Don't kill it
Don't kill it
Jebediah Woodley, un chasseur de démons, se rend dans une petite bourgade du Mississippi où sévit une entité maléfique capable de se transporter dans le corps de quiconque tuera l’hôte dans lequel il se trouve.
Aidé par un agent du FBI, notre homme va rapidement comprendre que ce démon cherche à perpétrer un véritable carnage dans cette petite ville, celui-ci ayant déjà laissé derrière lui plusieurs victimes et ne comptant pas en rester là à en entendre les flashs infos qui ne cessent de compter le nombre de cadavres retrouvés...
L'AVIS:
"Don’t kill it", quel est ce petit direct-to-vidéo qui nous tendait les bras en cette fin d’année 2017 ? On peut être quelque peu dubitatif sur la qualité du film que l’on s’apprête à visionner quand on voit le budget ridicule de ce dernier (3,5 millions de dollars) mais également sa tête d’affiche en la personne de Dolph Lundgren.
En effet, l’imposant suédois tout en muscles (vu notamment dans "Rocky 4", "les maitres de l’univers", "le scorpion rouge", "universal soldier", "Johnny Mnemonic", "men of war", "sharknado 5 : global swarming" ou encore la saga des "expendables"...) se voit confier depuis pas mal d’années des rôles dans des véritables nanars, des direct-to-dvd parfois risibles, qui lui ont valu pas mal de moqueries.
Look texan des temps modernes avec son chapeau de cowboy vissé sur la tête et sa pipe électronique, notre cher Dolph Lundgrend, certes vieillissant mais toujours prêt à en découdre, part à la chasse aux démons armé de son lance-filet et d’un révolver à balles en caoutchouc (histoire de ne pas tuer une personne possédée afin de ne pas être infecté à son tour), arborant une bonne paire de grigris accrochés autour du cou au cas où l’un d’entre eux pourrait s’avérer efficace.
Un film qui transpire le nanar à plein nez et pourtant tout ceci est sans compter sur le nom du réalisateur qui n’est autre que l’américain Mike Mendez ("serial killers", "le couvent", "big ass spider", "lavalantula"...). Un cinéaste qui a su se trouver une petite place dans le milieu du cinéma fantastique avec notamment son culte "le couvent" réalisé en 2000.
Et force est de constater que ce "don’t kill it" est à l’image de ce que nous avons l’habitude de voir chez Mike Mendez : une bonne série B très divertissante à regarder sans prise de tête !
Doté d’un rythme fort bien maîtrisé, sans réel temps mort (le film ne dure qu’1h20 et ne s’embarrasse pas de passages inutiles ou trop blablateux) et démarrant au quart de tour (ça dézingue sec dès les 5 premières minutes de film !), "don’t kill it" n’ennuie à aucun moment et ravira les amateurs de films mêlant action et horreur sans oublier (comme nous le verrons un peu plus bas) le public friand de scènes de carnages gores et ultraviolents.
Comme bien souvent chez Mike Mendez (on pourrait presque parler de marque de fabrique), l’humour occupe une place non négligeable dans ce long-métrage. Par le biais de punchlines (Dolph Lundgrend est sacrément gonflé par moments avec ses répliques !) ou d’interludes (la capture d’un ivrogne pris malencontreusement pour un possédé ou encore une scène mettant en conflit notre cowboy avec un pasteur très porté sur l’exorcisme qui lui balance à tout va de l’eau bénite en pleine poire en pensant que ce dernier est possédé) amusantes , l’humour est omniprésent dans ce "don’t kill it" très porté second degré et volontairement ridicule/absurde par moments (tout le monde se retrouve infecté/habité par le démon qui passe de corps en corps : des flics qui tirent de partout, une gamine transformée en véritable ninja, une grand-mère à la limite du kamikaze et même un chien !)
Niveau casting, ce dernier tient plutôt bien la route. On pourra reprocher la présence de quelques personnages stéréotypés (notamment l’adjoint du shérif un brin lourdeau ou le pasteur ancré dans ses croyances) et parfois des réactions incohérentes de certains d’entre eux mais qu’importe : comme certaines facilités et raccourcis scénaristiques dans l’histoire qui nous est narrée ici, ces petits défauts n’entachent en rien le bon visionnage de "don’t kill it" !
Mais ce qui réjouit également dans le film de Mike Mendez, ce sont les scènes ultraviolentes et bien saignantes qui nous sont distillées tout au long du film, lors de massacres sanguinolents et parfois bien déjantés comme le prouve notamment ce sympathique carnage perpétré par l’un des démons qui passe de corps en corps et dégomme des dizaines de personnes avec diverses armes allant du simple couteau à la tronçonneuse !
Alors oui, tous les effets spéciaux ne sont pas réussis (certaines effets numériques sont moins percutants et nous préférons nous délecter devant ceux faits à l’ancienne) mais il faut bien avouer que nous en avons pour notre argent avec toutes ces têtes qui éclatent, ces membres coupés, ces fusillades à gogo... Massacres à l’arme blanche (machette, couteau, hache, hachoir...) ou avec d’autres armes (tronçonneuse, fusil à pompe, révolver) : "don’t kill it" ne rigole pas (enfin si, on s’amuse beaucoup en fait !) et rentre dans le vif du sujet dès les premières minutes du film avec ces carnages perpétrés dans un salon puis dans la cuisine du voisin! Le tout servi avec une musique tambourinante qui renforce encore plus le côté ultraviolent de certaines séquences !
Et même si certains effets et impacts semblent quelque peu exagérés (une tête qui explose sous une balle de révolver ou un coup de machette...), on appréciera ce côté ultra fun et jouissif de l’entreprise lors des scènes de massacre !
Dans la pure lignée des meilleurs films de Mike Mendez ("le couvent" et "big ass spider" notamment), "don’t kill it" mélange habilement horreur, humour et action avec pas mal de maîtrise. Budget rikiki oblige, on fait parfois avec les moyens du bord (quelques effets spéciaux approximatifs, des facilités et raccourcis scénaristiques...) mais cela ne dérange nullement le visionnage de ce bon petit divertissement !
Avec cette quantité de mauvais films, de longs-métrages bien trop surestimés (qui a parlé de "get out" ?) et tout simplement de grosses déceptions sur cette pâle 2017 dans le cinéma fantastique, cela fait du bien d’y trouver quelques bons petits dtv plaisants à regarder !