Affiche française
HONEYMOON | HONEYMOON | 2014
Affiche originale
HONEYMOON | HONEYMOON | 2014
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Honeymoon

Honeymoon

Béa et Paul, un jeune couple fraîchement marié, partent en lune de miel dans un petit chalet familial au bord d’un lac. Tout semble aller pour le mieux pour notre couple alors en pleine euphorie qui profite du calme, loin de la ville, et de la nature environnante pour se ressourcer et profiter un maximum l’un de l’autre.
Mais une nuit comme tant d’autres, Paul va soudainement s’apercevoir que Béa a disparu et va la retrouver dehors, en pleine forêt, complètement désorientée. Crise de somnambulisme? Paul ne sait pas mais ce dernier commence à s’inquiéter du comportement changeant de Béa depuis cet évènement nocturne et se pose alors des questions sur ce qui s’est réellement passé dans les bois cette nuit-là…

HONEYMOON | HONEYMOON | 2014

Alors que nous avions déjà vu un mariage partir en cacahuète avec par exemple "rec 3 genesis" de Paco Plaza ou encore un voyage de noce virer dans le sanguinolent avec "zombie honeymoon" de David Gebroe, l’américaine Leigh Janiak nous montre dans sa première réalisation intitulée "honeymoon" comment, en un peu plus de 1h20, une lune de miel peut virer au cauchemar.

Alors que tout semblait au départ nous convier à un énième film fantastique où les clichés du genre (un cottage isolé en forêt, absence de réseau…) semblaient une fois de plus réunis pour nous faire passer un moment banal, prévisible et ô combien pénible et usant, nous sommes finalement assez surpris de ce film à petit budget.

En effet, après une assez longuette première demi-heure où nous suivons nos deux tourtereaux roucouler et batifoler dans la maison et ses environs, une atmosphère pesante et une ambiance quelque peu glaciale vont progressivement s’installer dès lors que notre chère Béa est retrouvée nue en pleine forêt après ce qui semble être aux premiers abords une crise de somnambulisme. Survient ensuite un virage vers de la science-fiction bienvenu (nous pensons alors presque inévitablement à "l’invasion des profanateurs de sépultures") qu’il demeure assez difficile d’expliquer sans trop rentrer dans les détails et par conséquent spoiler.

En tout cas, une chose est sûre : bien que le scénario soit très linéaire, fort simpliste et ne présente que trop peu de rebondissements, il faut bien admettre que Leigh Janiak réussit le pari de nous plonger dans une intrigue réellement prenante du début à la fin.

Un suspense haletant permis principalement par un casting de très bonne facture. En effet, il est indéniable que l’ensemble du film repose sur les remarquables interprétations de Rose Leslie (Ygrit dans la série "game of thrones") dans la peau de Béa et Harry Treadaway dans le rôle de Paul sans qui le film n’aurait clairement pas eu le même impact et n’aurait pas fait susciter autant d’émotions.

"Honeymoon" nous invite en effet à partager l’amour fou entre deux jeunes mariés qui vont progressivement se déchirer devant nos yeux suite à un évènement des plus troublants. Une destruction du couple à la fois physique (les corps s’empoignent, se renversent, se heurtent) et psychologique (le jeu nuancé de Rose Leslie est tout simplement bluffant de réalisme) à laquelle nous n’étions pourtant pas préparés au vu de la première demi-heure du film.

Très gnian-gnian, les trente premières minutes d’"honeymoon" pouvaient en effet laisser quelque peu sceptique quant à la suite des évènements (ça s’embrasse, ça se taquine, ça s’enlace… Le spectateur commence à trouver le temps bien long) mais, après coup, nous comprenons à présent que cette longue première partie très fleur bleue avait pour effet de nous montrer à quel point notre couple de jeunes mariés était fusionnel. Un niveau de complicité si élevé que le briser aurait un effet carrément dévastateur, surprenant et ô combien intéressant d’un point de vue psychologique.
Et c’est pourtant exactement ce qui va se passer dans une seconde partie où le comportement changeant de Béa mêlé aux doutes et aux interrogations de Paul (inquiétudes, jalousie, paranoïa) vont progressivement rompre les liens si forts qui les unissaient.

Le personnage de Béa demeure au centre de toutes les préoccupations dès lors que cette dernière commence à montrer un autre visage que celui que nous avions pris l’habitude de voir durant toute la première partie du film. Amoureuse, drôle et malicieuse, Béa devient soudainement distante, stoïque et parfois froide. Cette dernière est en proie à des pertes de mémoire ou des oublis de notions élémentaires (comment faire un café ou du pain perdu auquel elle est pourtant habituée), a des réactions soudaines et étranges (plonger dans l’eau froide du lac lui était tout bonnement impossible la veille), et contracte des maux de crâne et de ventre persistants (sans oublier ces étranges marques à l’entre-jambes de plus en plus voyantes).

Un comportement changeant chez Béa qui inquiète Paul et le pousse à essayer de comprendre le pourquoi du comment de cette soudaine métamorphose de sa bien-aimée. Les doutes s’installent chez Paul, la jalousie également (a-t-elle revu ce fameux Will, qui habite tout près d’ici, cette nuit-là où il l’a retrouvée nue dans les bois?) sans oublier quelques excès de colère (nous pensons alors à un certain "shining") qui vont nous pousser à croire que la véritable menace n’est peut-être pas dehors, dans cette vaste forêt sombre et inquiétante, mais bien dans cette maison transformée en un véritable huis-clos où deux amants se querellent à l’abri des regards (aucun voisin proche, une forêt tout autour de la maison : un sentiment d’insécurité et d’isolement plutôt bien rendu).

Passées quelques scènes tantôt saignantes tantôt répugnantes, nous suivons alors notre couple se déchirer, tenter de se raisonner, le tout jusqu’à un final bienvenu et terrifiant, ne dévoilant pas trop facilement tous ses mystères et laissant libre cours à notre imagination.

Avec son casting de qualité (une remarquable Rose Leslie) et sa photographie soignée (jeux de lumières, ombrages…) ne laissant pas transparaitre son faible budget, "honeymoon" nous plonge dans un thriller psychologique teinté de science-fiction qui, malgré un scénario assez linéaire et simpliste, parvient à nous tenir en haleine jusqu’à son final certes en partie prévisible mais suffisamment saisissant pour que l’on salue ce premier essai derrière la caméra.

Pour information, le film a été présenté en compétition officielle à la 22ème édition du Festival International du Film Fantastique de Gérardmer.

HONEYMOON | HONEYMOON | 2014
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Note
4
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David Maurice