Affiche française
GREMLINS | GREMLINS | 1984
Affiche originale
GREMLINS | GREMLINS | 1984
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Gremlins

Gremlins

Inventeur d'appareils ménagers aussi farfelus que déglingués, Rand Peltzer cherche désespérément un cadeau pour son fils Billy. C'est à Chinatown qu'il se rend pour trouver l'objet en question, et pas n'importe lequel puisqu'il choisit un Mogwai, créature d'origine apparemment chinoise, sifflotant un air doucereux dans sa petit boite. Grâce au petit fils du vendeur, il achète l'animal et doit suivre trois règles très strictes : ne pas lui donner manger après minuit, ne pas le mouiller et ne jamais le mettre au contact d'une lumière trop vive. Ces règles vont-elles être respectées ?

GREMLINS | GREMLINS | 1984

Quand l'écurie Corman rencontre la montagne de fric Spielbiergienne, on s'en souvient pendant longtemps! D'un coté, nous avons Spielberg, commençant sa carrière de producteur très prolifique et abordant le scénario de Chris Columbus, futur monsieur "comédie familiale". Après les spectres de "Poltergeist" où il s'allia avec Tobe Hooper, ce sont les petits monstres de "Gremlins" qui devinrent sa nouvelle cible, avec une personnalité là encore très remarquée dans le milieu du cinéma fantastique: Joe Dante.

Fan de cartoons et de série B, Dante verra sa carrière décoller grâce à l'aide de Roger Corman, et tournera les mémorables "Hurlements" et "Piranhas" où il jouait déjà brillamment entre la terreur et l'ironie. On pourra un peu grogner sur le fait que Dante quittera le monde de l'horreur avec "Gremlins" pour aborder un cinéma plus familial.

Chris Colombus ne réalisera pas le film (et heureusement…) et laisse la place à Joe Dante qui va signer le premier gros succès de sa carrière. C'est simple, "Gremlins" suit la voie des "Dents de la mer", "E.T" et autres "Star Wars" pour s'inscrire instantanément dans l'univers du 7e art. Tout comme dans "Poltergeist" d'ailleurs, la patte de Spielberg est facilement reconnaissable (Gizmo, Noël, le côté familial et pop-corn) tout comme celle de Dante (les Gremlins, la méchanceté, la cruauté, la folie…).

En remontant à la source, les Gremlins partent en fait d'une légende urbaine qui faisait d'eux des saboteurs d'avions américains pendant la seconde guerre mondiale. Une légende urbaine dont on entend parler dans le film justement par la bouche du personnage de Dick Miller, complètement saoul. Dans "La quatrième dimension", le dernier sketch continuait d'explorer ce mythe en montrant un Gremlins croquant l'aile d'un avion, causant ainsi quelques montées d'adrénalines à un passager déjà bien stressé.

Trois règles sont instaurées pour éviter tout problème avec le petit Mogwai qu'un inventeur raté vient d'offrir à son fils. Accumulant les gaffes (l'animal est mouillé, causant ainsi la création d'autres Gizmo qui vont s'empresser de vider le frigo après minuit), le pauvre Billy verra les compagnons de son nouvel animal se transformer en cocons visqueux et fumants, attendant une éclosion certaine.

"Gremlins" prend comme cadre la parfaite ville américaine, ici en pleine veille de Noël. Les enfants jouent dans la neige, les sapins se vendent comme des petits pains, "La vie est belle" est diffusé à la TV comme le veut la tradition et les cadeaux vont bientôt s'ouvrir. Une ville "Spielbiergienne" tout comme le fut Cuesta Verde dans "Poltergeist" où la banlieue tranquille de "E.T". Et Dante prendra un malin plaisir à foutre le bordel dans cet havre de paix, écrabouillant au passage le mythe de Noël. Quelque part, ça fait quand même foutrement du bien…

Survoltés et excités comme des puces, les Gremlins sont les stars du film volant la vedette à Gizmo, adorable créature pelucheuse désirée de tous les enfants (comment ça pas seulement les enfants ?) où on sent vite que Spielberg a voulut retomber dans l'émotion de "E.T". Quoique disons-le franchement, Gizmo est quand même cent fois plus mignon que le saucisson desséché que fut le pauvre "E.T". Voilà au moins, c'est dit…

Ne respectant rien et se foutant littéralement de tout, les Gremlins emmerdent leur petit monde de toutes les manières possibles et ne reculent devant rien : voiture de police pratiquant un vol plané après un sabotage de moteur, saccage et fête improvisée dans un bar (avec un Gremlins se prenant même pour Jennifer Beals dans "Flashdance", oui il fallait oser !) où ça fume et ça boit non stop, chien accroché comme un manteau aux guirlandes de Noël, maison rétamée à coup de chasse neige… Là où Dante fait fort, c'est sans aucun doute le bon coup de pied asséné aux fêtes de Noël (les Gremlins se travestissent en chanteurs ou attaquent un père Noël) et cette audace jouissive de tourner des scènes comme la projection bordelique de "Blanche Neige" (qui finira en miettes cela va de soi) ou cette vieille Scrooge en puissance se faisant méchamment défenestrée. C'est quand même autre chose que "E.T" qui ouvre une cannette de bière…

Autre fait plutôt risqué pour un film produit par Spielberg qui se voudrait familial, la présence de quelques éclats de violence sérieuse comme le combat final dans le supermarché et la rencontre très orientée "horreur" entre la mère de Billy et les méchants Gremlins (couteau de cuisine à la main à l'appui). De vilains Gremlins se font décapiter, broyer, poignarder ou encore dorer au four lors d'une courte scène hallucinante renvoyant à cette légende urbaine voulant qu'une dame âgée ait posée son caniche à sécher dans le micro-onde ! L'autre icône du film excepté Gizmo reste sans doute le fameux Stripe, inquiétant Gremlins pourvu d'une crête blanche (pour se faire rapidement repérer c'est le top) et d'un instinct sadique assez surprenant. Et quand l'affreux jojo s'empare d'une arbalète, d'une scie circulaire, d'une tronçonneuse ou d'un pistolet, il vaut mieux ne pas être dans les parages.

Petit malin, Dante glisse des clins d'oeils souvent croustillants à l'univers Spielberg ou à certaines séries B : caméo de Spielberg justement, apparition de Robby le robot et de la machine à explorer le temps tout droit sortit du film de George Pal, cinéma annonçant un film cachant en fait le premier titre de "Rencontres du troisième type", passage télé de "La vie est belle" ou de "L'invasion des profanateurs de sépultures" (dont les cocons de Gremlins s'inspirent), animateur radio reprenant le look d'Indiana Jones pour un panneau publicitaire où un le méchant Stripe pratiquant un cache-cache dans les peluches comme son camarade "E.T".
Quasi-parfait en tout point et largement soutenu par les effets spéciaux de Chris Walas ou la musique carnassière de Jerry Goldsmith, "Gremlins" ne se débarrassera pas de sitôt de ce statut de bijoux mordant dont on ne se lassera probablement jamais.

GREMLINS | GREMLINS | 1984
GREMLINS | GREMLINS | 1984
GREMLINS | GREMLINS | 1984

* Deux scènes avaient été prévue à l'origine mais non pas été tournée : une qui montrait la mort du père de Kate, une autre qui montraient les Gremlins saccageant un Mc Donald.

* Une centaine de Gremlins furent construits mais la plupart ne faisaient rien, ils servaient juste à être mis aux seconds plans, comme dans la scène du cinéma par exemple.

Note
5
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Jérémie Marchetti