Deliverance - the
Deliverance - the
Vivant avec ses trois enfants et sa mère atteinte d'un cancer, Ebony a bien du mal à joindre les deux bouts. L'assistante sociale passe régulièrement chez elle pour s'assurer que les enfants vont bien et sa relation avec sa mère est parfois tumultueuse. Qui plus est, des événements étranges se produisent dans leur nouvelle maison. Petit à petit, le comportement de son plus jeune fils, André, se met à changer. Il semble parler à un ami imaginaire et a des crises erratiques qui transforment sa personnalité et semblent influer également sur le comportement de son frère et de sa sœur...
L'AVIS :
J'ai pensé durant un bon moment que ce film était une production Jordan Peele. L'histoire de cette famille noire, vivant dans la pauvreté et se trouvant confrontée à une présence insidieuse au sein de leur maison aurait tout à fait eu sa place chez le réalisateur de "Get Out" et "Us". Raté. Sauf que "The Deliverance" est tout de même un film de Lee Daniels, Un réalisateur noir et engagé, qui aime aborder les problèmes familiaux et les conditions de vie difficile de la communauté noire aux Etats-Unis.
Pour "The Deliverance", il a pris pour base un fait divers réel, celui survenu à madame Latoya Ammons, aussi connu sous le nom de Demon House 2011. En 2011 donc, madame Ammons, sa mère, ainsi que ses trois enfants, ont indiqué avec vécu des événements paranormaux dans leur maison. Un cas extrêmement documenté, qui a beaucoup fait parlé de lui aux Etats-Unis, notamment avec le documentaire The demon house de Zak Bagans réalisé en 2019. Ce chasseur de fantômes a acheté la maison pour 35000$ et l'a démoli deux ans plus tard, affirmant qu'il avait détecté quelque chose de très puissant à l'intérieur.
Lee Daniels va donc utiliser ce fait divers pour brosser le portrait désenchanté d'Ebony, interprétée par Andra Day. Sans le sou, impulsive, Ebony tente de lutter contre ses démons intérieurs, à savoir l'alcool entre autres. Quand la colère s'empare d'elle, elle a du mal à se contrôler et ses enfants ont font parfois les frais, ce qui provoque le courroux de sa mère (Glenn Close) et dégrade encore plus les relations familiales.
Le film est donc avant toute chose un drame social, un drame de la misère tel qu'en vive des milliers de famille à travers le monde. Tout comme dans "L'Exorciste" de William Friedkin, référence maîtresse du film de possession, le mal va frapper les enfants pour mettre les parents face à la réalité de leur comportement.
Ici, c'est le jeune André (excellent Anthony B. Jenkins, vraiment flippant parfois rien qu'avec son regard vide et perdu...) qui va être la première victime de forces diaboliques et se voir posséder, avant que la contamination ne s'empare de son grand frère et de sa sœur, de manière tout de même moins démonstrative que dans le Friedkin.
La dernière demi-heure bifurque dans le fantastique pur, avec cette délivrance qui reste un alias d'un exorcisme et qui, malheureusement, ne tire pas le film vers le haut et ne se montre pas vraiment à la hauteur de tout ce qui a été fait auparavant dans le genre. Reste une chronique sociétale intéressante, un casting plutôt bon, mais rien qui ne sorte de l'ordinaire ou du non vu au niveau des éléments de possession eux-mêmes.