Slime city

Slime city

En 1989 sort un film gore qui aurait mérité le statut de film culte. Pourtant, il en sera tout autrement….
En 2005 il fait l'objet d'une ressortie inespérée en DVD chez deux éditeurs indépendants (Uncut Movies pour la France et Retro Shock-O-Rama pour les Etats-Unis). Ceux-ci ont tout de suite compris le potentiel incroyable du film.

Alex sort avec Lori. Mais Lori ne veut pas se laisser dépuceler. Alors Alex s'installe seul dans un étrange appartement. Ruminant sur le peu d'égard que sa copine a vis-à-vis de ses pulsions sexuelles, Alex va rapidement se prendre les pieds dans le tapis…
Tapis tressé de surnaturel par les habitants de l'immeuble. En effet après avoir goûté au Slime (cette immondice gélatineuse) et à un alcool aux étranges reflets, Alex va vite devenir dépendant de ces substances.

Si cela semble lui permettre de se satisfaire chez sa voisine de palier, il semblerait que le sexe ne soit pas la seule pulsion qu'il lui faille assouvir. Ainsi Alex se réveillera au milieu de la nuit, enduit d'un liquide visqueux qui n'est autre… que son propre corps.

SLIME CITY | SLIME CITY | 1989

Voilà un métrage qu'il est étrange de ne pas voir plus souvent dans les top ten spécialisés dans les films de genre. Il comporte en effet tous les ingrédients qui ont fait le succès de tant d'autres splatters de l'époque: un scénario capilo-tracté mais qui rend possible des débordement de gore impressionnants, des effets spéciaux colorés, des plans osés, des acteurs qui semblent authentiques... Tout ces petit riens qui aujourd'hui semblent avoir disparu. Comme si de nos jours le gore ne pouvait être pris qu'au sérieux et avec des pincettes.

Pourtant du temps de "Street Trash" on ne lésinait pas sur les effets outranciers, les gerbes de liquides visqueux colorés et autres amputations de kiki! Parlons en donc de "Street Trash" puisqu'il ne fait aucun doute que la naissance de Slime City deux ans plus tard, lui doit beaucoup.

Et pour cause, un rapide coup d'œil aux participants du film de Lamberson suffit à faire ressortir quelques noms. En premier lieu celui de Jim Murro, le réalisateur de "Street Trash" en personne. S'il n'occupe ici que le poste de technicien en charge de la SteadyCam, nul doute que son rôle ne s'est pas limité à porter la bête.
En effet les ressemblances sont troublantes, hors le même goût outrancier pour le mauvais goût, une ambiance similaire se dégage des deux bobines. Notamment la présentation de l'environnement comme un personnage à part entière; la décharge de "Street Trash" tout comme l'immeuble miteux de Slime City transpirent la crasse, l'insanité, ou encore l'énergie pure.

Ces similarités deviennent d'autant plus évidentes lorsque l'on sait qu'un certain Roy Frumkes (scénariste et producteur de… "Street Trash") est venu donner son avis sur la question au cours du tournage de Slime City…

A la vision de Slime City, il ressort aussi d'autres similitudes rapprochant l'œuvre de Lamberson de celle de Murro: les effets spéciaux en particulier. Les même bouillies colorées et explosions de couleurs vives sont ici présentes. Pas de doutes, la ressemblance est trop forte pour n'être qu'un coup du sort.
Ainsi, il n'est nullement question de hasard mais plutôt d'une transmission de savoir. Le poste de maquilleur et effets spéciaux de Slime City est en effet occupé par Scott Coulter qui a aussi travaillé sur… "Street Trash", sous les ordres de l'impressionnante Jennifer Aspinall. N'en étant encore qu'à ses débuts, le jeune homme est à bonne école et retient formidablement bien sa leçon.
Les salves verdâtres dégoulinantes de "Slime City" n'ont en effet rien à envier aux étalages de pus violet de son aîné.

Par ailleurs le second de Scott Coulter fût lui aussi à bonne école puisqu'il a également travaillé aux côtés de Mme Aspinall sur le tournage du "Toxic Avenger"…

N'ayons pas peur des mots, il y a en l'espèce un véritable lien de parenté entre les deux métrages, un lien si fort, si entier qu'il ne saurait être négligé.

Est-ce à dire que "Slime City" n'est qu'un ersatz de son prédécesseur? Loin s'en faut, le métrage dispose de sa propre personnalité au travers d'une histoire de possession tendant vers l'abracadabrantesque! Même si l'élément déclencheur (une bouillie étrange et un alcool frelaté) pourra permettre de tirer encore de nouveaux traits entre "Street Trash" et Slime City, il serait très dommage de se priver de cet instant de pur bonheur cinématographique que constitue la bobine de Gregory Lamberson…

Cela expliquera toutefois la raison pour laquelle "Slime city" est aussi peu connu: il a souffert de la comparaison avec son aîné et a donc été éclipsé par son succès…

SLIME CITY | SLIME CITY | 1989
SLIME CITY | SLIME CITY | 1989
SLIME CITY | SLIME CITY | 1989

* L'édition de Zone 1 de EI Cinema (Retro-Shock-O-Rama) contient entre autres bonus le film "Naked Fear" du même réalisateur.

Note
5
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Colin Vettier