Affiche française
SKINLESS | SKINLESS | 2013
Affiche originale
SKINLESS | SKINLESS | 2013
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Skinless

Skinless

Afin de combattre les mélanomes et autres cancers de la peau, un médecin décide d'essayer un traitement radical...

SKINLESS | SKINLESS | 2013

L'AVIS :

Après une série de films à micro-budget et à la qualité discutable tel que "Zombie A-hole", "The Puppet monster massacre" et "Bath Salt zombies", Dustin Mills réalisateur indépendant connu pour "Her name was torment", "Kill that bitch" et "Snuffet", a dans sa filmographie une petite perle générée avec le coeur. "Skinless" (connu aussi sous le nom de "Ballad of Skinless Pete") est un des rares films gore à écarter le choix de festival d'éclaboussure pour laisser place à une histoire purement émotionnelle.

Croisement entre "Thanatomorphose" et "La Mouche", façonné avec seulement 2000 $ de budget, ce petit long-métrage réussit à ne pas tomber dans la surenchère facile et accomplit son devoir de transmettre les émotions recherchées à travers un mélodrame. Voici ici l'histoire d'un oncologue doté d'un cancer de la peau n'arrivant pas à obtenir le financement de ses recherches et qui créé une espèce de ver capable de produire un enzyme destructeur qu'il décide de s'injecter lui-même sans connaissance de cause.

Après un résultat à première vue satisfaisant, c'est l'apparition des effets secondaires qui va plonger Pete dans une auto-destruction organique. Mais si le gore est souvent présent dans ce film, il ne reste qu'au second plan, car le médecin entretient une relation non réciproque avec sa chère Alice et sa santé mentale va se désagréger au fur et à mesure que les tissus musculaires de Pete soient mis en évidence.

Son aspect monstrueux et sa folie meurtrière n'empêchera pas cependant de conserver le lien qu'il entretient avec Alice, au lieu du gros film bis tant attendu, nous nous retrouvons devant une tragédie qui, malgré les défauts liés à l'amateurisme, fonctionne à merveille. L'handicap de Dustin Mills pour la réalisation de "Skinless" n'a aucunement fait obstacle à l'intelligence du traitement de son oeuvre. L'attachement éprouvé à l'égard de ce personnage qui perd sa peau fait toute la puissance de ce film minimaliste et on reste satisfait de voir que malgré ces défauts évidents, cette pépite figure dans la liste des vrais bons films gore indépendants.

La beauté est aussi dû à cet éclairage particulier où les projecteurs volontairement visibles à l'écran offrent un contre-jour qui magnifie l'ambiance sentimentale de l'histoire.

Cet homme au visage écorché assez similaire au masque de "Headless" devient une figure de docilité du cinéma gore potache et la volonté du réalisateur d'installer une intrigue cohérente et ô combien attachante ne pourra que combler le manque de fraîcheur et de singularité de nombreux divertissements ultra-gore sans réelle profondeur.

Ici, on ne peut qu'applaudir le travail fourni d'un réalisateur qui jusqu'à présent ne m'a jamais impressionné et souvent déçu. Ses efforts ont permis d'obtenir un résultat honorable. Que ce soit dans son aspect visuel, l'engagement de ses acteurs, la qualité des effets gore visqueux, l'écriture des dialogues prenants, la bande sonore parfaitement adaptée aux situations ou ce final si émouvant, "Skinless" prouve qu'avec quelques bouts de ficelles et beaucoup d'investissement et de maturité, on peut arriver à faire d'un film gore indépendant un authentique drame bouleversant.

On retiendra cependant quelques scènes cheap légèrement fauchées qui rappellent toutefois ces anciens p'tits films de monstres dans années 80. Mais les amateurs de splatters se régaleront également devant les nombreuses séquences sanglantes et abjectes qui tâcheront leur écran comme ils l'attendent.
Pour une fois, Dustin Mills livre un film d'exception et se surpasse autant sur l'écriture que sur la direction d'acteurs et de camera.
Les cinéphiles avides de films gore indépendants ont ici un petit objet incontournable réalisé avec amour et sincérité.

SKINLESS | SKINLESS | 2013
SKINLESS | SKINLESS | 2013
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Note
4
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Nicolas Beaudeux