Sisu : de l’or et du sang
Sisu
Finlande, 1944. Dans une Laponie encore occupée par les Nazis, un ancien soldat s’est reconverti en chercheur d’or et trouve un petit gisement en pleine campagne désertique. Mais voilà, les SS rôdent un peu partout sur le territoire et comptent bien mettre la main sur ce beau butin que notre ami va protéger coûte que coûte. Pour cela, il n’hésitera pas à faire couler le sang, beaucoup de sang…
L'AVIS:
Le 15 Octobre 2022, le festival de Sitges annonce le Prix du Meilleur film et ce dernier revient à un certain "Sisu" (qui sera intitulé en France "Sisu : de l’or et du sang"). Mais ce n’est pas tout, le film de Jalmari Helander rafle également cette année-là en Espagne trois autres Prix : le Prix du Meilleur Acteur pour Jorma Tommila, Prix de la Meilleure Photographie et enfin Prix de la Meilleure Musique.
Rien d’étonnant donc à ce que nous nous lancions dans la critique de ce film ayant fait l’effet d’un petit raz de marée chez nos voisins ibériques.
Alors que vaut réellement ce film ultra primé dans le plus grand festival de films fantastiques au Monde ?
Très Tarantinesque et s’apparentant même au western dans sa façon de nous narrer son récit, "Sisu" est un film de guerre flirtant avec le fantastique par le biais de son héros qui semble indestructible et tue des SS les uns derrière les autres dans des scènes parfois percutantes et saignantes comme on les aime. Aucun doute que le film de Jalmari Helander avait bien sa place au festival de Sitges et n’étant nullement hors-sujet comme je le craignais à l’époque.
Présenté comme un héros finlandais ayant combattu et tué de très nombreux russes au début de la seconde Guerre Mondiale, considéré comme une véritable légende dans son pays quand on écoute des prisonnières de guerre, notre ancien soldat est une véritable montagne de muscles qui, malgré son âge avancé, va mener la vie dure à nos vilains Nazis.
Très bon acteur habité par son rôle de dur à cuir, Jorma Tommila va décimer un régiment entier de SS à lui tout seul, n’ayant (presque) aucune pitié pour les soldats du Troisième Reich et agissant à la manière d’un Rambo, tout en virilité et implacable avec ses ennemis.
Souvent exagérées (que ceux qui ont trouvé que le "Revenge" de Coralie Fargeat versait trop dans l’exagération et le grand n’importe quoi comme j’ai souvent pu le lire ne regardent surtout pas ce film), certaines séquences se doivent d’être regardées avec un certain degré d’où l’importance de laisser son cerveau à l’entrée de la projection et de se laisser tout simplement entraîner dans cette épopée sanglante et violente contre l’ennemi Nazi.
Car oui, notre héros n’hésite pas à s’immoler par le feu, à se laisser pendre ou encore à se hisser sous un avion en plein décollage pour y pénétrer après avoir marteler la coque de coup de pioches ! (Oui, oui ça va loin par moments). Un dur à cuire qui va lui-même retirer une balle de son corps ou encore verser un jerricane d’essence sur une plaie (on n’est clairement pas là pour rigoler), histoire de rapidement repartir au combat.
D’ailleurs, « Sisu » est un mot finnois utilisé pour désigner le courage et la ténacité d’une personne quand plus rien ne semble aller. Alors oui, à ce titre, notre chercheur d’or en a à revendre !
Découpé en chapitres qui se présentent dans l’ordre chronologique et marquent à chaque fois une nouvelle épreuve pour notre ancien soldat finlandais contre les Nazis désireux de lui voler son or (traversée d’un champ de mines, attaques sous l’eau, embarcation dans un avion…), "Sisu" ne semble pas vouloir laisser de la place aux temps morts et ennuie à aucun moment son spectateur. Et ce même si les scènes les plus saignantes sont principalement au début du film et s’éclipsent petit à petit pour laisser place à quelques hors-champs, à des scènes camouflées, mais sans jamais abandonner la très grande violence de ces altercations entre notre finlandais et nos Nazis pour qui nous aurions presque de la peine (heureusement le réalisateur/scénariste continue de nous les présenter de la pire des façons tout au long de son film – des femmes transformées en esclaves sexuels, un chef n’hésitant pas à faire massacrer certains soldats de son régiment - afin de montrer que cet homme sanguinaire et sans pitié est en fait le parfait vengeur d’une population meurtrie).
Et pour donner vie justement à toutes ces altercations entre notre héros et les SS, l’équipe en charge des effets spéciaux s’en est donnée à cœur joie. Explosions dans des flots de sang et des envolées de membres, coups de couteau en rafale, lame traversant un crâne avec le plus bel effet, corps écrasés sous les chenilles de tanks, sans oublier les plaies montrées en gros plan… "Sisu" ne fait pas dans la dentelle !
Et n’oublions pas avant de clore cette critique de souligner la très belle photographie renforçant ce sentiment d’insécurité (il semble bien difficile de se cacher dans ces grandes étendues désertiques de Laponie) et donnant une atmosphère froide à cette épopée sanguinolente.
Alors oui, certains reprocheront au film de Jalmari Helander d’aller trop loin dans l’exagération de ses scènes d’action mais en ce qui me concerne j’ai vraiment aimé suivre - sans chercher à réfléchir - les mésaventures de cet ancien soldat finlandais invulnérable entrant dans un véritable jeu de massacre contre l’occupant Nazi !