Affiche française
PERSEVERATION | PERSEVERATION | 2012
Affiche originale
PERSEVERATION | PERSEVERATION | 2012
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Perseveration

Perseveration

Un enfant séquestré, torturé, battu et déshumanisé tout au long de sa vie, fini par ressentir des pulsions meurtrières dès sa maturité et n'hésitera pas à infliger à ses victimes, les pires tortures qui soient au nom de sa religion imposée...

PERSEVERATION | PERSEVERATION | 2012

Adam Sotelo est un réalisateur totalement inconnu et fait son entrée en matière avec ce nouveau film extrême "Perseveration". Après avoir fait attendre longuement la sortie de son film, on ne peut pas dire que sa qualité de vente était un gain de valeur envers sa personne. En effet, après avoir refroidi un bon nombre d'amateurs de cinéma indépendant (en n'envoyant pas les dvd achetés à cause d'un prix de frais de port trop élevé à son goût), le seul moyen de se ré-hausser dans la communauté était au moins de fournir un film à la hauteur de son mini-buzz suite à une bande d'annonce gorissime et son annonce ci-contre: "Mon principal objectif pour ce film est d’atteindre un aspect théâtral et de donner quelque chose de nouveau pour les fans d’horreur. Je repousse les limites de la censure du cinéma et je teste votre volonté ainsi que vos propres mœurs à regarder un film extrême. Non seulement nous allons nous battre pour les films d’horreur, mais aussi pour les films interdits partout dans le monde… Ne laissez pas les gens décider de CE QUI EST ART OU PAS."

Il n'avait pas droit à l'erreur après une tentative d'approche aussi brute. Donc, au final, "Perseveration" tient-il ses promesses ? Oui !

Démarrant son film avec une césarienne plutôt trash, réaliste et brutale, Adam Sotelo nous plonge directement dans le bain et remonte dès les premières minutes, l'enthousiasme de son public. Ensuite voilà que le film utilise la division en trois chapitres non titrés. Ce seront les deux premiers qui feront la qualité du film car en terme de final bâclé, on n'en avait pas vu depuis longtemps. Démarrage avec cette première partie fortement malsaine et rappelant parfois "Martyrs" et touchant légèrement à "A Serbian Film". Violente donc ! Avec un travail d'ambiance religieuse sacrément glauque, les séquences offrent un enchaînement de sévices corporelles sur un enfant. Sotelo n'y va pas de main morte et n'hésite pas à se faire un malin plaisir pour choquer et déranger son spectateur. L'image net, la superbe musique et le bon effet de montage rendent cet ensemble très convaincant et jouent souvent la carte de l'esthétique pour donner plus de richesse dans ce long-métrage à budget très réduit. Mais les maladresses se feront ressentir lors de certaines images mal tournées et nous permettront d'observer la retenu d'un geste voulu rapide et brutal.
Mais quand on se sent envahi par cette atmosphère étrangement perturbante, on ne peux qu' apprécier le spectacle livré par un réalisateur à moitié honnête prenant le risque de mettre la barre haute pour être sûr d'attirer le regard du public.

Toutefois, c'est pendant la deuxième partie, que les choses sérieuses commencent. Voilà que l'enfant torturé a atteint la majorité après la mise à mort de son bourreau, ayant gardé ses croyances imposées par des innombrables actes immorales et devenant un tueur en série sans réelle motivation de torturer des victimes inconnues à son tour. On ne pourra pas s'empêcher de penser à l'excellent slasher "The Orphan Killer" au vu des mises à mort fortement sanglantes tout en gardant cette même ambiance cauchemardesque, les décors crasseux et la netteté d'une image soignée. Par ailleurs, une scène hallucinatoire se rapprochera un peu plus de "Lord of Salem" et "d'Inner Depravity", accentuant le climat froid et morbide avec des images démoniaques un peu plus expérimentales.

Depuis le début, l'avis se fait de plus en plus positif vis-à-vis de ce film quasi-muet s'avérant à première vue à la hauteur de nos attentes. Une violence particulièrement poussée, une ambiance horrifique bien prenante, des scènes gores aussi convaincantes qu'explicites et un jeu d'acteur assez satisfaisant. Un petit mélange de films montrant la passion d'Adam Sotelo pour l'horreur, comme une rencontre entre "Cross Bearer" d'Adam Ahlbrandt et "Fetus" de Brian Paulin. Même si certains meurtres manquent de crédibilité (on retiendra l'affreuse et mauvaise scène des enchaînements des coups de massue sur une femme où l’on voit parfaitement le trucage et la retenu des gestes faisant perdre toute crédibilité), ça n'empêchera pas que "Perseveration" soit un film très sadique, immoral, pervers et cruel.

Aucune réelle longueur, vous serez captivé du début à la fin par cette ambiance cauchemardesque, un exercice de style très réussi, une perversion poussée à son paroxysme et une accumulation de violence dérangeante même si l'aspect du tueur peut parfois sembler plus amusant qu'effrayant. (Comme si le psychopate de "The Orphan Killer" avait fait passer son masque dans la machine à laver avant de l'offrir à son prochain.) Toutefois, on notera cette troisième partie beaucoup trop penchée sur le mauvais torture-porn accumulant la violence barbare mais se cassant la gueule avec un mauvais montage et des mauvaises accélérations qui effacera tout réalisme voulu lors des scènes de tortures et de mise à mort.

Sans compter le final vite expédié, absurde, raté et semblable à celui de "Snuff 102". Mais dans l'ensemble "Perseveration" reste un film dramatico-trash et méchamment malsain servi comme un bon cocktail de gore s'écartant légèrement des autres films indépendants au budget restreint. On pardonnera bien plus les maladresses que le service de vente d'Adam Sotelo et on espère qu'il s'améliorera dans les deux sens si il projette de réaliser d'autres long-métrages à l'avenir. Car malgré tout, l'efficacité est là. Ce film extrême d'1h15 vous plonge au coeur de l'horreur gratuite, simpliste (ne vous attendez pas à savoir comment le tueur arrive à attraper ses victimes) mais convaincantes et captivantes.

Le petit film trash idéal pour un public peu exigeant.

PERSEVERATION | PERSEVERATION | 2012
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PERSEVERATION | PERSEVERATION | 2012
Note
4
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Nicolas Beaudeux