Spasms
Spasms
Lors d'un voyage en Micronésie, le riche homme d'affaires Jason Kincaid a été mordu par un serpent géant mais il a survécu à cette morsure. Depuis, il semble entretenir un lien psychique avec le reptile, pouvant voir à distance ses attaques. Ne supportant plus cette relation psychique, il envoie ses hommes capturer le serpent afin de le ramener à San Diego, où l'animal pourra être étudié par le docteur Tom Brasilian. Mais c'est sans compter sur le leader d'une secte adoratrice du serpent géant, qui a engagé un dénommé Walter Crowley afin de le récupérer avant Kincaid. Arrivé à bon port dans le laboratoire de Brasilian, le serpent parvient à s'échapper après une tentative ratée de récupération par Crowley...
L'AVIS :
William Fruet est un artisan du cinéma Bis né au Canada. Il est principalement connu des fans pour son "Week-end Sauvage" en 1976 mais aussi pour "L'exterminateur" en 1979, "Le Cri des Ténèbres" en 1980, "Trapped" en 1982, "Macabre Party" en 1986 ou bien encore "Insect!" en 1987. Il a ensuite enchaîné la réalisation de nombreux épisodes de séries-télévisées. Autre film assez connu de William Fruet de part le visuel de sa jaquette vidéo et sa sélection au festival d'Avoriaz en 1984, "Spasms", mis en scène en 1983 et qui offre à Oliver Reed le rôle d'un millionnaire connecté psychiquement à un serpent géant dont la morsure létale fait gonfler jusqu'à l'explosion ceux qui ont eut le malheur de se faire attaquer.
Sur le papier, ça envoie du lourd. La tagline "après sa morsure, vous criez, vous gonflez, vous explosez" aussi. Deux ans avant, David Cronenberg avait utilisé le même principe dans son "Scanners" (1981) et on a toujours en mémoire la spectaculaire explosion de tête perpétrée par Michael Ironside au début du film. Malheureusement, William Fruet n'a pas eu le budget de Cronenberg et Spasms n'offrira jamais de telles séquences à son public. On aura à deux ou trois reprises la vision d'un bras ou d'une tête qui gonflent et se déforment littéralement, c'est vrai, dont celle d'Al Waxman pour ce qui est la meilleure scène du film et la plus impressionnante, mais ça n'ira jamais jusqu'à l'explosion tant attendue. Dommage. Il en va de même pour notre serpent géant, qui, par manque de moyen financier sûrement, restera invisible à l'écran durant plus des trois quarts du film, pour finalement apparaître un petit peu lors des vingt dernière minutes, celles qui donnent enfin son intérêt à "Spasms" et proposent des scènes sympathiques, comme l'agression de deux femmes par le reptile dans un appartement, dont l'une est nue sous sa douche (quota "nichons" OK...).
La majorité du temps, on suit les déplacements du serpent à travers ses propres yeux, en caméra subjective donc, avec une image devenant bleutée et un peu déformée. Il faudra quasiment attendre la scène finale pour qu'il montre enfin à l'écran sa gueule béante et honnêtement, elle est très réussie, ce qui fait qu'on regrette encore plus son absence dans tout ce qui a précédé. Mais pas de quoi se relever la nuit en tout cas et c'est plus la déception qui pointe le bout de son nez ici. Oliver Reed assure le minimum syndical mais s'en sort assez bien en fin de compte, nettement mieux que Peter Fonda, qui trouve ici un rôle insignifiant et qui, au final, ne sert pas à grand chose.
Il en va de même pour de nombreux éléments du récit d'ailleurs, comme cette secte adoratrice du serpent, dont on ne saura rien et qui disparaît du scénario comme elle est apparue. On aurait aimé en apprendre plus sur son mystérieux leader mais non, ça passe à la trappe. Le plus intéressant reste la connexion psychique établie entre Oliver Reed et le serpent, ce qui permet au héros de localiser l'animal, de le suivre dans ses méfaits et de le retrouver. Pas vraiment passionnant, nanti d'un rythme assez mollasson et manquant cruellement de scènes spectaculaires, promises pourtant par les affiches et les slogans, Spasms se laisse tranquillement regarder sans provoquer un grand enthousiasme général.