Affiche française
BUTCHER | HATCHET | 2006
Affiche originale
BUTCHER | HATCHET | 2006
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Genre
Couleur ?
oui
Musique de

Butcher

Hatchet

Ben et son pote Marcus décident de participer à une excursion nocturne dans les bayous de la Nouvelle-Orléans, supposés hantés. D’autres touristes prennent part à l’aventure, dont un couple de retraités, un soi-disant réalisateur venu avec ses deux bimbos et la discrète Marybeth. Tout ce petit monde est emmené par un guide touristique qui tente de les effrayer avec des histoires de fantômes jusqu’à ce que l’embarcation raccroche un rocher. L’excursion semble bien compromise, surtout que nos touristes viennent de débarquer sur le territoire de Victor Crowley, un être monstrueux qui alimente bien des légendes. Malheureusement pour eux, les légendes sont parfois bien réelles…

BUTCHER | HATCHET | 2006

Que voici un film fort sympathique ! Adam Green a été élevé aux classiques des années 80 et leur voue une admiration sans borne, cela se voit clairement dans son film. Hommage aux slashers movies, "Hatchet", que le distributeur français a jugé bon de rebaptiser "Butcher" on ne sait pas trop pourquoi (à la rigueur, le titre français aurait été en français justement, on se serait dit pourquoi pas mais là, prendre un titre anglais très explicite vis à vis du film pour mettre un autre titre anglais qui a tout de suite moins de rapport, c’est assez étrange mais bon, passons, ce n’est qu’un petit détail…), est un film certes peu original mais extrêmement généreux et dynamique qui vous fera passer un très bon moment devant votre écran et qui réjouira les amateurs de séquences gores puisque celles-ci sont assez nombreuses, bien jouissives et surtout, réalisées à l’ancienne !

En effet, le but principal d’Adam Green, outre de réaliser un bon film mêlant humour et horreur en utilisant les codes, les situations et les personnages typiques des slashers en poussant encore plus loin la caricature et les stéréotypes, était clairement de faire un film à la 80’s, notamment au niveau des effets spéciaux. En clair, pas d’images de synthèses pour les effets gores mais du faux sang, du latex et des prothèses ! "Old School American Horror" clame l’affiche originale et on n’est pas volé sur la marchandise sur ce point !

Pour réussir son pari, il s’entoure d’un "pro" en la personne de John Carl Buechler, dont le travail sur "Vendredi 13 chapitre 7 : un nouveau défi" avait été passé à la moulinette par les studios. Avec "Butcher", il tient sa revanche et va concocter pour l’occasion des effets assez percutants qui seront pour beaucoup dans le succès du film. Démembrements, décapitations, rotation de tête à 360°, écartèlement de visage en deux par ouverture de la mâchoire (comme King Kong avec le T-Rex, vous voyez le genre ?) et autres joyeux coups de hache sur la majorité du casting vous attendent et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas été avec le dos de la cuillère le John ! Ca gicle, ça découpe, ça saigne à plein régime !

Le responsable de tous ces carnages grand-guignolesques est un certain Victor Crowley, nouveau monstre qui vient agrandir la famille de tueurs fous façon Jason Voorhees. La légende raconte que le petit Victor, né avec une déformation du visage qui le rend hideux, s’est vu pris au piège d’un incendie chez lui, incendie généré accidentellement par une bande de gamins venue le taquiner (hommage au "Carnage" de Tony Maylam). Pour tenter de le sauver, son père essaya de fracasser la porte avec une hache mais il ignorait que son fils se tenait derrière elle, le visage collait contre, et il lui asséna un coup de hache en plein visage qui s’avéra mortel. Le père sombra dans un profond traumatisme. La légende raconte encore que lorsque l’on se promène dans le bayou aux alentours de la maison des Crowley, on peut entendre les cris de Victor appelait son père au secours. Bien sûr, Victor n’est pas mort et il promène son imposante carcasse et son visage digne des mutants de "La Colline à des Yeux 2006" ou de "Détour Mortel" dans le bayou où il trucide tous les visiteurs passant dans le coin pour se venger. Pour l’interpréter, c’est le bien connu Kane Hodder qui s’y colle, cascadeur célèbre pour avoir campé à maintes reprises le personnage de Jason Voorhees justement. Méconnaissable sous son maquillage, le réalisateur Adam Green lui fit un beau cadeau en lui confiant également le rôle du père de Victor dans le flashback nous racontant cette tragédie, où on peut le découvrir sous son vrai visage. Victor Crowley possède tout ce qu’on peut attendre d’un croquemitaine : infatigable, sans pitié, doté d’une grande force physique et increvable. Sûr qu’on devrait le revoir prochainement…

Mais "Butcher", ce n’est pas seulement un film gore. Adam Green a voulu aussi miser sur l’aspect comédie et il s’en sort plutôt bien dans ce domaine, même si on ne rira pas à gorge déployée non plus. Mais certaines répliques font mouches, tout comme quelques situations qui s’avèrent assez amusantes. Le rire provient souvent des personnages eux-mêmes. Les deux bimbos, une blonde et une brune, nous font un vrai festival de réparties cinglantes entre deux visions de leurs nénés et on admettra qu’on se prend souvent à sourire devant le niveau de leur "Q.I.".

La séquence avec Tony ("Candyman") Todd s’avère également assez savoureuse bien qu’anecdotique et le comportement de Marcus, l’ami du héros du film, nous fera aussi bien rigoler, comme lorsqu’il se retrouve perché en haut d’un arbre et qu’il ne veut plus en descendre. Citons également la prestation du guide touristique qui en ajoute dans le grotesque. Bref, Adam Green a fait un bon mélange entre scènes de comédie et scènes sanglantes, pour finir par faire interagir ces deux éléments ensemble vers la fin du film.

On a cité Kane Hodder et Tony Todd, il serait injuste de ne pas citer le troisième larron qu’a réussi à engager Adam Green sur son film, à savoir monsieur Robert ("Freddy Krueger") Englund ! Robert nous gratifie de sa présence dans la séquence d’introduction, une scène excellente qui nous ferait presque croire qu’on va visionner un film d’agressions animales ayant pour vedettes des alligators ! Une entrée en matière particulièrement efficace pour un film qui ne l’est pas moins !
Le reste du casting ne démérite pas non plus et s’avère convaincant, en particulier la belle Tamara Feldman qui semble en savoir plus sur la légende de Victor Crowley que le guide touristique lui-même !

"Butcher" bénéficie au final d’une réalisation dynamique, de personnages stéréotypés amusants, d’un monstre efficace et d’un bon dosage entre comédie et horreur. Le film est vraiment divertissant et s’autorise quelques délires gores bien sentis, ainsi qu’un final assez direct laissant augurer le meilleur pour une suite, d’ailleurs prévue pour 2009. Pour sa seconde réalisation (la première étant une comédie datant de 2000), on peut dire qu’Adam Green a réussi sa mission haut la main et qu’on attend avec impatience ses futurs projets ! Avec un budget d’environ un million de dollars seulement, "Butcher semble en avoir coûté le double et se situe largement au dessus du panier des productions indépendantes. Il ne reste plus qu’à attendre la sortie de "butcher 2 pour savoir si Adam Green va transformer son essai déjà fort concluant !

BUTCHER | HATCHET | 2006
BUTCHER | HATCHET | 2006
BUTCHER | HATCHET | 2006
Note
4
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Stéphane Erbisti