le papier.
Hé bien, même si nous pourrons reprocher certaines facilités dans le scénario, des personnages un brin stéréotypés et surtout un personnage central pas suffisamment développé, il faut bien reconnaître que ce "no one lives" est distrayant et remplit probablement son cahier des charges, même si nous n’avons pas là la pépite annoncée mais juste un bon petit survival, rythmé et violent, sous forme de rape and revenge.

NO ONE LIVES | NO ONE LIVES | 2012
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Note
4
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David Maurice