Affiche française
MAJIN | DAIMAJIN | 1966
Affiche originale
MAJIN | DAIMAJIN | 1966
Un film de
Scénario
Date de sortie
Pays
Genre
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oui
Musique de

Majin

Daimajin

A Okamidani, les bruits qui proviennent de la montagne sacrée font craindre que ne se réveille Majin, un esprit guerrier enfermé dans une statue de pierre. Alors que se déroule une cérémonie destinée à l'apaiser, Hanabusa, le seigneur des lieux, est attaqué et tué dans sa demeure. Grâce à la réussite de ce complot, Samanosuke Odate devient le nouveau maître de la région, sur laquelle il va désormais faire régner la terreur. Le seul endroit où les enfants du seigneur assassiné peuvent désormais être en sécurité est la montagne interdite, résidence de Majin.

MAJIN | DAIMAJIN | 1966

Alors que la Toho cartonne avec ses "Godzilla", la Daiei, son concurrent, cherche la parade. Dès 1965, c’est avec "Gamera, le monstre géant" qu’elle répond, initiant une série qui compte aujourd’hui 12 films. L’année suivante, nouvelle incursion dans le genre avec un nouveau venu : Majin, ou Daimajin, le géant de pierre, qui sera au centre de trois films, tous trois réalisés en 1966 : "Majin", "Le Retour de Majin" (Daimajin ikaru) et "Le Combat final de Majin" (Daimajin gyakushû). Si vous connaissez ces films sous une autre dénomination, c’est presque normal : vous trouverez difficilement la même version sur deux sites différents, Le Retour de Majin étant parfois utilisé pour le troisième film, tandis que le deuxième peut-être connu sous le nom de La Colère de Majin. Et pour couronner le tout, certains poussent le vice jusqu’à reprendre l’appellation Daimajin, ce qui donne un bordel sans nom quand on veut s’y retrouver…

Trois films tournés la même année donc, par trois réalisateurs différents : Kimiyoshi Yasuda, Kenji Misumi et Kazuo Mori, notamment connus pour avoir mis en scène plusieurs épisodes de la longue saga Zatoichi, ainsi que les premiers Baby Cart pour Misumi. Ces réalisateurs expérimentés de jidai-geki (les films d’époque, historiques), regroupés autour de Yoshiyuki Koruda qui réalisera les séquences à effets spéciaux des trois volets, vont permettre d’insister sur la principale particularité de Majin : contrairement à Godzilla ou Gamera, il ne s’agit pas d’une créature gigantesque destinée à détruire des villes modernes, mais d’une statue de pierre, lointaine cousine des Golems européens, qui sévira dans le Japon médiéval.

Majin va ainsi pendant la plus grande partie du film délaisser l’aspect kaiju eiga pour se concentrer sur cette histoire de complot et de trahison, les hommes de Samanosuke prenant le pouvoir et réduisant en esclavage, torturant et pillant les villageois. Assez classique, cette partie est néanmoins très réussie grâce à des personnages aisément identifiables (le grand méchant et son bras droit, la prêtresse, les sauveurs) et une narration plutôt rapide, nous amenant directement sur les principales péripéties. Tout cela sans oublier de régulièrement nous rappeler la présence du Majin, notamment par le biais de quelques scènes aux limites du fantastique.

Si la menace du géant de pierre est présente dès les premières minutes, où l’on se livre à un rituel destiné à calmer sa colère, où l’on entend des bruits de pas monstrueux, il n’interviendra finalement que dans les vingt dernières minutes, durant lesquelles il nous fera admirer l’ampleur de sa fureur. D’une taille bien plus raisonnable que ses cousins atomiques, il va écraser, broyer, empaler ses victimes, dans une démonstration de violence renforcée par des effets spéciaux de qualité, rappelant ceux de Ray Harryhausen.

Ce premier Majin est donc un très bon film, mêlant aventures dans le Japon médiéval et film de monstre. Malgré un rythme relativement lent, on ne s'ennuie pas une seconde, grâce à une histoire prenante et bien mise en images, le tout sur une musique du formidable Akira Ifukube (on pense d’ailleurs fortement à Godzilla pour le thème de Majin). Un kaiju eiga qui ne ressemble à aucun autre, avec son guerrier protecteur des opprimés et son ambiance rappelant le jidai-geki, et qui mérite d’être découvert.

MAJIN | DAIMAJIN | 1966
MAJIN | DAIMAJIN | 1966
MAJIN | DAIMAJIN | 1966
Note
5
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Steeve Raoult