Affiche française
PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991
Affiche originale
PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991
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Puits et le pendule - le

The Pit and the Pendulum

Espagne, 1492. L’Inquisition a instauré un sanglant règne de terreur, avec tortures et meurtres au nom de la religion. Prise dans la tourmente, la femme du boulanger, Maria, est accusée de sorcellerie. Elle comparaît nue devant le grand inquisiteur Torquemada. Subjugué par sa beauté, Maria devient le jouet des tortures sadiques de Torquemada, qui sombre peu à peu dans la folie...

PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991

L'AVIS :

Ce n'est pas parce qu'on est à l'origine de trois excellents films qui ont marqué l'esprit des spectateurs des 80's que tout est rose dans la vie d'un réalisateur. Après "Ré-Animator" (1985), "From Beyond" (1986) et "Dolls" (1987), Stuart Gordon est considéré comme l'un des nouveaux maîtres de l'horreur et rien se semble empêcher son ascension. Pourtant, en 1989, il s'essaye à la science-fiction avec "Robojox", sans grand succès. Il décide de revenir à l'horreur en 1991, et veut adapter, après Lovecraft, un autre écrivain de renom : Edgar Allan Poe. Il choisit la nouvelle Le Puits et le Pendule, publiée en 1842. Une courte nouvelle, qui doit être modifiée pour pouvoir devenir scénario. Fort de sa renommée, Stuart Gordon parvient à trouver les fonds nécessaires à la production de son film et a même choisi Peter O'Toole pour interpréter Torquemada, le maître inquisiteur. Sherilyn Fenn et Billy Dee Williams doivent également faire partie du casting. Avec un budget d'environ 6 millions de dollars, tout semble bien parti pour cette reconstitution historico-horrifique romancée. Et là, c'est le drame.

Les principaux investisseurs font faillite et ne peuvent plus participer au projet. Stuart Gordon n'a alors d'autre choix que de se tourner vers ses amis, Charles et Albert Band, dirigeant de Full Moon Entertainment. Evidemment, cette petite société de production n'a pas de gros moyens financiers et le budget initial et les ambitions de Stuart Gordon doivent être revues à la baisse. Après avoir envisagé Peter O'Toole, puis Anthony Perkins, c'est finalement Lance Henriksen qui écope du rôle de Torquemada et c'est un bon choix, l'acteur ayant le physique et les expressions de visage adéquats pour interpréter cette figure légendaire de la terrible Inquisition espagnole. Et effectivement, Henriksen assure dans ce rôle, se donnant corps et âme dans les affres de la religion extrême, se faisant lui-même fouetter quand ses pensées vont vers le côté obscur ou envoyant à la torture et au bûcher les hérétiques et autres sorcières pointés du doigt par ses pseudos-experts, qui se livrent à une véritable mascarade médicale dont le seul but est d'admirer les courbes dévêtues des jeunes femmes susceptibles d'avoir foi en Satan. La séquence où la pauvre Maria, femme d'un boulanger et héroïne du film (interprétée par Rona De Ricci) est obligé de se dévêtir pour être soumis à un examen corporel afin de déterminer si, oui ou non, elle est une sorcière, en est un exemple flagrant.

L'un des examinateurs, ne trouvant aucun trace de marque diabolique sur le corps de la jeune femme, envisage alors que lesdites marques soient "à l'intérieur de son corps", son regard lubrique ne laissant aucun soupçon quant à ses réelles intentions perverses de se servir de sa profession pour pratiquer des attouchements intimes non voulues par les victimes. On reconnaîtra d'ailleurs Jeffrey Combs parmi les acolytes de Lance Henriksen. Qui dit film sur l'Inquisition dit forcément scènes de tortures. Le Puits et le Pendule n'échappe donc pas à la règle et démarre d'ailleurs très fort avec sa surprenante séquence d'ouverture qui voit Torquemada et sa clique de cinglés exhumer un cadavre déjà réduit à l'état de squelette et prononcer un verdict d'hérésie à son encontre ! Le bourreau va donc fouetter le squelette devant sa famille, enfant compris ! De la cruauté comme on l'aime à l'écran, malheureusement amoindrie par quelques touches d'humour qui font perdre à cette séquence son plein potentiel malsain. Par la suite, d'autres joyeusetés nous seront offertes par Stuart Gordon, avec supplice de la Vierge de Fer, langue coupée au ciseau, coup de fouet en pagaille, chaise brûlante, strangulation et j'en passe. On aura également droit, bien évidemment, au fameux supplice du pendule cher à Edgar Allan Poe, qui intervient vers la fin du film et qui reste toujours aussi efficace visuellement parlant. Autre moment assez sympathique, l'arrivée de l'acteur Oliver Reed en tant que représentant du Pape, venu constater les débordements injustifiés de Torquemada. Le sort que réserve ce dernier à l'émissaire papal nous fera bien sourire et augmentera encore d'un cran le potentiel sadique du maître inquisiteur espagnol.

Pas désagréable à regarder, Le Puits et le Pendule possède une mise en scène classique et un rythme satisfaisant qui fait qu'on ne s'y ennuie pas trop. Mais au final, je m'attendais à un film plus rentre-dedans, plus énergique, plus déluré de la part de Stuart Gordon. Certes, la production a connu des déboires, tout comme le tournage d'ailleurs, qui a duré trois semaines et des poussières et qui a été émaillé de quelques tensions entre Stuart Gordon et Lance Henriksen (qui prenait son personnage trop à cœur, finissant même par effrayer les membres de l'équipe). Reste que, tout en étant d'un niveau correct, avec une ambiance sordide assez bien retranscrite et de beaux costumes, Le Puits et le Pendule ne soutient pas la comparaison avec La Marque du Diable ou Le Grand Inquisiteur, les deux fleurons du genre.

PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991
PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991
PUITS ET LE PENDULE - LE | THE PIT AND THE PENDULUM | 1991

* Disponible en DVD et BR chez ESC DISTRIBUTION

Note
4
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Stéphane Erbisti